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À La Une - Liban

Double attentat de Bourj el-Brajneh : des détails livrés devant le tribunal militaire

Prochaine séance le 28 août.

Des agents municipaux déblayaient les débris qu'a causé le double-attentat suicide qui a frappé Bourj el-Brajneh, dans la banlieue-sud de Beyrouth, le 12 novembre 2015. Photo d'archives AFP/JOSEPH EID

Le tribunal militaire libanais a fixé au 28 août la prochaine séance du procès de 38 personnes, certaines jugées par contumace, pour leur implication dans le double attentat suicide revendiqué par l'Etat islamique qui avait fait 43 morts et plus de 200 blessés à Bourj el-Brajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, le 12 novembre 2015.

Lors d'une longue séance jeudi, le tribunal est revenu sur les circonstances de l'attentat, "l'une des plus grandes attaques terroristes qui ont frappé le Liban" selon les termes de son président, le général Hussein Abdallah. "Le plus important, c'est que les services de sécurité ont réussi à repérer cette cellule en un temps record, et il faut que le procès se poursuive et qu'il se termine rapidement", a-t-il insisté.

Parmi les personnes arrêtées figure Ibrahim Jamal, qui a avoué projeter de commettre un attentat suicide contre le quartier alaouite de Jabal Mohsen, à Tripoli, au Liban-Nord. Un autre suspect, Ibrahim Rayed, avait lui transporté les kamikazes qui ont commis le double attentat de la Békaa vers Tripoli, puis Beyrouth, avec des munitions et des charges explosives.

Les suspects sont jugés pour terrorisme et appartenance au groupe jihadiste État islamique. Le double attentat était le plus sanglant contre un bastion du Hezbollah depuis son implication dans la guerre en Syrie voisine.

Les deux kamikazes qui avaient actionné leurs charges à quelques minutes d’intervalle voulaient à l’origine se faire exploser à l’hôpital Al-Rassoul Al-Aazam, tout proche. Ils n’ont pas pu avancer vers cet établissement de santé géré par le Hezbollah, barricadé.

Le président du tribunal a rappelé que le détenu Ibrahim Jamal, qui devait se faire exploser à Jabal Mohsen, avait été arrêté à l'aube du 12 novembre, le jour du double attentat dans la banlieue sud.

Le juge Abdallah a précisé que la cellule était dirigée par un certain "Abou al-Bara' l'Irakien", un cadre du groupe EI à Raqqa en Syrie, l'ex-bastion de cette organisation. Il était assisté par Oubada Dibo, alias "Abou al-Bara' le Syrien". Le juge a expliqué que les deux hommes ont choisi Ibrahim Jamal pour commettre l'attentat à Tripoli.

Le juge a ensuite évoqué les aveux d'Ibrahim Jamal durant la séance précédente du tribunal, durant laquelle il a expliqué comment il s'est rendu à Raqqa pour recevoir les instructions des cadres de l'EI qui l'ont chargé de commettre un attentat-suicide. Le général Abdallah est revenu également sur les circonstances de la mission "logistique" dont a été chargé Ibrahim Rayed, qui a transporté les kamikazes à Bourj el-Brajneh.

"Tout a commencé lorsque j'ai rencontré à Ersal (son village d'origine) le Syrien Sattam Chitiaoui", a raconté Ibrahim Rayed. Lorsque la relation entre les deux hommes s'est approfondie, Sattam Chitiaoui lui a alors demandé de transporter un individu de la Békaa vers Tripoli, en échange de 500$, qui s'est avéré être Ibrahim Jamal. Ibrahim Rayed s'est procuré du matériel explosif et des munitions, achetés à un marchand d'armes à Brital, dans la Békaa, nommé Doreid Saleh.

Ibrahim Rayed explique ensuite avoir rencontré le kamikaze syrien "Abou el-Walid", dont l'identité complète n'est toujours pas connue, en présence de Sattam Chitiaoui. Il l'a emmené à Tripoli dans un premier temps, avant de le déposer à Beyrouth, sur demande de Sattam Chitiaoui. Ibrahim Rayed a alors laissé le kamikaze sous le pont de Dora, à l'entrée nord de la capitale. Mais il dit ne pas avoir été au courant que ces personnes planifiaient des attentats à la bombe au Liban.

"Je ne pouvais pas refuser les demandes de Chitiaoui, car il était capable de me liquider, surtout en sachant que mon village Ersal était +occupé+ par les Syriens (...)", s'est défendu Ibrahim Rayed.

Quant au marchand d'armes Doreid Saleh, il a expliqué avoir "hérité le métier de son père". "Je n'avais pas l'intention de vendre des armes destinées à tuer des gens, je voulais juste me faire de l'argent. Depuis que j'ai découvert ce qui s'est passé à Bourj el-Brajneh, j'ai définitivement quitté ce métier", a-t-il expliqué.


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12 h 42, le 13 juillet 2018

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    12 h 42, le 13 juillet 2018

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