Le procureur général d’Arabie saoudite a annoncé, hier, que sur les 381 suspects interrogés dans le cadre d’une campagne anticorruption lancée le 4 novembre 2017, 56 sont toujours en détention. Dans une déclaration officielle, Saoud al-Mojeb a précisé que les accords conclus avec certains suspects allaient permettre aux autorités de récupérer plus de 400 milliards de riyals (107 milliards de dollars), remboursés sous forme d’avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.
Dans sa déclaration, le procureur général a annoncé que l’examen des dossiers était « terminé », que les négociations et les arrangements avec les personnes accusées de corruption avaient « abouti » et que certains dossiers avaient été transmis au bureau du procureur en vue des « procédures pertinentes ». Ce bureau a décidé de libérer tous les individus pour lesquels les accusations n’étaient « pas suffisamment fondées » et tous les individus avec lesquels le gouvernement a conclu des accords, après qu’ils eurent « admis les accusations de corruption » contre eux. Ce bureau a également décidé de garder en détention 56 individus à propos desquels le procureur général a refusé tout arrangement, « en raison d’autres dossiers criminels en cours » et afin de « poursuivre le processus d’enquête ».
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La campagne anticorruption, sans précédent dans le royaume, avait été lancée par le puissant prince héritier Mohammad ben Salmane. Parmi les suspects figuraient des princes, des ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires. Le plus médiatisé d’entre eux, le prince al-Walid ben Talal, cousin du prince héritier, a été libéré samedi dernier après avoir conclu un « arrangement » avec les autorités, dont la teneur n’a pas été divulguée. Il fait partie des plus grandes fortunes mondiales. Al-Walid ben Talal était détenu avec d’autres personnalités à l’hôtel Ritz-Carlton, un palace de la capitale saoudienne fermé au public et transformé en « prison dorée » depuis près de trois mois.
L’AFP a tenté de contacter l’hôtel hier, mais il était impossible de savoir si tous ses occupants avaient quitté les lieux. Le Ritz-Carlton doit rouvrir ses portes en principe le 14 février. Cet hôtel n’était pas le seul lieu de détention des suspects interrogés dans le cadre de la campagne anticorruption.
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08 h 43, le 31 janvier 2018