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Liban - Vie politique

Le mouvement de l’Initiative nationale : Non à l’hégémonie du Hezbollah

La plate-forme d’opposition politique, initiée par Farès Souhaid et Radwan Sayed, a finalement pu être lancée hier.

Radwan Sayed et Farès Souhaid. Photo Marwan Assaf

Bravant les embûches dressées en vue d’annuler le lancement de sa plate-forme d’opposition politique qui devait avoir lieu le 24 février dernier, à l’hôtel Monroe, le mouvement de l’Initiative nationale a finalement tenu son congrès fondateur, hier, à l’hôtel Bristol.
Initié par l’ancien député Farès Souhaid, secrétaire général du 14 Mars et candidat à l’un des deux sièges maronites de Jbeil, dans la circonscription de Jbeil-Kesrouan, et par Radwan Sayed, ancien conseiller de Saad Hariri, ce mouvement pluriconfessionnel d’opposition à « l’hégémonie » du Hezbollah, qui s’exprime dans plusieurs régions du pays, cherche à coordonner les efforts en vue d’élever cette opposition au niveau national, dans une tentative de faire rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire. 

Le 23 février, à la veille de l’événement manqué, la direction de l’hôtel Monroe avait informé ses organisateurs que, pour des raisons de sécurité, elle refusait de les accueillir. Le mouvement de l’Initiative nationale avait aussitôt réagi dans un communiqué, affirmant que ce refus « est le résultat de pressions politiques exercées sur des services de sécurité, qui ont demandé à la direction de l’hôtel d’annuler l’événement ». Dans le même sillage, MM. Souhaid et Sayed avaient accusé Baabda et le Grand Sérail d’être derrière l’annulation de la réservation, mais les bureaux de presse de la présidence de la République et du Premier ministre avaient rejeté l’accusation. Quant au commandement de l’armée, qui est propriétaire de l’hôtel mais le loue à un investisseur du secteur privé, il avait publié un communiqué dans lequel il précisait que son établissement est destiné à abriter des activités à caractère culturel, social et scientifique, et non des activités à caractère politique et électoral. « Nous avions pourtant tenu dans ce même hôtel deux réunions préparatoires pour cet événement », avaient rétorqué les chefs du mouvement de l’Initiative nationale. 

Placé sous le thème « Pour un dialogue national rassembleur », le congrès s’est déroulé en présence d’une assistance nombreuse, composée d’intellectuels, de candidats aux législatives, de représentants de la société civile et encore de simples citoyens venus de tous les coins du pays, notamment de Beyrouth, de Tripoli, du Akkar et de la Békaa.

Premier à prendre la parole, M. Souhaid a d’emblée lancé une pique à « ceux qui ont fait annuler l’événement de l’hôtel Monroe ». « Ils ont cru que le pays peut être géré par les équilibres des forces, alors que seule est en mesure de le faire la force de l’équilibre basée sur la Constitution et l’accord de Taëf. ». Et d’ajouter : « Nous refusons l’hégémonie de l’Iran, d’autant que nous voulons un Liban pour lequel ont lutté le patriarche Élias Hoyek (Grand Liban, 1920) et les pères de l’indépendance (1943), un Liban engagé dans son identité arabe comme l’a consacré l’accord de Taëf. »

Les trois légitimités
C’était ensuite au tour de Radwan Sayed d’intervenir, affirmant la volonté des Libanais de « revenir aux principes et constantes du vivre-ensemble qui a édifié l’Etat ». Faisant lecture d’un document élaboré à la suite de plusieurs réunions préparatoires, M. Sayed a insisté sur « les trois légitimités », citant d’abord « la légitimité nationale, basée sur l’entente nationale et la Constitution, et dont l’objectif est l’édification d’un État souverain qui respecte les libertés, la pluralité, et la parité ». « Cette légitimité est menacée par les conditions qu’impose une seule partie armée », a-t-il déploré, en allusion au Hezbollah, évoquant en outre « la légitimité arabe ». « Les États arabes ont toujours soutenu l’État libanais et aidé à la solution de ses crises et à sa réédification », a-t-il dit, regrettant « les pratiques gouvernementales contraires au principe de la distanciation ». « Quant à la légitimité internationale, elle est malheureusement violée par le non-respect des résolutions internationales », a ajouté M. Sayed en substance.

L’ancien conseiller de M. Hariri a par ailleurs dénoncé « l’immersion dans la corruption, les failles énormes de la loi électorale, les dossiers de l’électricité, des déchets, des télécommunications et des finances », proposant « une coordination d’efforts nationaux pour empêcher l’échec de l’État ». 

La lecture de la déclaration politique a été suivie d’un débat de près de deux heures auquel ont participé de nombreux présents.
En réponse à une question de L’Orient-Le Jour sur le timing du lancement du mouvement de l’Initiative nationale et sur une possibilité de parvenir aux objectifs visés avant l’échéance électorale, MM. Sayed et Souhaid ont précisé que « ce mouvement est le fruit de travaux qui ont été entamés avant l'élaboration de la loi électorale », affirmant qu’ « il est voué à perdurer bien au-delà des élections ». M. Sayed a précisé que ce mouvement « ne s’implique pas dans la formation de listes, mais est toutefois prêt à soutenir les candidats qui le demandent, à condition qu’ils aient un programme électoral valable ». 

Pour sa part, M. Souhaid a affirmé à L’OLJ que les élections du 6 mai « vont légitimer des forces déterminées, mais nous continuerons à nous opposer aux violations de la Constitution et des résolutions internationales, que ce soit au Parlement ou en dehors ».
Au terme des discussions, une commission exécutive de 24 membres a été créée « en vue de planifier et prendre les décisions, et coordonner avec d’autres parties, personnalités ou partis ». Outre MM. Sayed et Souhaid, cette commission inclut notamment Naufal Daou, membre du 14 Mars et candidat aux législatives dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil et le journaliste Ahmad Ayoubi, emprisonné en novembre dernier pendant plusieurs jours pour un article écrit sur un site d’informations.


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UN ADAGE DIT : QUAND LE CHEVAL TRAINE... L,ANE AVANCE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 47, le 12 mars 2018

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Commentaires (1)

  • UN ADAGE DIT : QUAND LE CHEVAL TRAINE... L,ANE AVANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 47, le 12 mars 2018

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