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Liban - Déchets

À l’ombre du mont Hermon, le tri scelle la collaboration entre cinq municipalités

Samedi 17 mars, une délégation de l’ambassade des Pays-Bas au Liban, accompagnée de nombreux bénévoles, a entrepris de nettoyer une décharge sauvage dans le district de Rachaya.

Une photo de groupe de l’importante délégation qui accompagnait l’ambassadeur des Pays-Bas, ce jour-là, au mont Hermon.

Onze heures sonne le rassemblement à la forteresse de Rachaya. L’ambassadeur des Pays-Bas, Jan Waltmans, est présent, accompagné d’une grosse délégation. Dans une atmosphère joyeuse et détendue, il retrouve des volontaires, les membres de la Fédération des municipalités de Rachaya ainsi que les nombreux villageois venus participer à cette journée de nettoyage. Tout le monde se dirige vers la décharge sauvage qui dégrade un vallon par ailleurs charmant tout près de Tannoura. Bouteilles, boîtes de conserve et emballages jonchent le sol. L’ampleur de la tâche est immense et il n’y a pas de temps à perdre : chacun se précipite pour recevoir des gants et des sacs colorés.

Verre noir, plastique rouge, carton bleu, vert déchets organiques. On croirait entendre un sonnet de Rimbaud. Et cette journée, dans un trou de verdure où, jadis, a dû chanter une rivière, est effectivement une ode à l’environnement. En peu de temps, l’atmosphère devient plus respirable, le paysage retrouve presque sa pureté originelle.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme LOGOReP (Local Governments Resilience Programme), lancé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et mis en place au Liban par l’Agence de coopération internationale de l’Association des communes néerlandaises (Vereniging van Nederlandse Gemeenten, VNG). L’objectif est d’améliorer les conditions de vie des populations en s’appuyant sur l’échelon local, et donc sur les municipalités.

Au Liban, la gestion des ordures représente un défi en raison de l’absence de coopération entre les communes. Elles sont très nombreuses et parfois minuscules : seules, elle ne peuvent gérer efficacement le recyclage de leurs déchets. Une collaboration s’impose.


(Pour mémoire : La réhabilitation des anciennes décharges demain en Conseil des ministres)


Campagne de propreté, campagne de solidarité
Dans la région du mont Hemon, tout a démarré il y a dix-huit mois. Deux villages, Aïtanite et Manara, ont mis en place le tri sélectif. Un an et demi plus tard, 85 % des foyers trient leurs déchets, et des infrastructures de recyclage ont été mises en place à proximité du village de Manara. Encouragées par cet exemple, cinq communes de l’Union des municipalités du mont Hermon (Aqbé, Bakkifa, Beit Lahya, Aïn Herché et Tannoura) sont convenues de lancer ensemble un programme collectif de gestion des déchets comprenant le tri à la source, mais aussi la construction d’une usine de tri et d’une plate-forme de compostage des déchets biodégradables.

Au cours de cette journée, les cinq maires ont signé un mémorandum d’entente par lequel ils s’engagent à coopérer pour résoudre les problèmes que pose la gestion des déchets dans leurs communes respectives.

C’est donc dans le cadre de ce projet que la grande journée de nettoyage du samedi 17 mars a été organisée, idée de l’ambassadeur des Pays-Bas qui a enthousiasmé les maires des cinq villages concernés ainsi que leurs habitants.

Désignant les nombreux jeunes qui s’activent sur le site, M. Waltmans déclare : « Ils représentent la nouvelle génération qui doit faire changer les choses. » Il ajoute : « C’est aussi pour les protéger que ce programme a été mis en place car la pollution a des effets extrêmement néfastes sur la santé. Le but, aujourd’hui, est de faire le ménage, mais surtout de susciter un éveil des consciences. La question du recyclage des déchets englobe de nombreuses problématiques. Par exemple, il faut repenser la consommation de plastique dans le circuit de la grande distribution, l’utilisation des sacs en plastique au supermarché... Ce que nous faisons doit donner l’impulsion à un changement sur le long terme. »

C’est effectivement le mot d’ordre du jour : un développement durable. Pour symboliser cela, deux cèdres ont été plantés sur le terrain en cours de nettoyage : l’un en l’honneur de M. Waltmans, l’autre de VNG. Ces arbres majestueux devraient régner, on l’espère, sur une région débarrassée de toute décharge sauvage.

La matinée a été clôturée par un vaste pique-nique. Inutile de chercher, on ne trouvera aucune trace : papiers et emballages ont soigneusement été jetés à la poubelle.




Une nouvelle génération antipollution

Cette opération de nettoyage avait aussi un autre objectif : l’établissement d’une aire de pique-nique sur le site de l’ancienne décharge. Saleh Abou Mansour, président de la Fédération des municipalités de Rachaya, s’y est engagé : « Avant la fin de mon mandat, une aire de pique-nique réalisée à partir de matériaux recyclés sera construite ici. »
Au cours de la journée, c’est la jeunesse qui a désigné la route à suivre. Le nombre d’enfants et d’adolescents présents parmi les villageois bénévoles était impressionnant. « Notre région est belle, il faut la protéger ! » explique Ghada, lycéenne originaire de Tannoura.

Effectivement, la Bible, déjà, désignait le mont Hermon comme un espace intangible. Les Cananéens révéraient son sommet. C’est donc un lieu dont la faune, la flore, les richesses et la beauté doivent à tout prix être préservées.



Onze heures sonne le rassemblement à la forteresse de Rachaya. L’ambassadeur des Pays-Bas, Jan Waltmans, est présent, accompagné d’une grosse délégation. Dans une atmosphère joyeuse et détendue, il retrouve des volontaires, les membres de la Fédération des municipalités de Rachaya ainsi que les nombreux villageois venus participer à cette journée de nettoyage. Tout le monde se...

commentaires (2)

Quelle bonne nouvelle, ça fait plaisir ! Allez, petit à petit ce seront les simples citoyens libanais qui changeront les mentalités de tous, y-compris des responsables municipaux. Et les ministres qui devraiesnt être concernés par l'environnement du Liban peuvent tranquillement continuer à dormir ! Irène Saïd

Irene Said

15 h 00, le 23 mars 2018

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Commentaires (2)

  • Quelle bonne nouvelle, ça fait plaisir ! Allez, petit à petit ce seront les simples citoyens libanais qui changeront les mentalités de tous, y-compris des responsables municipaux. Et les ministres qui devraiesnt être concernés par l'environnement du Liban peuvent tranquillement continuer à dormir ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 00, le 23 mars 2018

  • bravo bravo bravo!!!!

    George Khoury

    06 h 05, le 23 mars 2018

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