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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Le chef de la Maison-Blanche dans la tourmente après ses propos sur les « pays de merde »

Le président américain a démenti à demi-mot avoir utilisé cette formule.

Donald Trump était dans la tourmente hier après avoir dénoncé lors d’une réunion à la Maison-Blanche l’immigration en provenance de « pays de merde ». Jonathan Ernst/File Photo/Reuters

Donald Trump était dans la tourmente hier après avoir dénoncé lors d'une réunion à la Maison-Blanche l'immigration en provenance de « pays de merde », des propos qu'il a partiellement contestés mais qui ont suscité une vague d'indignation à travers le monde.
C'est, comme souvent, via Twitter et à l'aube que le président américain a réagi à cette nouvelle polémique qu'il a créée de toutes pièces et qui le met en difficulté au moment où il tente de trouver un compromis au Congrès sur le dossier sensible de l'immigration.
« Le langage que j'ai utilisé lors de la réunion était dur, mais ce ne sont pas les mots utilisés », a affirmé le milliardaire dans une formule ambiguë. Quelques minutes plus tard, le sénateur démocrate Dick Durbin, présent lors de la réunion, assurait pourtant que le président avait bien utilisé « plusieurs fois » l'expression de « pays de merde ».
Sollicitée jeudi soir sur ces propos, la Maison-Blanche n'avait pas contesté ou démenti. « Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain », avait-elle simplement répondu par la voix de son porte-parole.
Le gouvernement haïtien a réagi hier en dénonçant des propos « odieux et abjects » qui, s'ils étaient avérés, seraient, à tous égards, « inacceptables car ils refléteraient une vision simpliste et raciste ». En Afrique, colère et amertume dominaient. « Le Salvador demande le respect pour son peuple noble et courageux », a pour sa part déclaré le président Salvador Sanchez Ceren lors d'un événement en public. L'Union africaine a déploré des remarques « blessantes ». Le Bostwana, qui a convoqué l'ambassadeur américain pour lui faire part de son mécontentement, a estimé que les remarques du président américain avaient porté un « coup » aux relations diplomatiques entre Washington et les pays africains. De nombreux Africains ont partagé sur des réseaux sociaux des photos de gratte-ciel ou de paysages magnifiques de leurs pays, accompagnées du hashtag #shithole (le mot anglais utilisé par M. Trump). Au cœur des débats de la réunion désormais célèbre de jeudi à la Maison-Blanche : la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux États-Unis, et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre.

« Relation merveilleuse avec les Haïtiens »
Quand M. Trump a abrogé le programme DACA, qui a permis à 690 000 jeunes sans-papiers de travailler et d'étudier en toute légalité, il avait donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution pérenne pour ces clandestins connus sous le nom de « Dreamers » (rêveurs). Mais il a lié toute régularisation à son projet de mur à la frontière avec le Mexique, auquel les démocrates se sont jusqu'à présent opposés fermement, le chantier étant pour eux un symbole xénophobe. Outre la réalisation de cette promesse de campagne, M. Trump réclame deux autres contreparties : la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes et une réforme de l'immigration légale pour réduire le rapprochement familial.
« Je veux un système d'immigration fondé sur le mérite et des gens qui aideront notre pays à aller de l'avant », a-t-il martelé hier, dénonçant avec force le projet qui lui avait été présenté la veille. « Je veux la sécurité pour notre peuple », a-t-il asséné. « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici? » a demandé le président Trump lors des discussions jeudi, selon le Washington Post, qui cite plusieurs sources anonymes. Selon elles, M. Trump faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les États-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège. « Pourquoi avons-nous besoin de plus de Haïtiens ? » aurait encore demandé le président. Hier, il a tenté de donner une version différente de ses propos. « Je n'ai jamais dit quelque chose d'insultant sur les Haïtiens outre le fait que, et c'est une évidence, Haïti était un pays très pauvre et en difficulté. Je n'ai jamais dit virez-les », a-t-il lancé, assurant avoir « une relation merveilleuse avec les Haïtiens ». Au Congrès, les démocrates ont dénoncé à l'unisson des propos inqualifiables. L'élue républicaine Mia Love, d'ascendance haïtienne, a elle aussi déploré des propos « désobligeants » et « inacceptables ». « Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des États-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que racistes », a de son côté dit à Genève Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Ironie du calendrier, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a défendu hier les « valeurs » américaines lors d'un discours sur le « respect ». Conscients des dégâts que peuvent provoquer les propos du locataire du bureau Ovale, les diplomates américains en poste en Afrique et en Haïti vont assurer les gouvernements locaux de leur « grand respect », a-t-on appris hier auprès du département d'État américain.

Source : AFP

Donald Trump était dans la tourmente hier après avoir dénoncé lors d'une réunion à la Maison-Blanche l'immigration en provenance de « pays de merde », des propos qu'il a partiellement contestés mais qui ont suscité une vague d'indignation à travers le monde.C'est, comme souvent, via Twitter et à l'aube que le président américain a réagi à cette nouvelle polémique qu'il a...

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