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À La Une - Syrie

Combats meurtriers aux portes d'Idleb entre régime syrien et jihadistes

Fin d'une opération d'évacuation de civils gravement malades dans la Ghouta orientale.

Des civils fuient le sud de la province d'Idleb vers une région plus au nord, le 29 décembre 2017 en Syrie. Photo AFP / OMAR HAJ KADOUR

Des combats opposant vendredi l'armée syrienne à des jihadistes et rebelles aux portes de la province d'Idleb ont fait des dizaines de morts, semblant être le signe avant-coureur d'une offensive pour reprendre cette région qui échappe entièrement au régime.

Les forces gouvernementales, appuyées par l'aviation de l'allié russe, avaient lancé lundi une opération à la périphérie de cette province du nord-ouest du pays, s'emparant de plusieurs villages et localités.

Seule province à échapper entièrement au contrôle du régime de Bachar el-Assad, Idleb est aujourd'hui dans sa quasi-totalité sous contrôle du Front Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Des groupes rebelles y sont aussi présents.

Le sud-est de la province "est visé par des bombardements d'une violence sans précédent depuis des mois" de la part des avions syriens et russes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le but immédiat de l'armée est de s'emparer du sud-est" de la province, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire en faisant état de combats entre l'armée d'un côté, et Fateh al-Cham et des factions rebelles de l'autre.

Ces dernières 24 heures, 68 personnes ont été tuées dans cette bataille, dont 27 combattants prorégime et 20 de l'autre camp. Les raids aériens ont tué 21 civils, selon l'OSDH.

 

 

Un caméraman tué
Selon un correspondant de l'AFP près du front, des messages diffusés par haut-parleurs dans des villages rebelles ont appelé les habitants à rester chez eux et annoncé l'annulation de la prière musulmane du vendredi.

Des centaines de civils fuyant leurs villages à bord de voitures et pick-up se dirigeaient vers la ville d'Idleb, chef-lieu de la province.
L'OSDH a fait état de centaines de déplacés.

Un caméraman syrien travaillant pour le réseau de télévision prorégime Sama a par ailleurs été tué vendredi alors qu'il couvrait les affrontements en cours.

Les forces du régime ont été chassées en 2015 de la province d'Idleb par une coalition de rebelles et de jihadistes qui s'est effritée l'été dernier après que Fateh el-Cham eut mené un coup de force contre ses ex-alliés rebelles.
Jihadistes et rebelles sont toutefois alliés dans la bataille en cours contre le régime, a expliqué M. Abdel Rahmane.

Depuis septembre 2015 et l'intervention militaire de la Russie, venue à la rescousse de Bachar el-Assad, le régime syrien a réussi à reprendre la majorité des régions aux rebelles et à chasser le groupe jihadiste Etat islamique (EI), rival de Fateh el-Cham, de la majeure partie de la province orientale de Deir Ezzor et d'autres localités du pays.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec la multiplication des belligérants et a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés.
Il a également provoqué une grave crise humanitaire, notamment dans les régions assiégées par le régime.

 

(Lire aussi : Malgré le rôle russe dans la défaite de l’EI, Poutine ne peut pas tirer à lui seul tous les bénéfices)

 

'Faire plus'
Vendredi, une opération d'évacuation de civils gravement malades a pris fin dans la Ghouta orientale. Sur trois jours, 29 patients ont été évacués en échange de la libération par les rebelles de 29 détenus, conformément à un accord conclu entre régime et insurgés.
Ce chiffre reste encore très éloigné des 500 personnes que l'ONU appelle à évacuer.
"Il faut faire plus: les besoins des civils doivent être prioritaires et l'accès à l'aide doit être autorisé plus régulièrement et sans conditions", a plaidé la représentante du CICR en Syrie, Marianne Gasser.

Dernier fief de la rébellion près de Damas, la Ghouta orientale est assiégée par les troupes du régime depuis 2013. Quelque 400.000 habitants sont pris au piège dans cette vaste région touchée par de graves pénuries alimentaires et médicales.
"Treize civils, dont six enfants et quatre femmes, ont été évacués jeudi à minuit" de la localité de Douma, selon un responsable local. Seize avaient déjà pu partir lors des deux jours précédents et être transportés vers des hôpitaux de Damas.

Beaucoup souffrent de cancer, de maladies chroniques ou du cœur, selon le Comité international de la Croix-Rouge. Parmi les patients évacués figurait Zouheir Ghazzawi, 10 ans, atteint d'un cancer et amputé d'une jambe.

Au moment des évacuations, une jeune femme de 26 ans, Marwa, atteinte de méningite, gisait quasi-inconsciente sur une civière, avec un appareil d'assistance respiratoire, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, a critiqué l'accord rebelles-régime sur les évacuations, estimant que les malades et les enfants ne devraient pas être "une monnaie d'échange".

 

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