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Crise en Italie : le sort du pays "ne saurait dépendre des injonctions des marchés financiers", affirme Juncker

 Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé mardi que les marchés financiers ne sauraient dicter le vote des Italiens, désavouant des propos attribués au commissaire au Budget Günther Oettinger qui ont provoqué une polémique en Italie.

"Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, tient à faire part de sa conviction que le sort de l'Italie ne saurait dépendre des injonctions que pourraient lui adresser les marchés financiers", a déclaré la Commission dans un communiqué publié quelques heures après une mise en garde du commissaire Oettinger sur un "signal des marchés" aux électeurs italiens.

Le commissaire s'est excusé en fin de journée. "En faisant référence à l'évolution réelle du marché en Italie, je ne voulais pas être irrespectueux et je m'en excuse", a-t-il expliqué dans une déclaration publiée par la Commission européenne. "L'Italie, en tant que membre fondateur, a joué et joue un rôle important dans l'intégration européenne et j'espère qu'elle continuera sur cette voie", a-t-il ajouté. "Je respecte pleinement la volonté des électeurs de gauche, de droite ou du centre et de tous les pays".
"Je suis inquiet et je m'attends à ce que dans les semaines à venir, les développements pour l'économie de l'Italie pourraient être si drastiques que cela pourrait être un signal possible aux électeurs de ne pas choisir des populistes de gauche et de droite", avait-il déclaré dans un entretien à la radio publique Deutsche Welle. 

Ces propos ont déclenché une polémique en Italie, plongée dans l'incertitude après la décision du président Sergio Mattarella de refuser un gouvernement eurosceptique. Un économiste, ancien du Fonds monétaire international, Carlo Cottarelli, a été chargé de former un gouvernement technique mais la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, les deux formations populistes victorieuses aux dernières élections, ont annoncé vouloir le rejeter pour revenir au plus vite devant les urnes.

"C'est fou, à Bruxelles ils n'ont vraiment pas honte (...). Si ce n'est pas une menace, ça! Moi je n'ai pas peur", a immédiatement tweeté Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite).

Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S), a pour sa part dénoncé des paroles "absurdes": "Ces gens traitent l'Italie comme une colonie de vacances où venir passer l'été. Mais dans quelques mois naîtra un gouvernement du changement et nous nous ferons enfin respecter en Europe".

La Commission européenne a cherché à se démarquer des propos du commissaire Oettinger, jugés "peu judicieux" par le porte-parole de Jean-Claude Juncker.

Le président du Conseil européen Donald Tusk est intervenu dans la polémique en appelant toutes les institutions de l'UE à respecter les électeurs. "Nous sommes là pour les servir, pas pour leur donner des leçons", a-t-il averti dans un message sur Twitter.

"Ce ne sont pas les marchés qui décident du destin de la République", a pour sa part déclaré le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani. "Je demande à tous de respecter la volonté des Italiens. J'ai toute confiance en eux".

"L'Italie - indépendamment des partis politiques qui demain la dirigeront - est un pays fondateur de l'Union européenne qui a énormément contribué à l'intégration européenne", a souligné Jean-Claude Juncker. "L'Italie mérite respect", a-t-il insisté en se déclarant "convaincu que l'Italie poursuivra son parcours européen".

 Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé mardi que les marchés financiers ne sauraient dicter le vote des Italiens, désavouant des propos attribués au commissaire au Budget Günther Oettinger qui ont provoqué une polémique en Italie.
"Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, tient à faire part de sa conviction que le sort de l'Italie ne...