La présidence de la République, ainsi que le Premier ministre Saad Hariri, ont assuré ne pas être derrière l’interdiction de la tenue du congrès fondateur du Mouvement de l’Initiative nationale prévu aujourd’hui à l’hôtel Monroe, comme les en avaient accusés les deux ténors du mouvement, Farès Souhaid et Radwan Sayyed.
« Nous rendons le pouvoir, le président de la République et le Premier ministre responsables de l’interdiction de la réunion », avait déclaré M. Souhaid lors d’une conférence de presse à son bureau à Beyrouth. Le mouvement qui se proclame opposé au Hezbollah et à « l’axe iranien » a été contraint d’annuler son congrès, l’hôtel Monroe l’ayant prévenu à la dernière minute vendredi qu’il ne pouvait accueillir la réunion pour des « raisons de sécurité ».
« La réunion a été annulée à la demande des services de renseignement de l’armée » –à laquelle appartient l’hôtel Monroe, l’établissement étant géré par une société privée-, mais la décision a été prise au niveau politique par « des parties médiatiques de la présidence et de la présidence du Conseil », a dit M. Sayed au cours de la conférence de presse. « C’est la première fois que les services de renseignement de l’armée interviennent directement dans une affaire purement politique », a-t-il ajouté, estimant qu’il est « désormais clair que le pouvoir veut réprimer toutes les libertés ».
Réagissant à ces accusations, le bureau de presse de la présidence a catégoriquement démenti » ces « allégations sans fondement ». « Nous appelons les médias à ne pas croire ces allégations qui visent à tromper l’opinion publique (…) et s’inscrivent dans le cadre de mensonges programmés de certains qui visent à les utiliser dans leur campagne électorale », a affirmé le communiqué.
M. Souhaid a «remercié » sur Twitter le président de République, estimant que sa réponse était « une preuve de droiture et de courage » . « Peut-on savoir qui a interdit le congrès du Monroe », a-t-il demandé.
Le bureau de presse du Premier ministre a également réagi, assurant que « la présidence du Conseil n’est pas intervenue dans cette affaire, ni de près ni de loin, et n’est pas concernée par les allégations faites en ce sens à des fins électorales claires ».
(Lire aussi : Une opposition plurielle au Hezbollah « interdite » de réunion à Beyrouth)
Lors de sa conférence de presse, M. Souheid, qui a présenté sa candidature pour les élections à Jbeil-Kesrouan, a assuré que l’Initiative nationale allait annoncer une nouvelle date pour la tenue à Beyrouth la semaine prochaine de son congrès, auquel un millier de participants de différentes communautés sont invités.
Il s’est demandé comment le pouvoir « pourra organiser des élections sur l’ensemble du territoire libanais s’il est incapable d’assurer la sécurité d’un congrès politique pacifique», exprimant la crainte d’une annulation des élections législatives du 6 mai.
« Nous sommes à la veille de réunions importantes de donateurs pour le Liban, qui réclament des réformes, le gouvernement n’a-t-il pas pensé à l’image qu’il va donner au monde en réprimant les libertés ? », s’est-il demandé.
Interrogé par une journaliste sur les relations avec le Premier ministre Saad Hariri, M. Souhaid a reconnu que « notre opposition à Saad Hariri n’est pas nouvelle, mais nous sommes en priorité opposés au Hezbollah ».
Farès Souhaid reproche à Saad Hariri d'avoir dévié des principes du 14 mars dont M. Souhaid est le secrétaire général.
Le mouvement qui tente de gagner des partisans dans les différentes régions libanaises et notamment au sein de la communauté sunnite est considéré comme proche de l’Arabie saoudite et reproche au chef du courant du Futur Saad Hariri d’avoir, par le compromis qui a permis l’élection de M. Aoun à la tête de l’Etat, choisi de placer le Liban dans l’axe iranien.
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commentaires (7)
HARIRI EST A PLAINDRE DANS LES PROCHAINES ELECTIONS ! IL N,A PAS SU A SON RETOUR JOUER ET PROFITER DE SA DEMISSION A PARTIR DE RYAD EN S,IMPOSANT CAR IL AVAIT TOUS LES ATOUTS DE S,IMPOSER... DOMMAGE !
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 01, le 25 février 2018