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Lifestyle - La Mode

La semaine de la mode londonienne entre sexe, art et écologie

La London Fashion Week qui s’est achevée le 19 février, cédant la place à Milan depuis hier, a commencé sous le signe d’un soutien accru à l’environnement. L’événement le plus marquant en a été le défilé de départ de Christopher Bailey chez Burberry en forme d’hommage à la communauté LGBTQ. L’art, le sexe et la nostalgie des années disco faisaient partie des thèmes majeurs de cette manifestation.

Burberry automne-hiver 2018-2019.

Et si le Brexit n’était pour la Grande-Bretagne qu’une manière d’avoir les coudées franches pour contribuer à sa manière à assurer au monde un meilleur avenir ? L’initiative est venue du maire de Londres, Sadiq Khan, de dame Vivienne Westwood et du Commonwealth Fashion Council : une série de tenues issues de plusieurs pays du Commonwealth, produite en collaboration avec des fournisseurs d’énergie verte a été présentée au palais de Buckingham, et de nombreux labels se sont engagés à collaborer avec ces fournisseurs pour contribuer à freiner le changement climatique. Ce thème majeur posé, les défilés pouvaient commencer.

Burberry, ou l’adieu arc-en-ciel de Christopher Bailey
À l’ouest de Londres, aux Dimco Buildings, récent quartier général de Burberry, la lumière arc-en-ciel d’une installation à base de faisceaux laser empruntée à un musée australien donnait la note. Pour son dernier défilé après 17 ans à la tête de la création de l’enseigne britannique, Christopher Bailey s’est engagé plus loin que jamais dans la défense de la cause LGBTQ que Burberry a toujours soutenue, notamment en versant des fonds à des associations de bienfaisance. Les couleurs de l’arc-en-ciel se sont même infiltrées dans le classique tartan Nova qui signe l’identité de la marque. Graffitis et couleurs acidulées envahissaient des blousons et pulls en peau lainée, des bombers en cuir ou en nylon, de véritables panoplies de rappeurs comme pour en casser la culture misogyne. Très remarquée à la fin du défilé et avant le profond salut final du créateur, Cara Delevingne, vêtue d’un grand manteau de laine arc-en-ciel, traversait le podium comme on va vers un sacre. Une image forte avant de céder la place à une nouvelle ère, et l’impression que Bailey a voulu laisser à son successeur une page blanche après avoir dit sa parole et refermé la porte sans fracas.

MM6 chez Andy Warhol
La marque petite sœur de la maison Martin Margiela a rendu hommage au disco dans sa période la plus flamboyante, celle du Studio 54 et de la Factory d’Andy Warhol, en habillant un pub londonien, le Running Horse, Mayfair, d’aluminium et de boules à facettes. Ce sont donc les reflets argent qui dominaient tant la scène que la collection, chaque détail, même les machines à espresso et à bière pression, même le parquet et les sièges, ayant été rhabillés d’alu et transformés en objets futuristes ou plutôt hors du temps. Au niveau de la collection, l’inspiration rock chic était de mise. Comme pour une performance artistique, certaines tenues du défilé étaient équipées de poches en PVC transparent. Les invités, équipés de caméras Polaroid, y glissaient leurs photos.

Christopher Kane et ses robes nommées Désir
« Le sexe, c’est de la joie », souligne Christopher Kane qui puise dans la relation charnelle la jubilation qu’il voulait insuffler à sa collection. Il y a une petite note sado-maso dans ses blousons de cuir, mais l’ensemble de la collection est une nuit d’amour qui transpire perles et cristaux. Les talons sont hauts, mais ils sont munis de ressorts, ce qui donne à la démarche beaucoup plus de confort et une allure chaloupée. Certaines robes superposent plusieurs couches de couleur chair. Elles sont agrémentées de plumes de marabout et illustrées de dessins de Chris Foss et Charles Raymond extraits de La joie du sexe d’Alex Comfort.

Simone Rocha au XIXe siècle
À la veille de présenter à Milan sa collection pour Moncler, Simone Rocha a fait défiler sous le ciel londonien des robes taillées dans plusieurs épaisseurs de tulle et de dentelle dignes d’une volée de jeunes filles punk égarées dans le siècle où l’on prenait des sels contre les vapeurs. Mais ici, point de corsets, les robes sont en elles-mêmes de sublimes armures, bouffantes et protectrices à souhait. Et si l’envie leur en prend, ces mêmes jeunes filles peuvent jouer les pages dans des cascades de dentelles victoriennes.

Roland Mouret et les yeux de Laura Mars
C’est une photographe qui a des visions peu rassurantes. Elle était jouée par Faye Dunaway dans ce film de 1978, Eyes of Laura Mars, qui avait marqué l’histoire du cinéma. Et le souvenir de ces images est omniprésent dans la collection de Roland Mouret, présentée à proximité du Royal National Theatre, dans l’architecture brutaliste du Southbank Center. Dentelles, chevrons, il y a de la puissance et de la détermination dans cette collection dédiée à une femme qui n’a pas peur de ses démons et qui fonce.

Les rayures de Mulberry
Qui dit Garden Party dit tentes à rayures, porcelaine fine, transats. Le directeur artistique de Mulberry, Johnny Coca, a voulu recréer pour la nouvelle collection de la marque cette ambiance douce, luxueuse et légèrement déjantée, entre volants, imprimés bayadère et motifs de services à thé classiques. Le mariage du prince Harry avec Meghan Markle est visiblement dans la perspective, et ce n’est pas un hasard si le lieu choisi pour ce défilé mi-Renaissance, mi-arty et en tout cas d’un britannisme ébouriffé était Spencer House, un manoir londonien à un jet de pierre du palais de Buckingham.



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