Les milieux gouvernementaux et officiels ont été surpris par la décision du président français Emmanuel Macron de reporter la visite d’État qu’il était supposé effectuer à Beyrouth à la mi-avril, comme il l’avait annoncé lui-même lors de la visite officielle du président de la République, Michel Aoun, à Paris le 25 septembre dernier.
Les raisons prétextées par l’ambassadeur de France Bruno Foucher au chef de l’État jeudi dernier pour le report de cette visite, en l’occurrence l’existence d’« engagements précédents » contractés par le président français et qui empêcheraient la tenue de la visite, sont injustifiées, estiment des sources diplomatiques bien informées. Le diplomate français a toutefois assuré que la visite d’Emmanuel Macron était toujours prévue et que sa date serait communiquée ultérieurement.
Preuve de l’attachement du président français à la tenue des trois conférences internationales de soutien au Liban à Rome (pour l’armée libanaise), Bruxelles (pour les réfugiés syriens) et Paris (pour la mise en place d’un plan d’investissement), Bruno Foucher a également précisé que la date de la conférence Cedre à Paris avait été fixée pour le 6 avril prochain et sera précédée d’une réunion préparatoire dans la capitale française le 26 mars.
Mais pourquoi donc la visite d’Emmanuel Macron a-t-elle été reportée ? Selon des informations diplomatiques françaises, l’une des raisons de ce report serait les entretiens que le président français devrait mener à Paris avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, qui doit être reçu à l’Élysée dans la seconde moitié d’avril prochain, dans le cadre d’une tournée englobant Le Caire, Paris, Londres et Washington.
De plus, Paris attendrait de procéder à une évaluation des trois conférences internationales avant la visite de M. Macron. La diplomatie française s’active actuellement avec Beyrouth, Rome, Bruxelles, les capitales européennes et les pays arabes pour assurer une participation massive à ces trois conférences. Or la présence de plusieurs pays ne serait toujours pas assurée pour la conférence de Rome. Concernant Cedre, les prévisions françaises feraient état de quatre milliards de dollars d’investissements alors que le plan mis en place par le gouvernement nécessiterait 17 milliards de dollars. Une incertitude plane enfin au sujet de la participation arabe aux conférences, à l’exception sans doute du Koweït… Sauf si les contacts français et libanais avec ces pays débouchent sur une conclusion heureuse, qui se traduirait par un soutien financier fort de leur part.
Emmanuel Macron estimerait par ailleurs que la cessation des violences en Syrie serait de nature à contribuer au retour des déplacés syriens. Il serait également inquiet concernant les menaces israéliennes et tout le dossier des missiles balistiques iraniens en Iran et en Syrie, dont l’utilisation par Téhéran pourrait conduire à une guerre israélo-iranienne en territoire syrien, laquelle pourrait s’étendre au Liban, s’il s’avère notamment que l’Iran a effectivement installé des usines d’armes au Liban-Sud.
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commentaires (7)
Netanyahou aux USA et Macron reporté la visite... Ça sent la guerre. J'espère que non
Wlek Sanferlou
02 h 17, le 06 mars 2018