Le Liban ne peut pas empêcher Israël de survoler son territoire pour frapper des objectifs en Syrie

Ce n'est pas la première fois qu'Israël frappe des dépôts d'armes des forces du régime syrien ou du Hezbollah en territoire syrien et ce n'est pas la première fois non plus que ses appareils de combat survolent le territoire libanais pour cibler leurs objectifs en Syrie. Dans la nuit de lundi à mardi, une installation militaire de Jamraïa, une banlieue de Damas, a été prise pour cible par des bombardiers israéliens.
Beyrouth reste impuissant face à ces violations répétées de son espace aérien, qui sert de couloir aux avions israéliens, non seulement parce qu'il représente le chemin le plus court pour bombarder des objectifs près de Damas, mais parce qu'il leur permet de ne pas être découverts par les radars syriens, selon un expert militaire.
Dans ce cas, le gouvernement se contente de présenter une plainte au Conseil de sécurité ou de saisir la commission tripartite, composée d'officiers libanais, israéliens et de la Finul, relève Chafic Masri, professeur d'université et expert en affaires diplomatiques, qui n'exclut pas une sorte de coordination entre Tel-Aviv et Moscou, partant du principe que la Russie peut facilement intercepter, grâce à ses missiles anti-aériens, les appareils israéliens ou, du moins, protester contre le bombardement de dépôts d'armes, ce qu'elle ne fait pas.
Tant que des objectifs russes ne sont pas pris pour cible et que les bombardements ne se rapprochent pas de positions russes, Moscou ne voit pas l'intérêt d'empêcher Israël de procéder à des opérations qu'il juge préventives, indique Chafic Masri qui fait état d'un partage d'influence dans la région, lequel explique aussi le silence russe face aux attaques israéliennes. En contrepartie, les Américains ne s'opposent pas à la présence d'importantes bases militaires russes, l'une à l'aérodrome de Hmeimim et la seconde à Tartous.