Amnistie générale : Ahmad el-Assir entame une grève de la faim

Le cheikh salafiste libanais Ahmad el-Assir, condamné à mort pour son implication dans des affrontements avec l'armée libanaise à Abra, dans la banlieue de la ville de Saïda (Liban-Sud), en 2013, a annoncé mardi entamer une grève de la faim pour réclamer une amnistie générale, se joignant ainsi aux détenus islamistes qui ont lancé un mouvement de protestation depuis près de trois semaines. 

"Etant donné la grande injustice commise envers mes compagnons et moi en ce qui concerne le complot des événements de Abra, et alors que les déclarations au sujet d'une amnistie générale ne se concrétisent pas, j'entame une grève de la faim et j'arrête de prendre mes médicaments, me joignant ainsi à mes compagnons qui ont commencé cette grève avant moi", a annoncé Ahmad el-Assir dans un enregistrement qui lui est attribué, diffusé par des médias locaux.

Cheikh el-Assir, détenu à la prison de Roumieh, a assuré qu'il poursuivrait cette grève jusqu'à ce que soit "définitivement clos" le dossier des affrontements entre ses partisans et l'armée à Abra et qu'une amnistie générale soit proclamée. Il a fait assumer les conséquences néfastes éventuelles de son action à "toutes les personnes qui ont décidé, participé à ou planifié le complot" contre lui. 

Des centaines de prisonniers islamistes, notamment  à Roumieh, avaient entamé une grève de la faim depuis près de trois semaines, pour réclamer l'amnistie générale, alors que leurs proches ont intensifié leur mouvement de protestation. Lundi, des familles des islamistes détenus pour leur implication dans les affrontements de Abra avaient installé une tente devant le siège de Dar el-Fatwa à Saïda, au Liban-Sud, tandis qu'une délégation composée des proches des détenus et des ulémas effectuait une tournée auprès du Premier ministre Saad Hariri, de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati et du ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk, pour plaider leur cause.  

Selon des informations concordantes, un avant-projet de loi d’amnistie, en gestation depuis plusieurs mois, serait quasiment prêt. Le texte proposé prévoirait toutefois d’exclure tous les islamistes accusés d’avoir combattu l’armée. Une dérogation requise par le chef de l’État, Michel Aoun, et largement critiquée dans les milieux islamistes qui mènent depuis plusieurs mois campagne auprès des responsables politiques.

Parallèlement, la Cour de cassation a fixé mardi au 31 mai le procès en appel du cheikh salafiste, dont la demande déposée par les avocats d'al-Assir avait été approuvée fin janvier par le Tribunal militaire. A la question du juge s'il voulait qu'un médecin évalue son état de santé, le cheikh a répondu par la négative, rapporte la chaîne LBC.

Ahmad el-Assir avait été condamné à mort en septembre pour avoir provoqué en juin 2013 à Abra des affrontements des islamistes et l'armée libanaise. Dix-huit soldats et onze miliciens avaient été tués dans ces combats. El-Assir avait été arrêté en août 2015 à l'aéroport de Beyrouth, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion.

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