Rechercher
Rechercher

Économie - Électricité

La location de navires-centrales définitivement enterrée ?

Le Conseil des ministres a demandé à César Abi Khalil de proposer un nouveau plan pour subvenir aux besoins en électricité du Liban.

Le gouvernement, réuni à Baabda, a pris plusieurs décisions sur le dossier de l’électricité hier. Photo Dalati et Nohra

Après plus d’une année de discussions et de rebondissements, le gouvernement semble avoir définitivement enterré le projet de location temporaire de navires-centrales pour compenser le déficit de production d’Électricité du Liban. Présidé hier à Baabda par le chef de l’État Michel Aoun, le Conseil des ministres a en effet demandé au ministre de l’Énergie et de l’Eau, César Abi Khalil, de proposer un nouveau plan pour subvenir aux besoins du Liban, qui produit moins de 2 000 mégawatts (MW) pour une demande qui dépasse les 3 000 MW.
La location de barges, une solution proposée par M. Abi Khalil pour augmenter la production d’électricité en urgence, avait été approuvée par l’exécutif en mars 2017, avant que ses membres ne s’opposent sur les modalités de sa mise en œuvre. La Direction des adjudications avait ensuite jugé l’appel d’offres lancé par le ministère de l’Énergie non conforme, tandis que plusieurs sources avaient indiqué que le cahier des charges rédigé dans ce cadre favorisait l’offre d’un des candidats, la société turque Karadeniz. Le dossier était enfin resté en suspens pendant plusieurs mois avant d’être remis sur la table en mars par la présidence.

Le contrat de NEUC prolongé
Le Conseil des ministres a également refusé toute nouvelle prolongation du contrat de location des deux barges – l’Orhan Bey (82 MW) et le Fatmagül Sultan (188 MW) – que l’État loue à Karadeniz depuis 2013 et qui alimentent respectivement les centrales de Jiyé et de Zouk. Prolongé une nouvelle fois en 2016, le contrat de location arrive à échéance le 30 septembre prochain. Interrogés par la presse à l’issue de la réunion, le ministre de l’Énergie et celui des Affaire sociales, Pierre Bou Assi, ont tous les deux assuré que les barges n’étaient cependant pas « exclues » des solutions envisageables.
« Ce double discours semble indiquer que le gouvernement veut se défausser à moins de deux semaines des élections législatives du 6 mai, qui donneront lieu à la formation d’un nouvel exécutif », analyse pour L’Orient-Le Jour une source bien informée. « La seule certitude, c’est que l’appel d’offres dans sa forme actuelle est bien définitivement écarté », ajoute-t-elle. Le ministre de l’Énergie a lui assuré en conférence de presse que la production d’électricité sera « meilleure qu’avant » cet été, et que l’augmentation des importations de courant de Syrie était une des pistes envisageables. Le Liban importe environ 100 MW fournis par son voisin en vertu d’un contrat d’approvisionnement conclu dans les années 1990 et dont l’exécution a été interrompue, puis réactivé, après le début du conflit syrien en 2011.


(Pour mémoire : L'électricité et l'article 50 du budget 2018 au cœur des audiences de Raï à Bkerké)


Outre la question des barges, le Conseil des ministres a mis fin à un autre feuilleton qui durait depuis plusieurs mois en approuvant le renouvellement du contrat de National Electricity Utility Company (NEUC), rendant ainsi une décision attendue depuis octobre. Filiale du groupe Debbas, NEUC fait partie des trois prestataires de services – avec Bus (groupe Butec) et KVA (Arabian Construction Company et Khatib & Alami) – qui gèrent pour EDL la quasi-totalité du réseau de distribution depuis avril 2012 pour 780 millions de dollars. En plus de la maintenance et la collecte des factures, ces sociétés devaient également procéder à l’installation de compteurs intelligents, un projet qui n’a pas encore été mis en œuvre pour plusieurs raisons.
Les contrats de ces trois sociétés avaient été reconduits pour quatre ans le 31 décembre 2016, avec un budget supplémentaire de 400 millions de dollars. Appelé à se prononcer sur ce dossier, le Conseil des ministres a attendu octobre 2017 pour le faire, en validant la reconduction de Bus et KVA, mais en refusant d’entériner celle de NEUC, jugeant que les performances de la société n’avaient pas été satisfaisantes. Une situation qui a conduit à la paralysie progressive de la société et à de nombreux mouvements sociaux de la part de ses employés, composés majoritairement d’ex-travailleurs journaliers d’EDL replacés dans le privé lors du démarrage du partenariat en 2012.

Enfin, le gouvernement a chargé le ministère des Finances et celui de l’Énergie de négocier avec la société chargée de la construction de la centrale de Deir Ammar II, au Liban-Nord, en vue de parvenir à un accord avant le 20 mai prochain. Dans son édition de mars 2017, Le Commerce du Levant indiquait que ce projet démarré en 2012 devait mener à la construction d’une centrale électrique de 550 MW – soit l’équivalent de 5 à 6 heures de courant par jour. Après un premier appel d’offres avorté, le contrat avait été attribué à la compagnie chypriote J&P-Avax en 2013 pour 502 millions de dollars, avant que le chantier ne soit arrêté suite à un contentieux concernant les modalités de paiement puis le recours par la compagnie à un arbitrage international. « Cette décision du Conseil des ministres s’apparente également à une tentative de noyer le poisson avant les élections », juge la source précitée, jugeant « étrange » que le gouvernement ait attendu les dernières semaines de son mandat pour réactiver un dossier bloqué depuis des années.


Pour mémoie

Duel « électrique » en Conseil des ministres

Après plus d’une année de discussions et de rebondissements, le gouvernement semble avoir définitivement enterré le projet de location temporaire de navires-centrales pour compenser le déficit de production d’Électricité du Liban. Présidé hier à Baabda par le chef de l’État Michel Aoun, le Conseil des ministres a en effet demandé au ministre de l’Énergie et de l’Eau, César...
commentaires (1)

ET LA LATTA... DU MOINS DE CETTE AFFAIRE... TOUT AUSSI ENTERREE ! ATTENDONS VOIR CE QU,ILS VONT NOUS PONDRE DE NOUVEAU TA I 3ABBOU EL JAYBÉ !!!

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

09 h 10, le 27 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • ET LA LATTA... DU MOINS DE CETTE AFFAIRE... TOUT AUSSI ENTERREE ! ATTENDONS VOIR CE QU,ILS VONT NOUS PONDRE DE NOUVEAU TA I 3ABBOU EL JAYBÉ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    09 h 10, le 27 avril 2018

Retour en haut