Rechercher
Rechercher

Économie - Indicateur

Le vieux démon de l’endettement rôde sur la croissance mondiale, déplore le FMI

Le Fonds monétaire international s’inquiète qu’une accélération surprise de l’inflation vienne aggraver la situation. Yuri Gripas/Reuters

L’économie mondiale est désormais plus endettée qu’au début de la dernière crise financière, a déploré hier le FMI, exhortant les pays à prendre, sans délai, des mesures pour améliorer leurs finances avant l’inévitable prochain cycle de ralentissement. « À 164 000 milliards de dollars, soit près de 225 % du PIB (mondial), la dette mondiale atteint un nouveau record », a déclaré Vitor Gaspar, responsable des affaires budgétaires du Fonds monétaire international. Le monde est désormais 12 % plus endetté que lors du précédent record enregistré en 2009 juste après la faillite de la banque Lehman Brothers, soit au début de la récession mondiale. C’est paradoxalement pour relancer l’économie après la crise que les gouvernements avaient renfloué certaines banques en difficulté et que les banques centrales ont depuis alimenté les marchés avec des taux d’intérêt extrêmement bas. Cette politique destinée à stimuler la reprise s’est prolongée conduisant aujourd’hui à un endettement généralisé des États, des entreprises et des particuliers.
Si l’institution de Washington attribue en partie cette hausse de l’endettement à la Chine, qui, à elle seule, représente 43 % de l’augmentation de la dette depuis 2007, elle prévient qu’aucune économie n’est épargnée. « La majeure partie de l’endettement provient des pays avancés. Néanmoins, au cours des dix dernières années, les économies des marchés émergents ont été responsables de la majorité de l’accroissement », a résumé Vitor Gaspar. « Il n’y a pas de place pour la complaisance », a-t-il insisté, soulignant que les pays devaient prendre immédiatement des mesures décisives pour renforcer les « moyens de défense » pendant que la conjoncture économique demeure favorable. La directrice générale du FMI Christine Lagarde encourage elle-même depuis des mois de profiter d’un cycle de croissance économique solide pour réformer afin d’être en mesure d’affronter la prochaine crise.

Paiement des intérêts
S’agissant des pays en développement, à l’instar des pays africains, leur endettement est bien en deçà de ses pics historiques, mais le FMI souligne que ces économies ont bénéficié d’allègements de la part de leurs créanciers internationaux. Il n’en reste pas moins que « 40 % des pays à bas revenus sont actuellement à un niveau de risque élevé en matière d’endettement ou déjà en situation de surendettement », a observé Vitor Gaspar. Il note en outre que le paiement des intérêts de la dette s’est déjà accru rapidement en particulier dans les pays où l’inflation est élevée. « Le poids des intérêts a aussi doublé ces 10 dernières années », a-t-il précisé. Le Fonds monétaire international s’inquiète d’ailleurs qu’une accélération surprise de l’inflation vienne aggraver la situation car une forte augmentation des prix conduirait la Banque centrale américaine (Fed) à remonter plus rapidement que prévu ses taux d’intérêt, rendant encore plus vulnérables les pays émergents dont une partie de la dette est libellée en dollars et dont les intérêts augmenteraient encore ainsi davantage. Les pays ne sont pas les seuls exposés au problème de l’endettement. L’argent facilement alloué après la crise financière de 2008 a conduit à un endettement des entreprises, qui pourrait là aussi contribuer à mettre en péril la croissance, avait estimé le Fonds monétaire international dans un rapport publié la semaine dernière. L’allocation de crédits à des entreprises jugées à risque est une source de vulnérabilité pouvant peut menacer la stabilité financière, avait-il expliqué.
Le FMI s’est montré enfin particulièrement critique envers les États-Unis, la première puissance économique mondiale, dont la réforme fiscale adoptée fin décembre va encore faire gonfler la dette. L’abaissement des impôts consenti, essentiellement aux entreprises, va entraîner une augmentation du déficit budgétaire américain de 1 000 milliards de dollars lors des trois prochaines années, élevant la dette du pays à 116,9 % du PIB d’ici à 2023, a-t-il calculé.
Source : AFP

L’économie mondiale est désormais plus endettée qu’au début de la dernière crise financière, a déploré hier le FMI, exhortant les pays à prendre, sans délai, des mesures pour améliorer leurs finances avant l’inévitable prochain cycle de ralentissement. « À 164 000 milliards de dollars, soit près de 225 % du PIB (mondial), la dette mondiale atteint un nouveau...

commentaires (2)

LES PAYS LES PLUS ENDETTES SONT LES PRETEURS POUR FAIRE DESCENDRE AVEC EUX AUX ENFERS TOUT LE MONDE !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 19, le 20 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LES PAYS LES PLUS ENDETTES SONT LES PRETEURS POUR FAIRE DESCENDRE AVEC EUX AUX ENFERS TOUT LE MONDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 19, le 20 avril 2018

  • Mais enfin, qui pousse à l'endettement, voire au surendettement? Qui décide d'accorder les prêts? N'est-ce pas les pays ou les institutions qui en ont les moyens?

    NAUFAL SORAYA

    07 h 30, le 19 avril 2018

Retour en haut