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Liban - Social

Skoun, 15 ans au service du traitement des toxicomanes

Le centre libanais pour le traitement des addictions organisera demain mercredi sa soirée de gala annuelle, au sein de l’un des temples de la night life beyrouthine.

Skoun œuvre pour la prévention contre la drogue, à travers plusieurs programmes mis en place dans 61 écoles au Liban.

Les soutiens, collaborateurs et amis du centre libanais pour le traitement des addictions, Skoun, sont conviés à plonger demain, mercredi, dans le monde du célèbre agent britannique, James Bond, pour une soirée haute en couleur, placée sous le signe de l’espionnage. Une activité festive, certes, mais dont l’objectif est de rappeler le monde tourmenté de la toxicomanie, contre lequel les activistes de l’ONG se dévouent depuis 2003, en offrant un soutien gratuit aux personnes souffrant d’addictions à l’alcool, et, surtout, à la drogue. Quinze ans que l’action de Skoun se concentre sur trois axes principaux : le traitement, la prévention et la législation, ce qui en fait aujourd’hui l’un des piliers associatifs de l’aide aux usagers de substances addictives.

La soirée de gala est cruciale pour l’association qui compte sur ses recettes pour couvrir une partie de ses activités, d’autant que Skoun fournit gratuitement les traitements aux toxicomanes. « La plupart des patients viennent de milieux pauvres et n’ont pas les moyens de financer leur rétablissement », avance Nadya Mikdachi, cofondatrice de Skoun, avec Sarah Trad, Mayssa Dimachkié et Ramzi Haddal.

Le principal accomplissement de l’association ces derniers mois a été « l’ouverture d’un second centre de traitement externe pour les usagers de substances addictives, en partenariat avec le ministère de la Santé, au sein de l’Hôpital universitaire Rafic Hariri ». En vertu de ce partenariat, des services communautaires de santé mentale, une unité psychiatrique et un centre de prise en charge en externe de personnes dépendantes aux substances psycho-actives devraient être développés.

Dans ce centre, Skoun assure des thérapies individuelles et en groupe, un suivi psychiatrique des patients, un traitement de substitution aux opiacés, des services sociaux, une aide juridique et un soutien familial. Le premier centre de traitement externe d’addiction avait été inauguré en 2003, à Achrafieh, et ne comptait que 12 patients. Aujourd’hui, « environ 500 personnes sont traitées chaque année », déclare la directrice de Skoun, marquant ainsi une avancée remarquable de l’impact de l’ONG.

« Le traitement se déroule en trois étapes, explique Mme Mikdachi. Dans un premier temps, le patient est évalué sur le double plan médical et psychologique. Il reçoit ensuite une thérapie complète, alternativement individuelle et collective, dont l’objectif final est l’arrêt complet de l’addiction. Une fois le patient stabilisé, un suivi et une réhabilitation complète sont assurés par Skoun, pour solidifier le convalescent et l’aider à se lancer dans un avenir sain. » Au final, 72 % des patients se stabilisent au bout de six mois de traitement seulement. Parmi eux, 65 % s’en sortent sans rechute.


(Pour mémoire : Skoun inaugure un centre de prise en charge externe à l’hôpital Rafic Hariri)


Plusieurs fronts
Mais l’action de Skoun ne s’arrête pas à ce niveau. L’ONG avance sur plusieurs fronts, afin de briser la stigmatisation des personnes souffrant d’addiction et pour défaire les stéréotypes et les tabous. Elle s’efforce d’offrir une alternative durable aux toxicomanes, qui, dans leur grande majorité, ne désirent que retrouver une vie saine et normale. Son objectif stratégique « est de changer de manière durable la perception de l’addiction, notamment de la toxicomanie ». Pour ce faire, l’ONG table sur une modification de la législation.

Une avancée importante a été effectuée sur ce plan, certes, mais elle reste insuffisante. En 2016, le ministère de la Santé avait levé l’obligation imposée aux hôpitaux de rapporter aux Forces de sécurité intérieure les cas d’overdose et considéré le toxicomane comme étant un malade et une victime, et non pas un criminel.

Mais le chemin à faire pour décriminaliser la toxicomanie reste long. Le toxicomane au Liban reste abordé comme un délinquant, plutôt qu’un malade. « La réponse n’est pas l’arrestation et l’incarcération, mais le traitement et la prévention », insiste Mme Mikdachi.

Cette approche à la fois rationnelle et humaine de l’association s’est concrétisée par la tenue d’un séminaire au Parlement, en collaboration avec la commission parlementaire des Droits de l’homme, et a abouti à la déposition d’une proposition de loi en ce sens au Parlement. Le texte devrait être voté au cours de l’année 2018.

Parallèlement, l’association œuvre pour la prévention contre la drogue, à travers plusieurs programmes mis en place dans 61 écoles au Liban, ainsi que dans les universités. Les réseaux sociaux lui servent aussi de plateforme pour promouvoir la lutte contre la drogue et contre toutes formes d’addiction. « Le programme de prévention table principalement sur la jeunesse et s’évertue à prévenir les jeunes des dangers de la drogue », explique Nadya Mikdachi.  Skoun a ainsi ciblé 7 825 jeunes en 2017 et a formé 180 professeurs et professionnels de l’éducation.

Une campagne préventive est programmée pour 2018, en collaboration avec l’organisation internationale World Vision.



Pour mémoire

Une soirée de gala, demain, pour soutenir l’association Skoun

Skoun, onze années de service dans le traitement des toxicomanes



Les soutiens, collaborateurs et amis du centre libanais pour le traitement des addictions, Skoun, sont conviés à plonger demain, mercredi, dans le monde du célèbre agent britannique, James Bond, pour une soirée haute en couleur, placée sous le signe de l’espionnage. Une activité festive, certes, mais dont l’objectif est de rappeler le monde tourmenté de la toxicomanie, contre lequel...

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