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À La Une - Liban

Grève à l'EDL : vers une fin de crise

L'Etat consent à une augmentation des salaires des employés ; la production électrique devrait revenir à la normale.

Les pylônes électriques près de la centrale électrique de Zouka, dans le Kesrouan. Photo P.H.B.

Un accord de principe a été trouvé dimanche entre le ministère de l'Energie et les employés d'Electricité du Liban (EDL), ouvrant la voie à une sortie de crise après plusieurs semaines de grève des employés d'EDL. La production d'électricité, sérieusement compromise en raison de cette crise, devrait revenir à la normale.

 

Augmentation de salaire
"Un accord de principe sur une augmentation de salaire satisfaisant les employés de l'établissement public détenteur du monopole de production d'électricité dans le pays a été conclu", a annoncé le président de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), Béchara Asmar, à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'Energie, César Abi Khalil.

"Une réunion aura lieu demain au ministère des Finances pour mettre au point les modalités de cet accord", a ajouté M. Asmar. Le syndicat des employés d'EDL faisait grève pour protester contre les modalités d'application de la nouvelle grille des salaires de la fonction publique promulguée en août dernier.

Cette grève avait eu des conséquences sur l'alimentation et la maintenance du réseau électrique. "Les réparations et le réapprovisionnement des navires-centrales reprendront immédiatement après", a précisé le président de la CGTL.

Les journaliers ont annoncé dans un communiqué publié dimanche soir qu'ils observeront une grève lundi, dans toutes les régions libanaises. "Notre cause est la dernière des priorités (des responsables), ont-ils affirmé. Il n'y a pas de travail sérieux en vue de trouver une solution".

Plus tôt dans la journée, la direction d'EDL avait prévenu que les deux navires-centrales, le Fatmagül Sultan et le Orhan Bey, gérés par la société turque Karadeniz, cesseraient de fonctionner lundi si elles n'étaient pas alimentées en fuel.

 

(Lire aussi : Sale temps pour EDL en ce début d’année)

 

Navires-centrales
Selon un communiqué d'EDL, l'impossibilité d'alimenter en carburant les bateaux producteurs d'électricité aurait contraint le Fatmagül Sultan, situé à Zouk, dans le Kesrouan, produisant 190 mégawatts (MW), de cesser leur activité dès dimanche soir. Pour les mêmes raisons, le Orhan Bey, situé à Jiyeh, au Liban-Sud, qui produit également 190 MW, aurait été obligé de s'arrêter de fonctionner lundi.

Pour rappel, le contrat de location de ces deux navires-centrales arrive à échéance en septembre prochain, tandis que le gouvernement n'a toujours pas réussi à s'entendre sur la formule à adopter pour augmenter temporairement la production d'électricité dans le pays.

Plusieurs centrales électriques à Deir Ammar (160 MW), au Liban-Nord, Zouk (210 MW) et Baalbeck (30 MW) ont besoin de réparations, selon EDL, qui s'excuse auprès des Libanais pour des désagréments causés par cette grève.

L'établissement public détenteur du monopole de la production d'électricité dans le pays a dû composer pendant plusieurs semaines avec les mouvements de grève et opérations de blocage lancés par une partie de ses fonctionnaires et contractuels.

 

(Lire aussi : Les employés d'EDL maintiennent leur grève)

 

Deux mouvements de grève
Notons que le syndicat des employés d'EDL fait grève pour protester contre les modalités d'application de la nouvelle grille des salaires de la fonction publique promulguée en août dernier.

D'autre part, l'EDL doit également composer avec les opérations de blocage lancées par les salariés de la société National Electricity Utility Company (NEUC, groupe Debbas), l'un de ses trois prestataires chargés depuis 2012 de la maintenance du réseau et de la collecte des factures sur la quasi-totalité du territoire.

Pendant ce temps, les Libanais subissent les coupures de courant liées au rationnement en électricité – EDL affirme n'être en mesure de produire qu'un maximum de 2 200 MW (pour une demande qui gravite autour de 3 000 MW) – ou aux pannes, qui se multiplient avec le mauvais temps, en raison de la vétusté d'une grande partie du réseau.

 

 

Lire aussi

Toujours pas d'accord sur le renouvellement du partenariat entre EDL et NEUC

 

Un accord de principe a été trouvé dimanche entre le ministère de l'Energie et les employés d'Electricité du Liban (EDL), ouvrant la voie à une sortie de crise après plusieurs semaines de grève des employés d'EDL. La production d'électricité, sérieusement compromise en raison de cette crise, devrait revenir à la normale.
 
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commentaires (6)

Papoter utilement ! Il est vrai que le transport de l’énergie électrique est un deuxième fléau dont les pouvoirs publics doivent tenir compte au même titre que la construction des centrales électriques. Pour schématiser la situation de manière "la moins compliquée" je dirai que le transport de l’électricité au Liban se fait "en série" au lieu que cela se fasse en "parallèle" Les électrotechniciens comprendront aisément mon bref exposé. Pour que les choses se fasse convenablement et dans le respect de la règle de l'art, on doit à chaque source d'énergie (imaginez une boite électrique fournissant 10 KVA), s'y connecter un nombre de départs ne dépassant pas la capacité nominale. On devrait s'y connecter maximum 10 câbles consommant 1 KVA chacun .... ou 2 fois 5 par exemple) Or au Liban il n'est pas rare de voir un câble électrique d'une section capable de transporter 5 KVA sur lequel ils viennent se greffer (connections sauvages) une multitude de câbles dépassant largement les capacités du câble "d'alimentation" En plus souvent sont connectés en "série", un bâtiment A vient se connecter sur la source principale, un bâtiment voisin B se connectera sur le câble du bâtiment A, le bâtiment C sur le B ainsi de suite .... défaussant ainsi complètement les normes électriques d'où des coupures ... (En grande partie)

Sarkis Serge Tateossian

19 h 46, le 08 janvier 2018

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Commentaires (6)

  • Papoter utilement ! Il est vrai que le transport de l’énergie électrique est un deuxième fléau dont les pouvoirs publics doivent tenir compte au même titre que la construction des centrales électriques. Pour schématiser la situation de manière "la moins compliquée" je dirai que le transport de l’électricité au Liban se fait "en série" au lieu que cela se fasse en "parallèle" Les électrotechniciens comprendront aisément mon bref exposé. Pour que les choses se fasse convenablement et dans le respect de la règle de l'art, on doit à chaque source d'énergie (imaginez une boite électrique fournissant 10 KVA), s'y connecter un nombre de départs ne dépassant pas la capacité nominale. On devrait s'y connecter maximum 10 câbles consommant 1 KVA chacun .... ou 2 fois 5 par exemple) Or au Liban il n'est pas rare de voir un câble électrique d'une section capable de transporter 5 KVA sur lequel ils viennent se greffer (connections sauvages) une multitude de câbles dépassant largement les capacités du câble "d'alimentation" En plus souvent sont connectés en "série", un bâtiment A vient se connecter sur la source principale, un bâtiment voisin B se connectera sur le câble du bâtiment A, le bâtiment C sur le B ainsi de suite .... défaussant ainsi complètement les normes électriques d'où des coupures ... (En grande partie)

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 46, le 08 janvier 2018

  • Enfin une bonne nouvelle pour ne plus voir noir .

    Antoine Sabbagha

    22 h 10, le 07 janvier 2018

  • Je pense avoir lu que le problème ne serait pas la production mais surtout la distribution. La capacité de production serait pour l'instant superieur à la capacité de distribution. Si c'est le cas, inutile d'augmenter temporairement la production d'électricité. Comme on l'écrit ici "la vétusté d'une grande partie du réseau" de distribution.

    Stes David

    19 h 32, le 07 janvier 2018

  • LES YEUX DE LA TETE ONT COUTE JUSQU,AUJOURD,HUI ET COUTENT ET COUTERONT CES RAFFIOTS TURQUES RENVOYES DIT-ON DU PAKISTAN ET DE L,IRAQ POUR NON PERFORMANCE AU PEUPLE LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 19, le 07 janvier 2018

  • Une simple réflexion : Pourquoi notre pays considéré riche, et abritant des milliers d'hommes d'affaires, des dizaines de milliardaires est incapable de se doter de centrales électriques dignes de ce nom pour assurer son indépendance énergétique ? Pourquoi des pays "fraternels" comme l'Arabie saoudite Ne fait pas un don d'un milliard (pas pour moderniser l'armée, même si cela est nécessaire) mais pour construire des unités de production d'énergie, Idem pour l'Iran, au lieu d'armer et de financer des milices ou des guerriers, contre Israël depuis des décennies et il n'y a toujours pas de gagnant ou de perdant (en orient tout le monde gagne en cas de guerre). Financer des projets pacifiques utiles aux populations ne seraient-ils pas mieux perçus par les libanais ? Au lieu de déverser des milliards pour démolir autrui.... Il y a une seule priorité pour notre pays : Se doter, d'infrastructures étatiques qui lui serviront de leviers économiques Seule façon de redresser l'économie et de garantir son indépendance énergétique

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 08, le 07 janvier 2018

  • Le Liban...seul pays de la planète ou un mouvement de grève n affecte aucunement une production...

    C…

    13 h 58, le 07 janvier 2018

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