Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La Mode

Youmna, une « gold girl » à Hong Kong

Youmna Fakhri Hostelet signe de son prénom des bijoux qui comptent parmi les plus prestigieux de la place de Hong Kong. Toujours inscrits dans un récit, entre cinéma, peinture, architecture ou mode, ils célèbrent avec un minimalisme délicat une femme cultivée, cosmopolite et indépendante.

Youmna, manchettes « Waterfall ».

Cette joaillière d'origine libano-française fait partie de la génération d'expatriés partis dès les premiers feux de la guerre civile. En 1975, sa famille s'installe à Lyon. C'est dans cette ville qu'elle passe son bac, déterminée à suivre ensuite des études en gemmologie qui la conduiront à L.A. « Il n'y avait pas de bijoutiers dans ma famille. Mais j'ai toujours senti que la joaillerie serait pour moi un médium privilégié, une manière de m'exprimer en tant qu'artiste, d'exprimer mon amour de la femme. J'aime l'or, ce matériau éternel, incorruptible. J'ai donc choisi l'or pour langage. » «  I am a gold girl », ajoute Youmna Fakhri en souriant.

En 1985, elle embarque en toute logique pour Los Angeles, dont le Gemological Institute of America (GIA) offre, en ce temps-là, la meilleure formation professionnelle. La majorité de ses collègues sont asiatiques, pour la plupart issus de dynasties ou en tout cas de familles de bijoutiers. Près de trois ans plus tard, son diplôme obtenu, la créatrice est embauchée par Chaumet pour faire partie du staff de la nouvelle boutique de la marque à New York. Son travail étant mal défini, elle jette l'éponge et retourne à Lyon avec l'intention de s'établir à son compte. Pour faire réaliser ses créations, elle sait qu'elle peut compter sur les ateliers familiaux de ses collègues du GIA. Il se trouve que ceux dont elle est le plus proche sont basés à Hong Kong. Elle se rend sur l'île en 1989 et trois ans durant fait des allers-retours entre Hong Kong et Lyon. Elle aime l'énergie de Hong Kong, l'incroyable brassage de cultures et de nationalités qui en fait l'identité. Et justement, une histoire d'amour naît là-bas avec un Français qui devient son mari. Ensemble, ils ont une fille qui a aujourd'hui 18 ans.

Cela fait 25 ans que Youmna Fakhri Hostelet est établie à Hong Kong. Sur cette plaque tournante internationale, elle a cultivé naturellement, organiquement, une clientèle du monde entier. Elle a surtout, grâce à son art lié à la personnalité, à l'identité et à la transmission, fait des rencontres inspirantes et stimulantes avec des femmes hors du commun.

 

Des bijoux de conteuse
Avec son seul prénom pour griffe et empreinte, Youmna crée une collection par an sans abandonner les précédentes, toujours disponibles sur commande. Elle préserve ainsi une image cohérente qui n'exclut pas quelques créations privées pour de rares clientes avec lesquelles elle se sent une affinité particulière. Mis à part ces exceptions, le sur-mesure se limite littéralement à la mesure, que ce soit la taille d'une bague ou la largeur d'une manchette proportionnellement à celle du bras. Ce qui l'inspire ? Un peu tout, les quincailleries, un détail d'architecture, une femme, un meuble, un film. Ses bijoux sont souvent modulaires, ce qui lui permet d'escamoter les fermoirs. « Je n'aime pas les fermoirs, dit-elle, je préfère créer des chaînons qui donnent l'impression que le bijou n'est pas fini, qu'on peut ajouter des rangées ou de la longueur à un collier ou au contraire le réduire à la dimension d'un bracelet ou d'un choker. »

C'est ainsi que naît par exemple la collection Pedro : d'une référence cinématographique, Attache-moi de Pedro Almodovar, et d'une épingle à étiquette reproduite en or 18k. Y a-t-il plus sensuel pour une femme que les bras d'un homme autour de son cou ? Les bras de Pedro se traduisent par un collier d'épingles auquel on peut ajouter des tours et des tours. La manchette, que ce soit dans la collection Gladiator ou Waterfall, s'inspire de la manchette Bone d'Elsa Peretti plus tard reprise par Tiffany. Youmna voulait créer sa manchette-manifeste. Elle en a fait un pilier de sa maison joaillière. Les années 70 sont d'ailleurs pour la créatrice une source intarissable. Ainsi, la collection Carré d'or est un emprunt à la boucle de ceinture iconique d'Yves Saint Laurent. La collection Harlequin part d'un module en losange issu de la série des Arlequins de Picasso. Mis bout à bout, les losanges se transforment en serpents précieux. Chaque bijou Youmna a une histoire, des chevalières Venise inspirées des enseignes perforées de la Cité des Doges aux puces d'oreille Pastille qui lui rappellent les petits bijoux que lui offraient ses parents à ses anniversaires. On l'aura compris, plus qu'une bijoutière joaillière, Youmna est une passeuse d'émotions.

 

Dans la même rubrique 

Le bestiaire fantastique de Sibylle Tarazi

Évolution/révolution chez Tabbah

Christina Debs, de dentelle et de lumière

Cette joaillière d'origine libano-française fait partie de la génération d'expatriés partis dès les premiers feux de la guerre civile. En 1975, sa famille s'installe à Lyon. C'est dans cette ville qu'elle passe son bac, déterminée à suivre ensuite des études en gemmologie qui la conduiront à L.A. « Il n'y avait pas de bijoutiers dans ma famille. Mais j'ai toujours senti que la...

commentaires (2)

COMME QUOI LA DIASPORA LIBANAISE FLEURIT PARTOUT !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 54, le 03 janvier 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • COMME QUOI LA DIASPORA LIBANAISE FLEURIT PARTOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 54, le 03 janvier 2018

  • L’orient le jour fait de la vente en ligne et de la pub deguisee maintenant? Veuillez garder un minimum de credibilite envers les lecteurs qui croient en votre media. Je sais que mon message sera effacė et ne paraitra pas dans les commentaires.

    ayda ka

    09 h 19, le 03 janvier 2018

Retour en haut