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À La Une - Royaume-Uni

Ex-espion russe : la police élargit ses recherches avec l'aide de militaires

Les spéculations vont bon train sur la riposte de Londres s'il s'avère que Moscou est responsable.

Des policiers se tiennent près d'un cordon de sécurité près du centre commercial The Maltings à Salibury, dans le sud de l'Angleterre, où a été empoisonné l'ex-espion russe Sergueï Skripal, AFP / Adrian DENNIS

 La police britannique, aidée de militaires, a élargi ses recherches vendredi pour déterminer qui a empoisonné l'ex-agent double Sergueï Skripal, tandis que les spéculations allaient bon train sur la riposte de Londres s'il s'avère que Moscou est responsable. 

Scotland Yard a annoncé le renfort de militaires pour déplacer "un certain nombre de véhicules et d'objets" à Salisbury dans le sud de l'Angleterre, là où ont été retrouvés inconscients Sergueï Skripal et sa fille Youlia dimanche. Environ 180 hommes ont été déployés, selon le ministère de la Défense.

Les cordons policiers ont été étendus autour de la maison de l'ex-espion, ainsi qu'au cimetière de Salisbury, autour de la tombe de son épouse Liudmila, décédée en 2012 d'un cancer, et de la pierre commémorative de son fils Alexander, mort l'an dernier d'une maladie du foie et incinéré. "Le public ne doit pas s'inquiéter et les conseils de santé publique restent les mêmes", a souligné la police, alors que le nom de l'agent innervant employé contre l'ex-agent double, la façon dont il a été administré et le lieu, n'ont pas été divulgués. 

Le fait qu'un policier britannique a également été victime du poison rajoute de la pression sur la Première ministre Theresa May pour trouver les responsables. 

"Un espion russe, passe encore, cela rappelle la Guerre froide, mais un citoyen britannique, policier de surcroît, il y a une implication nécessairement immédiate et forte des autorités britanniques", a déclaré à l'AFP Mathieu Boulègue, chercheur au cercle de réflexion londonien Chatham House.

L'ex-agent double de 66 ans, installé au Royaume-Uni depuis 2010, et sa fille de 33 ans sont toujours hospitalisés au Salisbury District Hospital dans un "état très grave" après cette attaque "scandaleuse", a déclaré la ministre de l'Intérieur Amber Rudd, qui s'est rendue sur place vendredi.

Le policier touché, Nick Bailey, est dans un état "grave mais stable", il est conscient et peut s'exprimer, selon le chef de la police de Wiltshire, Kier Pritchard.

L'ancien chef de Scotland Yard Ian Blair a laissé entendre que le policier aurait pu être contaminé en se rendant au domicile de M. Skripal.  "Il y a manifestement des indications selon lesquelles l'officier de police (...) est allé dans la maison (de Skripal, ndlr), tandis qu'un médecin qui s'est occupé des patients à l'air libre n'a pas été touché du tout", a-t-il déclaré sur BBC Radio 4. 


(Lire aussi : Ex-espion russe: Londres promet de tout faire pour traduire en justice les responsables)


"Pure propagande"
Pointée du doigt, la Russie nie toute implication. Les accusations sont "de la pure propagande, cela vise à faire monter la tension", a balayé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Mme May a promis qu'elle ferait "ce qui est approprié, ce qui est juste, s'il est prouvé" qu'un État est impliqué.

Selon le tabloïd The Sun, elle a demandé à ses ministres de préparer une "réponse énergique sur les plans diplomatique, économique et militaire". 

"Nous nous avançons pas trop vite, mais nous devons avoir une réponse forte. Nous en discuterons avec nos partenaires de l'Otan et lors du prochain sommet à Bruxelles en juillet", a déclaré le secrétaire d'État à la Défense, Tobias Ellwood, à l'agence Press Association. 

"L'Angleterre dispose d'un certain nombre d'armes diplomatiques pour punir la Russie", note Mathieu Boulègue: "compliquer l'accès aux visas pour les ressortissants russes proches du pouvoir, évacuer un certain nombre de personnels diplomatiques anglais en Russie (...) ou à l'inverse pousser un certain nombre de diplomates et officiels russes hors du territoire britannique".

Le Royaume-Uni peut aussi décider de geler des avoirs d'oligarques proches du pouvoir, renforcer sa présence militaire en Europe de l'Est ou encore boycotter la Coupe du monde de football. "Mais les relations bilatérales sont déjà tellement mauvaises que ce serait une goutte d'eau de plus dans un vase déjà extrêmement plein", ajoute Mathieu Boulègue.

En Russie, le présentateur d'un programme d'actualités, Kirill Kleimyonov, a qualifié M. Skripal de "traître à la patrie" et mis en garde "ceux qui rêvent d'une telle carrière", citant comme fins possibles "les attaques cardiaques, les accidents de voiture et finalement les suicides".


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