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Argent contre coopération avec Israël : une caméra cachée au cœur d'un scandale en Tunisie

Avant même sa diffusion, l'émission intitulée "Shalom" a fait parler d'elle. Des listes de responsables ayant accepté de coopérer avec l'Etat hébreu contre une importante somme d'argent ont circulé sur les réseaux sociaux.

Une émission télévisée ayant filmé en caméra cachée des hommes politiques, artistes et sportifs tunisiens à qui l'on proposait de coopérer avec Israël fait polémique en Tunisie, où sa démarche controversée a suscité la colère. Capture d'écran YouTube/Tunisnatv officiel

Une émission télévisée ayant filmé en caméra cachée des hommes politiques, artistes et sportifs tunisiens à qui l'on proposait de coopérer avec Israël fait polémique en Tunisie, où sa démarche controversée a suscité la colère.

Avant même sa diffusion, l'émission intitulée "Shalom" a fait parler d'elle. Des listes de responsables ayant accepté de coopérer avec l'Etat hébreu contre une importante somme d'argent ont circulé sur les réseaux sociaux.

L'invité se retrouve sans être prévenu dans une maison inconnue, avec des comédiens qui jouent le rôle de représentants d'une "ambassade israélienne" travaillant secrètement en Tunisie, alors que le pays a rompu ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu en octobre 2000.

Cette émission était programmée à partir du premier jour du ramadan mais une chaîne privée a renoncé à la diffuser, poussant son producteur Walid Zribi à dénoncer dans plusieurs médias locaux "une censure". Elle est finalement diffusée tous les soirs depuis dimanche sur une autre chaîne tunisienne lors de la rupture du jeûne, à l'heure où l'audience est maximale.



Dans le premier épisode, une figure sportive accepte d'entraîner un club israélien en échange de 120.000 dollars. Dans le deuxième épisode, Raouf Ayadi, un chef de l'opposition et détracteur connu d'Israël, assure "ne pas avoir de problème" avec l'Etat hébreu, tout en se montrant visiblement sur ses gardes face à un homme armé.

M. Ayadi, chef du parti Wafa, a porté plainte contre l'émission. "Une grande pression a été exercée sur moi, j'étais terrifié", a-t-il assuré sur la radio privée Mosaïque FM, ajoutant que "des séquences comme celles d'un garde du corps armé m'empêchant de sortir" n'avaient pas été diffusées.
Le producteur de l'émission a réclamé mardi une protection policière, se disant l'objet de menaces.

Si les internautes s'en étaient initialement pris aux personnalités censées avoir accepté de coopérer avec Israël, cette caméra cachée a été critiquée, qualifiée par des internautes d'"émission de la honte", "infecte". "Ce n'est pas une caméra cachée mais un programme politique rusé (...) qui vise à porter atteinte à l'image de personnes honorables et faire briller les vrais serviteurs du Mossad en Tunisie", écrit ainsi un internaute.

La question palestinienne et les relations avec Israël sont des sujets très sensibles en Tunisie où de nombreux militants des droits de l'Homme et hommes politiques réclament l'adoption d'un projet de loi criminalisant la normalisation des relations avec l'Etat hébreu.


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commentaires (2)

Malheureusement les dollars ont tous les droits d'où qu'ils viennent: on les accepte en Tunisie, au Liban etc., ouvertement ou de façon cachée... Irène Saïd

Irene Said

10 h 42, le 23 mai 2018

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Commentaires (2)

  • Malheureusement les dollars ont tous les droits d'où qu'ils viennent: on les accepte en Tunisie, au Liban etc., ouvertement ou de façon cachée... Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 42, le 23 mai 2018

  • Ils pourrissent tout avec leur fric et celui des wahabites. Au liban des partis politiques bien connus sont achetés par ces mêmes corrupteurs.

    FRIK-A-FRAK

    23 h 11, le 22 mai 2018

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