L’accès à une douzaine d’emplois en Arabie saoudite sera réservé aux Saoudiens

Le ministère saoudien du Travail et du Développement social, Ali ben Nasser al-Ghafis, a publié cette semaine un décret qui réserve l’accès à une douzaine d’emplois dans le pays aux ressortissants saoudiens à partir de septembre prochain, interdisant de facto à des expatriés de les exercer après cette date. L’information a été rapportée mardi par le quotidien saoudien en anglais Arab News et confirmé à L’Orient-Le Jour par plusieurs sources concordantes.
Le texte vise spécifiquement une liste de postes dans le commerce de détail. Sont ainsi inclus les emplois : dans les commerces en horlogerie ; optique-lunetterie ; la vente d’équipements médicaux ; vente de matériel électronique ; automobiles et de motos ; pièces automobiles ; matériaux de construction ; tapis ; mobilier de maison et de bureau ; habits pour enfants et accessoires pour hommes ;
ustensiles de cuisine et confiseries.

Commission spécialisée
Le ministère du Travail saoudien a également annoncé la création d’une commission spécialisée pour coordonner la mise en place de la mesure. Cette dernière s’inscrit dans la série de réformes économiques et sociétales lancées par les autorités sous l’impulsion du prince héritier Mohammad ben Salmane et doit notamment permettre de limiter la dépendance du pays à la main-d’œuvre étrangère. Les autorités ont en outre promis que les contrevenants seraient sévèrement sanctionnés.
L’économie saoudienne – le PIB du royaume s’est contracté de 0,5 % en 2017 – traverse une phase difficile provoquée par la chute des cours du pétrole entre 2014 et 2016. Une situation qui a poussé le royaume à entreprendre en 2016 plusieurs réformes pour diversifier ses revenus, dans le cadre d’un programme baptisé Vision 2030. L’un des principaux piliers de cet effort consiste justement à privatiser plusieurs établissements publics et à privilégier l’emploi de Saoudiens dans plusieurs filières. Selon les autorités saoudiennes, le royaume accueille plus de 11 millions de travailleurs étrangers.
Il reste que la mesure devrait avoir peu d’impact sur l’importante communauté libanaise, selon Élie Rizk, président du Comité du développement des relations économiques libano-saoudiennes. « La grande majorité des Libanais qui émigrent en Arabie saoudite le font pour exercer des postes de cadres ou des emplois hautement qualifiés. La mesure va plutôt affecter d’autres immigrés venus d’Afrique ou d’Asie », résume-t-il.
Plus de 160 000 ressortissants libanais sont établis en Arabie saoudite selon des estimations basées sur les titres de séjour accordés, un chiffre qui représente près de la moitié de la diaspora du pays du Cèdre installée dans les pays du Golfe.

P.H.B.