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Liban - Législatives 2018

Jreissati : L’adoption de la loi d’amnistie n’est pas imminente

Les proches des détenus islamistes coupent la route de Masnaa.

Sélim Jreissati, hier, en compagnie de Nabih Berry. Photo Ani.

La loi d’amnistie promise aux détenus et personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt ne sera probablement pas votée avant les législatives, prévues le 6 mai prochain. C’est ce qu’a laissé entendre hier le ministre de la Justice Sélim Jreissati, qui s’est rendu auprès du président de la Chambre Nabih Berry pour lui soumettre des textes de loi que le gouvernement aimerait voir adoptés par le Parlement avant les législatives.

« Le projet (de la loi d’amnistie) n’est pas imminent », a déclaré le ministre à l’issue de l’entretien assurant par la même occasion que cette loi sera « soustraite aux tiraillements politiques ».

Les déclarations de M. Jreissati surviennent au lendemain des propos du président de la République, Michel Aoun, qui avait réitéré lundi à son retour d’Arabie saoudite son refus de signer une loi accordant l’amnistie aux meurtriers de militaires.

Sitôt l’information diffusée, les parents des détenus islamistes qui venaient de suspendre il y a à peine une dizaine de jours une grève de la faim ont coupé pendant deux heures dans les deux sens la route au niveau du Masnaa, une artère principale et névralgique à la frontière libano-syrienne.

Manifestant de manière régulière, les familles des détenus islamistes, à l’instar des mouvements islamistes et salafistes du pays, réclament l’adoption d’une loi d’amnistie générale ne souffrant aucune exception, en référence aux dérogations prévues par le projet de loi pour les crimes de terrorisme et ceux qui ont occasionné des victimes civiles et militaires. Ils demandent également que la loi d’amnistie soit adoptée avant les législatives et non après. 

« Si la loi ne passe pas maintenant, elle ne passera pas après le 6 mai, car c’est avant les élections qu’ils ont besoin de nous, pas après », commente pour L’OLJ Ahmad Chemali, l’un des coordinateurs du comité des familles des détenus, qui estime le décompte des voix à gagner, par le courant du Futur notamment, à près de 7 000.

Selon des informations qui ont circulé sur l’avant-projet de loi préparé par le ministère de la Justice, 73,9 % de l’ensemble des sunnites détenus et ceux faisant l’objet de mandat d’arrêt seraient susceptibles d’être amnistiés, et au sein de la communauté chiite, 74,7 %, dans un souci d’équilibre communautaire, comme le veut la tradition au Liban. Pour la seule région de Baalbeck-Hermel, le nombre de personnes recherchées dans des affaires liées à la culture de la drogue principalement s’élèverait à 2011.

L’avant-projet de loi, qui nécessite à ce stade l’aval de l’ensemble des partis politiques, devra être adopté en Conseil des ministres d’abord, pour être ensuite soumis au Parlement. Le texte proposé prévoirait d’exclure tous les islamistes accusés d’avoir combattu l’armée. Une dérogation requise par le chef de l’État, Michel Aoun, depuis le début et largement critiquée dans les milieux islamistes qui mènent depuis plusieurs mois campagne auprès des responsables politiques. Les familles sont montées hier au créneau et ont menacé de recourir à l’escalade et de bloquer le processus du vote le jour des élections. « Cela fait un an et demi que l’on nous gave de promesses, pour entendre dire en fin de compte que la loi sera reportée jusqu’à après les élections », s’est offusqué M. Chemali.


(Pour mémoire : Détenus islamistes : une nouvelle manifestation réclamant l'amnistie avant les législatives)


Rifi se mobilise
De son côté, l’ancien ministre de la Justice et candidat aux prochaines élections Achraf Rifi s’est demandé « pourquoi la loi d’amnistie a été suspendue ». « Les Libanais vont sanctionner tous ceux qui ont bloqué l’adoption de l’amnistie », a ajouté M. Rifi, dans une tentative de récupération électorale évidente. « À celui qui nous considère comme des terroristes, nous lui disons : c’est toi le criminel et le terroriste », a-t-il persiflé. « Tripoli est la ville qui incarne la justice et la dignité, et non le terrorisme », a ajouté l’ancien ministre qui rappelle au passage que le projet d’une loi d’amnistie traîne depuis deux ans.

M. Rifi a notamment critiqué la politique des deux poids, deux mesures pratiquée par le gouvernement qu’il a accusé de « soutenir le Hezbollah et son projet », dans une allusion notamment au nombre de personnes susceptibles d’être amnistiées dans la région de la Békaa et du Hermel, toutes de confession chiite.


Pour mémoire

Amnistie générale : Ahmad el-Assir entame une grève de la faim



La loi d’amnistie promise aux détenus et personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt ne sera probablement pas votée avant les législatives, prévues le 6 mai prochain. C’est ce qu’a laissé entendre hier le ministre de la Justice Sélim Jreissati, qui s’est rendu auprès du président de la Chambre Nabih Berry pour lui soumettre des textes de loi que le gouvernement aimerait voir...

commentaires (2)

Embarquez ces parents des détenus islamistes et amenez-les chez leurs enfants qui ont cessé leur grève de la faim, ainsi ils pourront boire le café ensemble. Et les routes principales ne risquent plus d'être coupées par ces excités ! Irène Saïd

Irene Said

14 h 52, le 17 avril 2018

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Commentaires (2)

  • Embarquez ces parents des détenus islamistes et amenez-les chez leurs enfants qui ont cessé leur grève de la faim, ainsi ils pourront boire le café ensemble. Et les routes principales ne risquent plus d'être coupées par ces excités ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 52, le 17 avril 2018

  • tout comme celle de la location des 2 navires pirates !

    Gaby SIOUFI

    14 h 05, le 17 avril 2018

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