Une agression armée, mardi, contre des agents municipaux de la localité de Akoura, dans le caza de Jbeil, sur fond de litige foncier, provoque un tollé depuis hier, alors que plusieurs responsables appellent l'Etat à agir.
Dans les faits, des membres armés de la famille Chreif, originaires du village de Yammouné, dans la Békaa, ont ouvert le feu contre deux agents municipaux qui patrouillaient sur les hauteurs de Akoura. Le véhicule à bord duquel se trouvaient les agents a été endommagé, et leurs téléphones portables confisqués. Peu après, une patrouille des forces spéciales de l'armée s'est rendue sur les lieux.
Les raisons du litige foncier qui opposent la famille Chreif à la localité de Akoura ne sont pas claires.
"Nous réclamons l'arrêt des agressions miliciennes et que les agresseurs armés soient remis à la justice", a martelé le président du conseil municipal de Akoura, Mansour Wehbé. Il a également accusé le président du conseil municipal de Yammouné, localité à majorité chiite, d'être "l'instigateur" de cette agression.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a assuré mercredi que le litige n'est "pas d'ordre politique ou confessionnel", mais "strictement foncier". "Le problème doit être réglé par la justice, et non par la violence des armes", a ajouté M. Geagea, appelant les autorités à sanctionner les agresseurs.
Ziad Hawat, député de Jbeil, a lui aussi appelé mardi les autorités à "intervenir et mettre un terme à ce qui se passe dans le jurd de Akoura", en "arrêtant les agresseurs et en les sanctionnant". Il a expliqué que les terrains disputés dans cette zone appartiennent aux habitants de Akoura, "en vertu d'une décision de justice remontant à 1936". M. Hawat a en outre estimé mercredi que "ce qui s'est passé à Akoura ne concerne pas seulement les habitants du village, mais tous les Libanais", estimant que cet incident est "le résultat des armes illégales".
Le député du Kesrouan Chamel Roukoz s'est pour sa part rendu mercredi dans le jurd de Akoura et a annoncé avoir contacté le procureur général du Mont-Liban, faisant savoir que "des mesures judiciaires ont été prises", sans plus de détails.
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"Les raisons du litige foncier qui opposent la famille Chreif à la localité de Akoura ne sont pas clairs". Et moi qui croyait que "raison" est féminin! Mais LA raison du plus fort est toujours la meilleure...
Georges MELKI
16 h 50, le 27 juin 2018