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Moyen Orient et Monde - Armes chimiques

Syrie : Trump consulte et promet une décision rapide sur les frappes

Les experts de l’OIAC sont en route pour la Syrie et commenceront leur enquête à Douma demain.

Le président américain, Donald Trump, a multiplié hier les consultations avec ses homologues occidentaux pour organiser la riposte contre la Syrie après l’attaque chimique sur la ville de Douma, dans la Ghouta orientale. « Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu », a-t-il déclaré. Nicholas Kamm/AFP

Le président américain, Donald Trump, a multiplié hier les consultations pour organiser la riposte sur le dossier syrien et prendre une décision sur de possibles frappes aériennes après l’attaque chimique sur la ville de Douma, dans la Ghouta orientale. « Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu », a déclaré M. Trump depuis la Maison-Blanche, tandis que le chef du Pentagone, James Mattis, dénonçait le recours « tout simplement inexcusable » aux armes chimiques.
Un an après la première opération militaire américaine, en réponse déjà à une attaque chimique, les Occidentaux menacent donc de frapper de nouveau la Syrie, qui dément toute responsabilité. Tout en restant évasif sur le calendrier d’éventuelles frappes, le président français, Emmanuel Macron, a assuré de son côté avoir « la preuve » de l’implication du régime de Bachar el-Assad dans cette attaque. Il a affirmé que des armes chimiques ont bien été utilisées, « au moins du chlore ». « Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons le plus utile et le plus efficace », a ajouté M. Macron, qui a indiqué être en contact quotidien avec M. Trump. Il faut « enlever les moyens d’interventions chimiques au régime », a-t-il martelé.
La perspective d’une action militaire des États-Unis, soutenus par la France et probablement le Royaume-Uni, s’inscrit dans un contexte de vives tensions avec la Russie. Moscou, l’un des plus fidèles soutiens de M. Assad, a appelé les Occidentaux à « réfléchir sérieusement » aux conséquences de leurs actes tout en assurant ne pas vouloir « d’escalade ». Ainsi, le Kremlin a affirmé hier que la ligne spéciale entre militaires russes et américains au sujet de leurs opérations en Syrie, destinée à éviter les incidents, était encore « dans un état actif et utilisée des deux côtés ». Toutefois, selon l’agence russe Interfax, des navires de guerre russes ont quitté leur base de Tartous par « mesure de sécurité » .
Parallèlement, la Première ministre britannique Theresa May a convoqué hier une réunion d’urgence de son gouvernement. Ce dernier a jugé « nécessaire de prendre des mesures » contre l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, mais s’en est remis à la « coordination d’une réponse internationale ». De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a jugé « évident » que Damas disposait encore d’un arsenal chimique, tout en soulignant que Berlin ne participerait pas à une action militaire. Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté les cinq membres permanents du Conseil de sécurité « à éviter une situation hors de contrôle » en Syrie, réaffirmant sa « grande inquiétude face à l’impasse actuelle ». « Toute action ne contribuera qu’à déstabiliser davantage la région », a ainsi averti hier le président Assad, en recevant à Damas Ali Akbar Velayati, émissaire du guide suprême iranien Ali Khamenei. Selon l’agence de presse iranienne IRNA, M. Velayati a déclaré à M. Assad : « Comme par le passé, l’Iran fera bloc avec la Syrie en toutes circonstances. »
Hier aussi, la Suède a mis sur la table du Conseil de sécurité un projet de résolution portant sur l’envoi d’une mission de l’ONU en Syrie pour en retirer les armes chimiques « une bonne fois pour toutes ». Cette proposition – rejetée notamment par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas car elle n’impose pas la création d’un mécanisme d’enquête sur les attaques chimiques – est survenue avant la tenue hier d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, consacrée à l’éventuelle action militaire contre la Syrie. Mais la Russie a demandé à ce que le Conseil se réunisse de nouveau publiquement aujourd’hui, avec le secrétaire général Guterres. « La priorité est d’éviter le danger d’une guerre », a affirmé hier l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, à l’issue de la réunion à huis clos du Conseil. Interrogé pour savoir si ce pourrait être une guerre entre les États-Unis et la Russie, le diplomate a répondu : « Nous ne pouvons exclure aucune possibilité. » Le sujet de la réunion à huis clos, c’était « la politique agressive de certains membres du Conseil », a encore déclaré M. Nebenzia. « Les menaces sont une violation de la Charte des Nations unies », a-t-il ajouté, estimant qu’une intervention militaire occidentale serait « très dangereuse car nos militaires sont là-bas ». À ce sujet, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit, lui, préoccupé par le « bras de fer » engagé par certaines puissances étrangères. M. Erdogan s’est ensuite entretenu au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine, selon une source au sein de la présidence turque.
Enfin, sur le plan de l’enquête à Douma même, l’Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), qui doit se réunir lundi prochain, a annoncé hier que ses experts étaient déjà en route pour la Syrie et commenceraient leur travail demain.

Sources : agences

Le président américain, Donald Trump, a multiplié hier les consultations pour organiser la riposte sur le dossier syrien et prendre une décision sur de possibles frappes aériennes après l’attaque chimique sur la ville de Douma, dans la Ghouta orientale. « Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu », a déclaré...
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