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Sport - Dopage

Pour l’Agence mondiale antidopage, la page russe n’est pas tournée

Des autorités qui refusent toujours de faire acte de contrition et un nouveau scandale de corruption dans le biathlon : l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui réunit aujourd’hui son conseil de fondation à Montréal, n’en a pas fini avec le dossier russe.
L’AMA devait aborder le cas de Rusada – l’Agence nationale russe antidopage – dès hier soir, lors d’un conseil exécutif à huis clos, et les résultats des discussions seront présentés aujourd’hui aux 38 membres du conseil de fondation, qui représentent les gouvernements et le mouvement sportif. Au fil des mois, Rusada est devenue l’objet d’un bras de fer entre l’Agence mondiale antidopage et Moscou. L’agence russe a été suspendue le 18 novembre 2015, au début du scandale de dopage qui a commencé dans l’athlétisme et a débouché sur la révélation d’un système institutionnel entre 2011 et 2015, touchant tous les sports et des centaines d’athlètes.
Depuis, l’AMA a imposé une longue liste de critères de bonne gouvernance pour que Rusada réintègre le rang des agences « conformes » au code mondial antidopage. L’agence russe a été autorisée à reprendre ses contrôles en 2017, mais sous tutelle internationale. Aux yeux de l’AMA, deux conditions n’ont toujours pas été remplies : elle veut avoir accès au laboratoire antidopage de Moscou – la Russie répond que c’est impossible, le laboratoire étant sous scellés pour les besoins de sa propre enquête – et attend toujours la reconnaissance par les autorités russes des conclusions du rapport McLaren, qui a mis au jour en 2016 la dimension institutionnelle du programme de dopage. La Russie s’y est toujours refusée, en faisant porter le chapeau à quelques responsables, dont l’ancien directeur du laboratoire de Moscou, Grigori Rodchenkov, aujourd’hui réfugié aux États-Unis.
Et la bataille prend une nouvelle résonance alors que la Russie s’apprête à accueillir la Coupe du monde de football, à partir du 14 juin. Si, pendant le Mondial, le programme antidopage était géré par la FIFA et les échantillons envoyés dans des laboratoires hors de Russie pour les analyses, le maintien de la suspension de Rusada ferait mauvais genre.
Dans l’athlétisme, les conséquences ne sont pas que symboliques. La réintégration de Rusada parmi les agences conformes est l’une des conditions pour que la Fédération internationale (IAAF) lève à son tour la suspension de la Russie, privée d’athlétisme aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et aux Mondiaux de Londres en 2017, à l’exception de délégations d’athlètes neutres triés sur le volet. Et la Russie, privée de drapeau et d’hymne aux Jeux olympiques de Pyeongchang cet hiver, a vu s’ouvrir un nouveau front, avec l’accusation d’avoir corrompu le sommet de la Fédération internationale de biathlon (IBU) pour protéger des athlètes aux passeports biologiques suspects. À la suite de l’enquête de l’AMA, qui a passé le relais aux polices autrichienne et norvégienne, le président de l’IBU, Anders Besseberg, a été contraint à la démission en avril.

Andréa BAMBINO/AFP

Des autorités qui refusent toujours de faire acte de contrition et un nouveau scandale de corruption dans le biathlon : l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui réunit aujourd’hui son conseil de fondation à Montréal, n’en a pas fini avec le dossier russe.L’AMA devait aborder le cas de Rusada – l’Agence nationale russe antidopage – dès hier soir, lors d’un conseil...

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