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Culture - Exposition

Et si on ouvrait la boîte à merveilles de François Sargologo ?

Une vingtaine de scènes, ressorties de la mémoire émotionnelle de cet artiste pluridisciplinaire, sont exposées à la galerie Janine Rubeiz.

« Scène XIV, Printemps, midi » de F. Sargologo.

« Beyrouth empire est une métaphore onirique qui invite à un voyage levantin dans une époque improbable ». Inspiré du sunduq el-aja’ib (la boîte à merveilles), François Sargologo nous transporte au seuil du cosmos, dans une temporalité du paradoxe aux abords d’un trou noir où tout peut basculer. Dans son travail où il utilise, à chaque exposition, des supports d’expression différents, de Devoir de vacance à Au-delà de la mer et Beyrouth empire, François Sargologo prend la liberté de choisir son écriture plastique. « J’aime changer d’univers visuel à chaque fois que je traite d’un sujet. Ça m’ennuie de poursuivre dans une même veine, je trouve ça stérile. » Reste ce fil conducteur sur lequel il évolue tel un funambule : « La notion de la décomposition de la mémoire et du temps qui passe. Peu importe, dit-il, la technique ou la forme que je vais donner à l’unicité de chaque travail. »


Inclassable

Dans Beyrouth empire, Sargologo nous plonge dans un univers fantasmé, qu’il a lentement et subtilement (re)construit, à travers le fameux sunduq el-aja’ib ou sunduq el-ferjeh. Une vingtaine de tondos séquencées en scènes et numérotées. Le spectateur, comme un voyeur avide d’histoires, place son œil dans ce cercle et se laisse emporter dans un univers magnifique. « Lorsque j’ai commencé à composer, je me suis rappelé que dans La Strada, de Fellini, son véritable sujet était en fait la tragédie de l’Italie d’après-guerre. Un travail d’archives m’a aidé à trouver cette écriture. » La Strada avec ses saltimbanques et ses équilibristes, mais aussi Les Ailes du désir (de Wim Wenders) ont permis de tendre ce fil conducteur onirique et de « donner un corps visuel à l’ensemble ». L’artiste a puisé dans ses albums de famille pour y emprunter des personnages, des visages et des façades d’immeubles disparus. « Des gens que je ne connais pas et dont ma famille ne se rappelle même pas… » 

« Ya enta ! N’oublie pas que tu es l’olivier et le figuier ! Ton mouchoir n’est pas celui d’un départ, l’accolade que je t’ai donnée est celle d’une mère mais aussi celle de tes oncles, tes frères, et du printemps ! Le quai nous sépare, bientôt l’océan, mais regarde la Lune comme elle est belle, Beyrouth sera ton empire ! écrit François Sargologo dans le très beau catalogue qui accompagne l’exposition. Ce quai du départ duquel cette mère apostrophe son fils est celui de notre genèse, notre empire. » 

Dans l’introduction du catalogue, Grégory Buchakjian a justement défini l’artiste : « Or, où positionner François Sargologo dans cette histoire ? Est-il “positionnable” ? S’il est indéniable que son œuvre dialogue avec nombre de celles d’artistes libanais, notamment chez ceux qui, comme lui et l’auteur de ces lignes, sont hantés par les ruines, mais aussi Yvette Achkar, sa mère, avec laquelle il partagea plus d’une fois les cimaises de la galerie Janine Rubeiz, il y a chez Sargologo quelque chose qui le place ailleurs et qui en fait un artiste inclassable. » 

 « Les tondos de François sont des feuilles de thé qui ont infusé puis filtré goutte après goutte dans mon imaginaire. Ces tondos lui ressemblent. Paradoxalement ouverts et hermétiques à la fois », a rajouté pour sa part Valérie Cachard, qui a « composé » dans ce même catalogue, sous le titre Géographie du printemps, Soliloque épistolaire, les paroles de cette belle symphonie. 

Galerie Janine Rubeiz
Imm. Majdalani, Raouché, Beyrouth.
 L’exposition se poursuit jusqu’au 28 mars.


Pour mémoire

Yvette Achkar et François Sargologo, la filiation en peinture…

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ON SE CROIT AU JARDIN D,ENFANTS !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 15, le 05 mars 2018

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  • ON SE CROIT AU JARDIN D,ENFANTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 15, le 05 mars 2018

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