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Liban - Exécutif

L’avant-dernier Conseil des ministres adopte une série de décisions et vante ses propres réalisations

Le contrat de location des navires-centrales prorogé et la construction de l’Université orthodoxe autorisée.

Les membres du gouvernement ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de Gaza. Photo ANI

L’avant-dernier Conseil des ministres qui s’est tenu hier sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun, a tranché hier deux sujets qui étaient en suspens : la reconduction d’un an du contrat de location des navires-centrales pour combler une partie du déficit de la production de l’électricité et l’autorisation à accorder au projet de construction à Achrafieh de l’Université Saint-Georges des grecs-orthodoxes, un sujet houleux auquel s’étaient opposés des ministres apparentés ou proches du 8 Mars. 

Évoqué en Conseil des ministres le 3 mai, le projet d’université avait suscité une opposition de la part du ministre de la Défense Yaacoub Sarraf, qui avait estimé que l’édification d’une nouvelle institution universitaire orthodoxe portait atteinte à l’Université de Balamand, ralliant à son camp les ministres Ali Kanso et Ali Hassan Khalil, respectivement du PSNS et du mouvement Amal. Face à eux, les ministres Ghassan Hasbani, Michel Pharaon, mais aussi Melhem Riachi et Ghattas Khoury, proches du 14 Mars, avaient défendu l’initiative, avant que le débat ne soit ajourné. 

Ce dossier, qui était au départ un problème d’organisation ecclésiastique au sein de la communauté orthodoxe, opposant le patriarche de l’Église orthodoxe d’Antioche, Mgr Youhanna Yazigi, basé à Damas, au métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a fini par être récupéré en politique, suscitant des divisions entre pro et antisyriens. 

L’Université de Balamand relève du patriarche Yazigi qui s’oppose à l’édification d’un nouveau campus, alors que l’ensemble des institutions orthodoxes à Beyrouth dépendent de l’évêque Élias Audi qui, en aspirant à la construction d’une université dans la capitale, « réclame en quelque sorte son autonomie et son indépendance de Balamand », explique Antoine Courban, professeur à l’USJ. 

Avant la réunion du Conseil des ministres, M. Kanso a tenu à réitérer devant la presse son opposition à ce projet. « Tant que le patriarche Yazigi n’est pas d’accord, je ne vois ce qui nous obligerait à aller à l’encontre de son souhait », a-t-il dit, alléguant le risque d’une division au sein de l’Église orthodoxe. Une position qu’il maintiendra lors de la réunion, sachant que le ministre de la Défense s’est opposé cette fois-ci, non plus à l’édification de l’université en tant que telle, mais à la création d’une nouvelle faculté de médecine. 

M. Sarraf a motivé sa position par le problème que poserait une nouvelle faculté de médecine aux étudiants de Balamand qui, jusque-là, effectuaient leur stage à l’hôpital Saint-Georges à Achrafieh sur la base d’un contrat conclu entre les deux institutions. Or, le risque serait que l’hôpital Saint-Georges révoque ce contrat pour laisser la place aux stagiaires en provenance de la nouvelle université. Une objection qui n’a vraisemblablement pas bloqué l’adoption du projet. 

Le gouvernement a également accepté la reconduction – pour un an seulement et à condition de négocier les prix de la production électrique à la baisse – du contrat des deux navires-centrales turcs, « en attendant de relancer le débat global pour une solution d’avenir sur la production d’électricité, fondée de préférence sur la construction d’usines terrestres », souligne une source ministérielle. Le responsable dément toutefois que cette issue soit qualifiée de « compromis » au contentieux qui opposait les ministres du CPL à ceux des FL, Amal, PSP et Marada, qui avaient maintenu, des mois durant, leur attachement à un appel d’offres conclu sous l’égide de la Direction des adjudications (DDA) et refusé d’avaliser un nouveau contrat qui n’a pas eu le feu vert de la DDA. 

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Marwan Hamadé a précisé avoir objecté durant la réunion « l’absence d’une autorité de régulation » et l’occultation de la DDA sans que cela ne remette pour autant en question la décision relative au cahier des charges présenté par le ministère de l’Énergie en vue de l’installation de stations pour stocker le gaz liquide, également adopté dans la foulée.  M. Hamadé a toutefois obtenu gain de cause dans la proposition de loi portant sur l’annulation de l’examen officiel du brevet et sur laquelle le Conseil des ministres devait émettre un avis consultatif, non contraignant. 

Le gouvernement a également avalisé un projet d’expropriation de terrains situés sur la côte libanaise pour l’édification de projets touristiques dans les régions de Naamé, Zouk Mosbeh et Zouk Frab. La décision a été prise après une « objection de principe » formulée par M. Hamadé et les ministres FL, le ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos, ayant défendu leur « conformité à la loi ».   « Les ministres FL ont contesté ces projets sur la base du principe que la côte libanaise devrait rester, autant que possible, la propriété du peuple », a justifié le ministre des Affaires sociales, Pierre Abou Assi. 

Un dernier Conseil des ministres est prévu lundi prochain pour permettre au gouvernement de plancher sur les clauses qui n’ont pas été examinées. Selon des informations de presse, un train de nominations pourrait être intégré à cette séance, bien qu’il ne soit pas inscrit à l’ordre du jour. 

En début de séance, le chef de l’État, Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri, ont vivement condamné les massacres qui ont lieu à Gaza, « d’une ampleur jamais égalée auparavant dans l’histoire », a souligné M. Aoun. Le président a saisi l’opportunité de cette avant-dernière réunion pour défendre les réalisations du gouvernement sortant, dénonçant le « pessimisme » de certains qui, a-t-il dit, « ne veulent pas les reconnaître ». M. Hariri a abondé dans le même sens et vanté les « nombreux accomplissements de l’exécutif, rendus possibles grâce à l’élection de Michel Aoun à la tête de l’État et du compromis politique qui a prévalu à ce jour ».


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commentaires (5)

La soi-disant "propriété du peuple...?" 1) un bord de mer sale, défiguré et pollué...ou des projets touristiques inabordables pour beaucoup de Libanais-moyens 2) des coupures d'électricité de plus en plus fréquentes avec les chaleurs qui arrivent 3) des déchets qui garnisssent partout le paysage libanais 4) de l'eau sale et polluée dans nos robinets 5) une économie à l'arrêt Mais, pour les décideurs de notre gouvernement, des poches qui continuent de se remplir et leurs propriétés personnelles d'augmenter ! Irène Saïd

Irene Said

12 h 05, le 17 mai 2018

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Commentaires (5)

  • La soi-disant "propriété du peuple...?" 1) un bord de mer sale, défiguré et pollué...ou des projets touristiques inabordables pour beaucoup de Libanais-moyens 2) des coupures d'électricité de plus en plus fréquentes avec les chaleurs qui arrivent 3) des déchets qui garnisssent partout le paysage libanais 4) de l'eau sale et polluée dans nos robinets 5) une économie à l'arrêt Mais, pour les décideurs de notre gouvernement, des poches qui continuent de se remplir et leurs propriétés personnelles d'augmenter ! Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 05, le 17 mai 2018

  • COMME D'HABITUDE RIEN DE VRAIMENT NOUVEAU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 12, le 17 mai 2018

  • CA FAIT RIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 57, le 17 mai 2018

  • QUE KANSO se permette de meme donner son avis- positif fut il ou pas C'est un comble. qu;a t il a foutre son nez dans les affaires eclesiastiques chretiennes ? SE FAIRE le porte parole et defenseur d'un PATRIARCHE CHRETIEN ? vraiment le toupet, l'arrogance a leur comble. PS. mea culpa.... j'aurais pas du m'en etonner, c surement un avant gout de ce qu'attend le liban et les libanais a l'avenir.

    Gaby SIOUFI

    10 h 08, le 17 mai 2018

  • L'ULTIME AFFRONT AU PEUPLE LIBANAIS , ULTIME HONTE A LEUR "CREDIT ", ULTIME DECISION VOMITIVE , REJETEE PAR LES SEULS MINISTRES FL : AUTORISER ENCORE + D'EXPROPRIATION AUX FINS DE PROJETS TOURISTIQUES DES QQS DERNIERES PARCELLES DONNANT SUR LA MER- PROPRITE DU PEUPLE LIBANAIS. JOLI ADIEU- amoins que leur prochaine et derniere reunion ne cache encore qss " LAPINS "

    Gaby SIOUFI

    09 h 43, le 17 mai 2018

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