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Liban

La LADE entame sa mission de surveillance du processus électoral

L’Association pour la démocratie des élections, LADE, s’est mise en branle, au lendemain de l’expiration du dépôt des candidatures, inaugurant officiellement sa mission d’observation des prochaines législatives. Intitulé « Notre œil est rivé sur la démocratie », le nouveau slogan de la campagne lancée par l’association en dit long sur la détermination de ses membres à s’acquitter de leur tâche. 

« Nous sommes là pour dire aux ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, ainsi qu’à la commission indépendante pour la supervision des élections et à toutes les autorités concernées, que notre mission d’observation a commencé. Nous disons également aux candidats : vous aussi vous serez scrutés à la loupe. » C’est par cette mise en garde que l’ancienne directrice exécutive de la LADE, Yara Nassar, a introduit, lors d’une cérémonie officielle organisée au théâtre al-Madina, la mission de cette association qui opère sur le terrain depuis 22 ans. 

À l’époque, c’est au forceps qu’est née la LADE, défiant un ministère de l’Intérieur qui avait refusé d’enregistrer la notification soumise par l’association, menaçant même d’interdire les rassemblements de ses membres. Au final, c’est grâce au soutien de journalistes, de quelques activistes et d’une poignée d’hommes politiques qu’elle s’est imposée. 

L’association n’a cessé depuis d’initier ou de soutenir des campagnes destinées à redynamiser les pratiques démocratiques dans toutes leurs manifestations. Parmi leurs premières actions de lobbying, la contribution active il y a vingt ans à la campagne intitulée « Baladi, Baldati, Baladiyyati », dont l’une des victoires majeures avait été de réinstituer les élections municipales qui avaient été suspendues pendant 34 ans. La LADE a par la suite enchaîné les campagnes pour réclamer à cor et à cri le respect des principes de l’alternance en dénonçant notamment la prorogation illégale de la législature. 

Même si les réalisations à son crédit – l’obtention de la proportionnelle, les bulletins préimprimés, l’élargissement des prérogatives de la commission de supervision des élections – paraissent aux yeux de certains « maigres », il n’en reste pas moins que la LADE a réussi à instituer une véritable culture démocratique auprès des nouvelles générations et à développer le réflexe de la reddition des comptes. 

Aujourd’hui, les membres de l’association avec leur armée de volontaires dispersés sur l’ensemble du territoire ont repris le flambeau avec d’autant plus d’enthousiasme que les législatives, qui n’ont plus eu lieu depuis 2009, avaient été précédées d’une triple prorogation vigoureusement dénoncée par l’association. 


Hotline pour les plaintes

Dès à présent, les observateurs de la LADE commenceront à s’acquitter de leurs tâches à plus d’un niveau. Ils devront notamment s’assurer que les espaces publics ou les lieux de culte ne seront pas utilisés pour la campagne des candidats, et recueillir toutes les plaintes et violations rapportées par les citoyens que l’association sollicite vivement à s’activer dans cette direction. « Notre travail est de nous assurer de ces violations et de les documenter pour les consigner dans notre rapport final », affirme Mme Nassar. 

Le directeur exécutif de l’association, Omar Kaboul, a d’ailleurs invité les jeunes à rejoindre les rangs de l’association pour enrichir le groupe des volontaires que la LADE se charge de former préalablement. L’association gardera également un œil ouvert sur le travail de la commission indépendante de supervision des élections, censée surveiller et relever les violations au niveau de la couverture médiatique ainsi que la promotion et la publicité électorale. « Une tâche complexe en présence d’une loi qui reste extrêmement vague et non explicite pour ce qui est des informations électorales payantes par exemple », souligne M. Kaboul. 

L’œil de la LADE sera aussi rivé sur le comportement des municipalités qui doivent se conformer aux clauses relatives aux emplacements réservés aux panneaux publicitaires dans leur localité. L’association sera particulièrement vigilante sur les médias sociaux pour traquer les fake news ou les campagnes de diffamation dirigées contre un candidat ou un parti. 

« Nous sommes prêts dès à présent à recevoir toutes les plaintes et toute information relative aux violations », a précisé M. Kaboul avant de rappeler que la LADE a déjà mis en circulation un numéro d’urgence (hotline) : 70-601217. Prochainement, les citoyens pourront également avoir accès à l’application mobile que l’association mettra à la disposition de toute personne désirant charger une vidéo dénonçant les violations.


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