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Syrie : 2018 très destructrice pour les installations médicales, déplore l'ONU

Beaucoup plus d'installations médicales ont été attaquées en Syrie durant les quatre premiers mois de 2018 que lors de toute l'année précédente, a déploré vendredi l'ONU, dénonçant une escalade "choquante".

"La Syrie est le pire endroit dans l'histoire moderne en terme d'attaques contre les centres de santé", a déploré vendredi à Beyrouth Panos Moumtzis, coordinateur humanitaire régional de l'ONU pour la Syrie, pays ravagé par une guerre depuis 2011. "La Syrie aujourd'hui englobe 70% des attaques rapportées dans le monde entier contre des installations médicales", a-t-il souligné.

Entre janvier et début mai 2018, quelque 79 installations de santé ont été frappées et 89 personnes sont mortes dans ces attaques, notamment des patients et des membres du personnel médical, a-t-il ajouté.
Une augmentation notable comparée aux 73 centres médicaux ciblés par des attaques qui ont tué 73 personnes pour toute l'année 2017.

Près de la moitié des attaques de 2018 ont eu lieu dans la Ghouta orientale, ex-bastion rebelle aux portes de la capitale, pilonné quotidiennement par le régime de Bachar el-Assad qui a finalement reconquis le secteur à la mi-avril.
Près d'une quarantaine d'attaques ont visé des hôpitaux, des banques du sang, ou encore des aires de stationnement d'ambulances, dans la province d'Idleb (nord-ouest), dominée par les jihadistes et des rebelles.

L'escalade intervient malgré un mécanisme spécial mis en place par l'ONU plus tôt cette année, pour essayer justement d'épargner les centres de soins, et qui prévoyait de communiquer aux belligérants les données de localisation.

C'est ainsi que, selon le responsable de l'ONU, les données de localisation de 661 établissements ont été partagées avec la Russie, allié indéfectible du régime syrien, et les Etats-Unis, engagés contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Quatre établissements concernés ont été touchés, deux dans la Ghouta orientale et deux dans la province centrale de Homs, a-t-il ajouté. Les deux secteurs sont des théâtres d'intervention du régime.

"Selon notre hypothèse, ces attaques n'étaient pas accidentelles. Si des centres de soins sont ciblés, certains à plusieurs reprises, ce n'est pas un dommage collatéral", a martelé M. Moumtzis.

Déclenché en 2011 par la répression par le régime de manifestations pacifiques pour des réformes démocratiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Beaucoup plus d'installations médicales ont été attaquées en Syrie durant les quatre premiers mois de 2018 que lors de toute l'année précédente, a déploré vendredi l'ONU, dénonçant une escalade "choquante"."La Syrie est le pire endroit dans l'histoire moderne en terme d'attaques contre les centres de santé", a déploré vendredi à Beyrouth Panos Moumtzis, coordinateur humanitaire...