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La rétro 2017 de L'Orient-Le Jour - Liban - rétro 2017

Autour du « président fort »

Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

Lorsque, pendant la campagne présidentielle, le concept de « président fort » avancé par le camp du général Michel Aoun avait été lancé, il avait été accueilli par des moqueries de la part de ses rivaux politiques. On se souvient des remarques ironiques sur les « muscles » du « président fort », ainsi que des qualificatifs de « slogan creux lancé à des fins électorales ». Aujourd'hui, au bout d'un an et deux mois de mandat présidentiel, Michel Aoun a imposé sa différence, à la fois dans la forme et dans le contenu, transformant le concept de « président fort » en une réalité dans la pratique du pouvoir, qui s'est d'ailleurs concrétisée à travers plusieurs échéances.


Même si sur le plan du quotidien, la situation des Libanais ne s'est pas beaucoup améliorée, puisque les problèmes des coupures de courant électrique, du traitement et du ramassage des ordures, et de la crise économique, notamment, continuent de leur pourrir la vie, l'exercice du pouvoir au Liban a connu de grands changements au cours de l'année écoulée. À titre d'exemple, pour pousser les différentes parties à s'entendre sur une nouvelle loi électorale, le président de la République a suspendu l'action du Parlement pendant un mois, utilisant ainsi une prérogative dont aucun président, avant lui, n'avait osé faire usage. De même, dans le cadre de la bataille du jurd de Ras Baalbeck et de Qaa, c'est lui qui a directement donné l'impulsion à l'armée libanaise à lancer l'offensive, assumant l'entière responsabilité de cette bataille et donnant une couverture politique au commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, utilisant ainsi à fond le titre de « commandant suprême des forces armées » donné par la Constitution.


Du sommet arabe à la tribune des Nations unies, en passant par la conférence de Rome, Michel Aoun a adopté des positions fermes et claires, redonnant au chef de l'État du Liban, qui avait été contraint depuis Taëf à exercer une sorte de pouvoir collégial, une place dans le concert des nations. Il a voulu faire du Liban la conscience du monde arabe et des pays de la région, étant à la pointe dans le dossier palestinien, mais préférant rester à égale distance des conflits régionaux. Ce qui s'est traduit, il y a quelques semaines, par la « nouvelle politique de distanciation » qui ne prive pas les parties politiques de leur droit à avoir des positions sur les conflits régionaux, mais les pousse à ne pas intervenir directement sur les terrains de ces conflits. De même, sur le plan interne, le chef de l'État a retrouvé une place de joueur principal sur la scène politique en intervenant dans tous les dossiers.


Mais le rôle présidentiel le plus important au cours de l'année écoulée s'est précisé lors de la dernière crise gouvernementale suite à la démission du Premier ministre à partir de Riyad. Le chef de l'État a immédiatement réagi, réclamant le retour du Premier ministre à Beyrouth avant de statuer sur le sort de la démission. Il a mené une campagne diplomatique forcenée pour ramener le Premier ministre au pays, redonnant ainsi son prestige à l'État libanais et plaçant l'intérêt du Liban au-dessus de tous les autres.
Par cette position ferme et claire, assortie d'une action concrète, le chef de l'État a donné son contenu au concept de « président fort ». C'est donc celui qui a une vision de son pays et en même temps qui sait prendre des initiatives concrètes pour l'appliquer. Plus encore, Michel Aoun a réussi au Liban ce qu'aucun autre pays de la région ne parvient à faire : il est l'initiateur d'une alliance indirecte entre les sunnites et les chiites du Liban (à travers le courant du Futur et le Hezbollah), qui passe par les chrétiens. Dans une région ravagée par la discorde confessionnelle entre les sunnites et les chiites, dont les victimes sont en premier lieu les chrétiens, Michel Aoun a redéfini la place de chaque communauté en donnant aux chrétiens le rôle de pont entre les frères ennemis de l'islam, assurant en même temps un solide filet de sécurité au pays et à ses habitants. Plus fort que cela ?

 

Lorsque, pendant la campagne présidentielle, le concept de « président fort » avancé par le camp du général Michel Aoun avait été lancé, il avait été accueilli par des moqueries de la part de ses rivaux politiques. On se souvient des remarques ironiques sur les « muscles » du « président fort », ainsi que des qualificatifs de « slogan creux lancé à des fins électorales »....

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