Les patriarches orientaux à la Journée de réflexion et de prière pour le Moyen-Orient à Bari

À l’issue de sa réunion, hier, le Collège épiscopal maronite a annoncé dans son communiqué final qu’à l’invitation du pape François, une journée de réflexion et de prière se tiendra à Bari, en Italie, samedi 7 octobre, en présence des chefs des Églises orientales catholiques et orthodoxes. Les évêques ont demandé aux fidèles d’accompagner de leurs prières cette rencontre œcuménique placée sous le thème « Les chrétiens ensemble pour le Moyen-Orient ». Le patriarche maronite prendra l’avion pour l’Italie vendredi.
Présentant à l’agence Vatican News cette rencontre, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a expliqué que l’idée de cette rencontre datait de quelque temps et qu’elle avait été demandée par divers patriarches.
Le cardinal Sandri a détaillé le programme de la journée, qui se déclinera en deux grands moments : une prière et un moment de dialogue entre les chefs des Églises, à huis clos. Après cette rencontre, pape et patriarches sortiront sur le parvis de la basilique Saint-Nicolas, où ils lâcheront des colombes qui leur seront remises par des enfants pour signifier l’urgence de « rendre l’espérance aux enfants et aux jeunes du Moyen-Orient ».

Les présents
Assisteront à la rencontre de Bari la plupart des patriarches des Églises présentes dans la région. Côté orthodoxe, seront ainsi présents le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople et le patriarche Theodoros II d’Alexandrie, tandis que le patriarche Theophilos III de Jérusalem et l’archevêque Chrysostomos de Chypre seront représentés. Seul manquera à l’appel le patriarche Jean X d’Antioche.
Bien que n’étant pas au Moyen-Orient, mais très influente en Syrie, l’Église orthodoxe russe sera elle aussi représentée par le métropolite Hilarion, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
Du côté des Églises orientales, le pape copte Tawadros II, le patriarche syriaque-orthodoxe Ignace II Ephrem et le catholicos arménien de Cilicie Aram Ier seront du voyage, ainsi que le catholicos assyrien Mar Gewargis II.
Les communions anglicane et évangélique seront présentes via le Conseil des Églises du Moyen-Orient dont la secrétaire générale par intérim, la théologienne libanaise Soraya Bechalany, participera à la rencontre. Ce sera la seule femme présente à la réunion.
Du côté catholique, toutes les Églises orientales unies à Rome seront présentes à l’exception du melkite Youssef Absi, représenté par le métropolite d’Alep, Mgr Jean-Clément Jeanbart.

Œcuménisme du sang
Par ailleurs, cité lui aussi par Vatican News, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a rappelé les quatre principes de l’Église catholique concernant le Moyen-Orient : les chrétiens n’y resteront que si la paix est rétablie ; il n’est pas possible d’imaginer un Moyen-Orient sans chrétiens, qui sont « un élément essentiel de l’équilibre de la région » ; il faut protéger les droits de toute personne et de toute minorité, et le principe de citoyenneté indépendamment de l’ethnie ou de la religion ; enfin, il est urgent de poursuivre le dialogue interreligieux.
À cause des guerres et des persécutions, « le pourcentage de chrétiens au Moyen-Orient a diminué drastiquement en un siècle : de 20 % de la population avant la Première Guerre mondiale, à 4 % seulement aujourd’hui », a rappelé le cardinal.
« Région martyrisée », le Moyen-Orient est aussi l’un des lieux où les relations œcuméniques sont les plus prometteuses et se vivent dans trois dimensions, a relevé le cardinal Koch :
l’œcuménisme de la vie, l’œcuménisme de la sainteté et l’œcuménisme du sang.

F. N.