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Liban - Réfugiés syriens

« Près de 80 % des déplacés veulent rentrer dans leur pays », affirme le président du CICR

La présence des déplacés syriens constitue « une bombe à retardement », affirme le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib.

Le président du CICR, Christophe Martin, reçu par le chef de l’État, Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a reçu hier, au palais de Baabda, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Liban, Christophe Martin, qui lui a présenté un document sur le dossier des déplacés syriens, dans lequel le comité définit les critères relatifs à la garantie d'un retour sûr et digne.
« Près de 80 % des déplacés présents au Liban ont exprimé leur désir de rentrer en Syrie sitôt que les circonstances sécuritaires le permettront », a affirmé, à cette occasion, M. Martin, indiquant que « le nombre de ceux qui sont déjà rentrés ne dépasse pas 60 000 ».
De son côté, le président Aoun a indiqué au président du CICR que la réclamation par l'État du retour des déplacés syriens se base, d'une part, sur la nécessité de mettre fin aux souffrances que ces derniers subissent, et d'autre part, sur l'importance de trouver une solution à la crise qui rétablirait la stabilité et la sécurité sur le territoire syrien et permettrait ainsi un retour sûr des déplacés.
« Le Liban n'assume pas la responsabilité de la guerre en Syrie, mais il en supporte les répercussions », a en outre affirmé le chef de l'État, soulignant que « cette responsabilité incombe en grande partie aux États qui ont favorisé le déclenchement de la guerre sans rendre des comptes à quiconque ».

Concurrence illicite et pollution
Sur le plan des répercussions de la guerre syrienne sur le Liban, il convient d'indiquer que le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, a reçu dimanche, dans son bureau à Halba (Liban-Nord), des agriculteurs venus lui dire leur mécontentement à l'égard de la concurrence illicite des produits agricoles syriens introduits en contrebande à la frontière nord à travers les passages de Abboudiyé et Arida.
« Il est inadmissible de porter atteinte au gagne-pain des agriculteurs et de leurs familles », a déclaré M. Merhebi, appelant les cultivateurs à « adresser au ministre de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, une note spécifiant les variétés de produits agricoles qu'ils souhaitent protéger et (à) former une commission pour une coordination avec la Direction des douanes, visant à contrôler le passage des produits agricoles ».
Toujours dans le cadre de l'impact de la présence des déplacés syriens sur le pays, le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, s'est rendu, hier, dans le caza de Batroun, où il a inspecté les rives de Nahr el-Joz (Beit Chelala), Bassatine el-Ossi, et Kfarhalda, et a été mis au fait de leur pollution en raison de la multiplication des tentes des déplacés et du déversement des déchets dans les eaux fluviales.
Déplorant « la catastrophe environnementale », M. Khatib a appelé la Fédération des municipalités de Batroun à soutenir la région et renforcer la police municipale en vue d'une surveillance constante du périmètre du fleuve, ainsi qu'à effectuer des patrouilles de contrôle « pour faire face aux pratiques des déplacés syriens consistant à jeter des sacs de poubelle dans le fleuve ». Il a en outre exhorté toutes les forces sécuritaires à « venir en aide aux municipalités dont les ressources sont modestes, en vue de contrôler cette situation rejetée de tous ».
« Nous espérons que le gouvernement se penchera sérieusement sur la question du retour des déplacés dans leur pays », a déclaré le ministre de l'Environnement, estimant que « la seule solution radicale aux problèmes générés par leur présence réside dans leur retour sûr et digne ». Et d'ajouter : « Nous sommes tous responsables de l'aggravation de cet état et nous considérons que ce nombre exorbitant de Syriens est une bombe à retardement dont le lieu et le temps de l'explosion sont inconnus. »
Toujours dans le même contexte, le mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, a inspecté les localités de Kfarhalda, Beit Chélala, Bachtoudar et Aoura, à Batroun, où il a écouté les plaintes liées à la pollution de Nahr el-Joz et des terres entourant ce fleuve, pollution provoquée par l'insouciance des déplacés syriens qui y jettent leurs détritus. À cette occasion, M. Nohra a diffusé des circulaires enjoignant aux présidents des municipalités de la région d'interdire une telle pratique par tous les moyens disponibles.

Le président de la République, Michel Aoun, a reçu hier, au palais de Baabda, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Liban, Christophe Martin, qui lui a présenté un document sur le dossier des déplacés syriens, dans lequel le comité définit les critères relatifs à la garantie d'un retour sûr et digne.« Près de 80 % des déplacés présents au...

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