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Économie - Politique monétaire

La BDL poursuivra ses politiques « peu conventionnelles » pour protéger la livre, selon BMI

BMI estime que la BDL va poursuivre ses politiques monétaires peu conventionnelles au lieu de recourir à une hausse des taux d’intérêt, « qui sont déjà très élevés ». Mohammad Azakir/Reuters

Dans son dernier rapport sur la politique monétaire libanaise publié cette semaine, Business Monitor International (BMI) estime que la stabilité du taux de change entre la livre et le dollar (à 1 507,5 livres) sera maintenue lors des prochaines années. « La Banque du Liban va continuer de mettre en œuvre des politiques monétaires peu conventionnelles en vue d'encourager les entrées de devises et ainsi accroître ses capacités à protéger la stabilité du taux de change entre la livre et le dollar », affirme BMI.
Le rapport rappelle ainsi les opérations d'échanges de titres réalisées en 2016 par la BDL, dites « ingénierie financière ». La BDL avait alors cédé plus de 13 milliards de dollars de titres de dette publique en devises à des banques libanaises et leur avait racheté des obligations publiques en livres pour un montant équivalent, à taux d'escompte de 0 %. L'un des effets directs de ces opérations est d'avoir permis à la BDL de retrouver des marges de manœuvre : ses réserves brutes en devises ont atteint 34 milliards de dollars fin 2016, en hausse de 11,1 % en un an, alors qu'elles avaient baissé de 5,4 % en 2015.

« Rôle crucial »
BMI considère que ces opérations ont eu, pour le moment, un impact positif sur le maintien de bons niveaux de réserves en devises. Il revient aussi sur « le rôle crucial » joué par la BDL dans le maintien de la stabilité du taux de change entre la livre et le dollar, suite à l'annonce de la démission du Premier ministre Saad Hariri, le 4 novembre dernier depuis Riyad (sur laquelle il est revenu par la suite). La Banque centrale a « immédiatement réagi aux retraits de dépôts, en introduisant des restrictions sur la conversion des livres en dollars. Cela a permis de prévenir d'importantes sorties de fonds, qui auraient pu accentuer la pression sur le taux de change ». Les auteurs du rapport mettent toutefois en garde contre les risques de sanctions économiques saoudiennes sur le Liban, ou encore d'un durcissement des sanctions américaines contre le Hezbollah.
BMI estime que la BDL va poursuivre ces politiques monétaires peu conventionnelles au lieu de recourir à une hausse des taux d'intérêt, « qui sont déjà très élevés ». Il rappelle que sur les dernières années, la BDL ne s'est pas alignée sur les hausses de taux d'intérêt pratiquées par la Réserve fédérale américaine.
Le rapport met d'ailleurs en garde contre les conséquences « dramatiques » sur l'économie libanaise et la stabilité sociale du pays en cas de renoncement à cette politique de stabilité du taux de change. « Cela conduirait à la détérioration de la confiance des investisseurs, à une montée en flèche de l'inflation au regard de la dépendance du pays vis-à-vis des produits importés, à une forte hausse du fardeau de la dette extérieure qui augmenterait les risques de défaut souverain », prévient BMI.

Dans son dernier rapport sur la politique monétaire libanaise publié cette semaine, Business Monitor International (BMI) estime que la stabilité du taux de change entre la livre et le dollar (à 1 507,5 livres) sera maintenue lors des prochaines années. « La Banque du Liban va continuer de mettre en œuvre des politiques monétaires peu conventionnelles en vue d'encourager les entrées de...

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