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À La Une - Portrait

Mike Pompeo, le chef espion qui a l'oreille de Trump

 Considéré comme un "faucon", il a adopté depuis sa nomination fin janvier 2017 le ton agressif et parfois guerrier prisé par son chef en promettant une CIA plus "brutale", notamment face à l'Iran et la Corée du Nord.

Mike Pompeo a été nommé mardi à la tête du département d'Etat par Donald Trump. REUTERS/Aaron P. Bernstein/File Photo


Mike Pompeo, nommé mardi à la tête du département d'Etat par Donald Trump, est un ancien militaire devenu chef de la CIA et l'un des conseillers les plus écoutés du président américain mais dont les talents diplomatiques restent un mystère avant des discussions historiques avec la Corée du Nord.

M. Trump a mis fin à plusieurs mois d'incertitudes en annonçant sur Twitter le remplacement de Rex Tillerson, qui était aux commandes du géant pétrolier Exxonmobil avant de diriger la diplomatie américaine, par l'actuel patron de l'Agence américaine de contre-espionnage. "Nous avons la même façon de penser (...) il y a eu des atomes crochus depuis le début", a dit M. Trump pour expliquer sa décision de renouveler son équipe diplomatique avant les négociations historiques avec la Corée du Nord.

Mike Pompeo apportait chaque matin au président les compte-rendus compilés par les agences de renseignement sous forme de graphiques, connaissant son aversion pour la lecture de longs rapports.
Considéré comme un "faucon", il a adopté depuis sa nomination fin janvier 2017 le ton agressif et parfois guerrier prisé par son chef en promettant une CIA plus "brutale", notamment face à l'Iran et la Corée du Nord.

M. Pompeo a également affirmé que la politique de "pression maximale" de Donald Trump sur Pyongyang avait porté ses fruits: Kim Jong Un a invité M. Trump à une rencontre qui doit ouvrir des discussions sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, tout en suspendant ses essais de missiles nucléaires ou balistiques.

Il a aussi évité de critiquer ouvertement le président, qui met régulièrement en doute les conclusions des agences de renseignement sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016. Il a toutefois évoqué une possible nouvelle attaque des pirates informatiques russes sur les élections de mi-mandat en novembre.






West Point et Harvard 
A 54 ans (BIEN 54), Mike Pompeo a eu un parcours fulgurant, en sachant saisir des opportunités qui l'ont mené jusqu'à Donald Trump. Né en Californie, il est sorti major de sa promotion à la prestigieuse école militaire de West Point en 1986. Après avoir servi pendant 5 ans -mais jamais au combat- il a intégré la Harvard Law School, l'une des grandes facultés de droit du pays, par laquelle est aussi passé Barack Obama.
Il a fondé une société d'ingénierie dans le Kansas avant de se lancer dans la politique en 2010 avec le soutien des frères Koch, des milliardaires libertariens qui financent les candidats défendant leurs idées.

Elu à la Chambre des représentants, Mike Pompeo a acquis la réputation de présenter des projets de loi favorables aux deux frères.  Il intègre ensuite rapidement un autre cénacle, la commission du Renseignement de la Chambre, où les élus ont accès à nombre d'informations confidentielles.
Mais c'est grâce à l'âpre combat mené par les républicains contre Hillary Clinton dans l'enquête sur l'attentat de Benghazi, qui a coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye en 2012, que l'élu est passé de l'ombre à la lumière.



"Béni-oui-oui"
"Pour que la CIA connaisse le succès, elle doit être agressive, brutale, implacable et impitoyable", dit-il après avoir été nommé à la tête de l'agence de renseignement la plus connue du monde.

Comme attendu, les républicains ont applaudi. "Personne ne comprend mieux que lui les menaces posées par la Corée du Nord et l'Iran", a commenté l'influent sénateur Lindsey Graham, ajoutant: "Personne n'a de relations plus fortes avec le président Trump que Mike Pompeo. Cette relation va lui donner du pouvoir en tant que secrétaire d'Etat".
Le président de la Commission de la Défense au Sénat, John McCain, a salué la nomination d'un "partenaire fiable" pour les responsables de la Défense.

Les démocrates ont au contraire dénoncé la nomination d'un homme aux ordres de M. Trump comme chef de la diplomatie. "Le dernière chose dont nous avons besoin, c'est un béni-oui-oui au département d'Etat qui voit la puissance de l'Amérique essentiellement par le prisme du pouvoir militaire et des actions clandestines", a réagi le sénateur Chris Murphy.
La représentante Dianne Feinstein s'est interrogée sur ses "qualifications et ses compétences dans le domaine de la diplomatie", estimant que la fonction de secrétaire d'Etat ne pouvait "s'apprendre sur le tas".





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