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Italie: la détention préventive de l'auteur de la fusillade raciste confirmée

L'auteur de la fusillade raciste qui a fait au moins six blessés, tous d'origine africaine, samedi à Macerata (centre) a été maintenu en détention par la justice italienne, a-t-on appris mardi de sources judiciaires.

Luca Traini, 28 ans, restera donc en prison -- mais plus à l'isolement -- dans l'attente de son jugement pour "tentative de massacre aggravé par le délit de racisme".

Le jeune homme, crâne rasé, tatouages d'inspiration fasciste, voulait venger la mort d'une jeune fille de 18 ans, dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux à Macerata, et qui a abouti à l'arrestation d'un Nigérian, Innocent Oseghale.

Selon les enquêteurs, la jeune femme a probablement succombé à une overdose, mais ses habits et des couteaux ensanglantés ont été retrouvés au domicile du Nigérian.

Selon le procureur de Macerata, Giovanni Giorgi, Traiani avait d'abord eu l'intention d'abattre Innocent Osaghale au tribunal. Mais comme cela semblait difficile, il a choisi de tirer "à l'aveugle" contre des "personnes de couleur".

Selon les enquêteurs, il a visé 11 personnes et en a blessé au moins six, dont une femme, originaires du Nigéria, du Ghana et du Mali. Deux autres ont appelé les secours mais n'étaient plus sur les lieux à leur arrivée, peut-être par crainte des autorités.

Luca Traini "ne voulait pas tirer sur la femme qui a été touchée", a assuré son avocat, Giancarlo Giulianelli.
Il a reconnu avoir "commis une erreur, mais pour le reste, il ne se rend pas encore bien compte des conséquences de ses actes, aussi du point de vue médiatique", ajouté Me Giulianelli.

L'avocat a aussi évoqué dans la presse avoir reçu de nombreux messages "alarmants" de solidarité avec son client: "Luca est la partie émergée d'un iceberg, la plus éclatante qui doit être condamnée, mais la base est bien plus large".

Ainsi des militants ont étalé lundi soir pendant quelques minutes une banderole "Honneur à Luca Traini" sur un pont du centre de Rome.

A un mois des législatives du 4 mars, à l'issue très incertaine mais marquées par une montée de l'extrême droite, ce fait divers a fortement perturbé la campagne.

L'immigration est "une bombe sociale prête à exploser", a affirmé l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi en réclamant le rapatriement de 600.000 migrants.

Son parti Forza Italia (centre-droit) s'est allié avec la Ligue du Nord (extrême droite) de Matteo Salvini, qui a certes condamné samedi le geste de Luca Traini -- un militant et ancien candidat local de son parti -- mais pour aussitôt dénoncer une "invasion migratoire" source d'"affrontement social".

La tension n'est pas près de retomber: une manifestation antifasciste est prévue samedi à Macerata, où le groupe néofasciste Forza Nuova a également demandé à pouvoir défiler jeudi soir.

L'auteur de la fusillade raciste qui a fait au moins six blessés, tous d'origine africaine, samedi à Macerata (centre) a été maintenu en détention par la justice italienne, a-t-on appris mardi de sources judiciaires. Luca Traini, 28 ans, restera donc en prison -- mais plus à l'isolement -- dans l'attente de son jugement pour "tentative de massacre aggravé par le délit de racisme". ...