Rechercher
Rechercher

À La Une - repère

Ce qu'attendent Moscou et Washington du sommet Poutine-Trump

Que peuvent espérer Moscou et Washington?

Donald Trump et son épouse Melania à Helsinki le 16 juillet 2018. Lehtikuva/Martti Kainulainen/via REUTERS

C'est dans un contexte de tensions sans précédent depuis la Guerre froide que Vladimir Poutine et Donald Trump se retrouvent lundi à Helsinki pour leur premier sommet bilatéral. Que peuvent espérer Moscou et Washington?


Pour Poutine, une "reconnaissance informelle"


La rencontre est en elle-même une victoire pour le Kremlin, qui cherche depuis longtemps à l'organiser mais se heurtait jusqu'à présent à la réticence de Washington, assure l'analyste Andreï Baklitski. Il dit cependant s'attendre à peu de "percées" à l'issue de ce sommet où doivent être abordés des dossiers épineux comme la guerre en Syrie, le conflit en Ukraine ou les sanctions occidentales frappant depuis 2014 l'économie russe. Une déclaration commune non contraignante est le maximum qu'on puisse attendre de ce sommet, affirme M. Baklitski.

Aux yeux de l'analyste politique Alexeï Malachenko, la tenue de cette rencontre est pour Vladimir Poutine "une reconnaissance informelle de la Russie en tant que grande puissance". En imposant des sanctions de plus en plus strictes contre la Russie, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, affirmaient vouloir isoler le Kremlin de la scène internationale.

M. Poutine pourrait essayer de persuader Donald Trump d'adopter une approche "plus flexible" sur le règlement du conflit en Syrie, dans l'espoir que Washington réduise ses activités militaires dans ce pays, estime M. Malachenko. Tout compromis dans cette région serait perçu comme une victoire de Moscou, selon lui.

Pour sa part, M. Trump chercherait à convaincre son homologue russe que les forces iraniennes doivent quitter la Syrie, mais M. Poutine n'est "peut-être pas prêt" à mettre en danger ses relations avec Téhéran, allié traditionnel de Moscou et de Damas, en négociant sur ce sujet.

Dans tous les cas, la crise en Syrie apparaît comme un sujet de discussion plus facile pour les deux dirigeants que le conflit entre les rebelles prorusses et les forces de Kiev dans l'Est de l'Ukraine, une question beaucoup plus sensible pour la Russie.

En ce qui concerne les accusations d'ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, la Russie, qui les rejette avec véhémence depuis le début, réaffirmera sa position une fois de plus lors du sommet, assure M. Baklitski.

Selon lui, la Russie pourrait toutefois accepter un communiqué commun où les deux parties s'engageraient à ne pas s'ingérer dans les affaires l'une de l'autre dans l'avenir.





Pour Trump, rompre encore avec l'héritage Obama


Pour Donald Trump, ce sommet est une chance de s'imposer au centre de la politique étrangère des Etats-Unis. "Il a envie d'être perçu comme celui qui prend ces décisions, qui les prend unilatéralement, qui est le principal à décider", assure William Pomeranz, directeur-adjoint du Centre Wilson auprès de l'Institut Kennan. "Cette perception est beaucoup plus importante pour M. Trump que ce qu'il obtient" du sommet, ajoute-t-il, interrogé par l'AFP.

Pour Alina Poliakova, de la Brookings Institution à Washington, le milliardaire républicain compte se servir de ce sommet à des fins électorales: "Qu'est-ce que M. Trump pourra présenter comme une victoire en ce qui concerne la Russie? Dans la pratique, c'est +Obama a détérioré ces relations et moi, je les ai améliorées+". Et il pourrait dire aussi que "la Russie n'est pas une menace pour nous parce que moi, personnellement, j'ai établi cette communication avec Poutine et nous nous regardons dans les yeux", affirme-t-elle.

Mais les Etats-Unis pourraient chercher à oeuvrer, lors de ce sommet, pour la signature de quelques petits accords sur des sujets moins épineux, assure de son côté William Courtney, de l'institut de recherche Rand Corporation à Washington. 

Selon lui, cela pourrait notamment être un accord sur la réouverture du consulat américain à Saint-Pétersbourg et du consulat russe à San Francisco, victimes des tensions de ces derniers mois.

En revanche, un accord plus important comme une reconnaissance par Washington de l'appartenance de la Crimée à la Russie en échange du soutien de Moscou pour faire partir les forces iraniennes de Syrie semble peu probable, souligne M. Courtney.


Lire aussi

Trump classe la Russie parmi les "ennemis" des Etats-Unis avant son sommet avec Poutine

Pour la Russie, Trump est un "partenaire"

Trump joue au golf en Ecosse, des milliers d'opposants dans la rue

C'est dans un contexte de tensions sans précédent depuis la Guerre froide que Vladimir Poutine et Donald Trump se retrouvent lundi à Helsinki pour leur premier sommet bilatéral. Que peuvent espérer Moscou et Washington?Pour Poutine, une "reconnaissance informelle" La rencontre est en elle-même une victoire pour le Kremlin, qui cherche depuis longtemps à l'organiser mais se heurtait...

commentaires (1)

RIEN QUE DES SUPPOSITIONS ET NON POINT D,ANALYSES !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 14, le 16 juillet 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • RIEN QUE DES SUPPOSITIONS ET NON POINT D,ANALYSES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 14, le 16 juillet 2018

Retour en haut