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Culture - Entretien express

« Nous sommes tous humains, identiques dans nos craintes, nos passions et nos désirs »

Le sculpteur autodidacte espagnol Xavier Mascaro présente son exposition itinérante « Despuès de la tierra, todo » (Après la terre, tout) au musée d'archéologie de l'AUB et à l'Institut Cervantès*.

Xavier Mascaro embarque l’humanité dans un message universel.

« Despuès de la tierra, todo ». Que signifie ce titre ?

C'est une phrase tirée d'un poème de Miguel Hernandez, grand poète espagnol. Ce n'est pas moi qui l'ai choisie, c'est la commissaire de l'exposition Carmen Fernandez Ortiz, mais il me plaît énormément, parce que c'est un jeu de mots. On ne sait pas très bien si, quand on dit « après la terre », on parle de la terre dans le sens où l'on y on revient après la mort, ou si c'est aussi la terre à laquelle on appartient, la terre synonyme d'identité. Pour moi, par rapport à mon exposition, cela veut dire qu'au lieu de « après la terre, le néant », c'est « après la terre, tout ». C'est-à-dire que c'est comme l'au-delà – l'au-delà tant d'un point de vue physique que métaphysique.

Qu'est-ce qui a inspiré les œuvres de votre exposition ?

Depuis pas mal d'années, l'inspiration et les références de mes œuvres viennent de vestiges d'œuvres très anciennes, soit d'origine phénicienne, soit égyptienne, ou d'autres cultures précolombiennes, de différents endroits de la planète. Ce qui m'intéresse le plus, c'est que je les trouve encore très actuelles, et comme le contexte dans lequel elles ont été créées a disparu, il ne reste plus que l'essence même de ces œuvres. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu l'occasion d'établir un lien physique entre mes œuvres et celles du passé, au sein d'un même espace d'exposition. L'opportunité de le faire se présente aujourd'hui avec le musée d'archéologie de l'AUB, et c'est très important pour moi, parce que le lieu géographique est très symbolique. Nous sommes dans une région qui est le berceau, l'origine des civilisations qui m'inspirent. En plus, je me sers souvent d'icônes comme la barque, qui symbolise la vie, la communication, le commerce, et ici, j'ai l'opportunité de les exhiber à côté des objets récupérés des bateaux dont je parle dans mon travail. Je peux montrer mes références et c'est très intéressant.

Toutes vos œuvres semblent voyager énormément. Est-ce que vous les créez avec un message universel ?

C'est effectivement le cas. Mes œuvres portent toutes un message original : nous sommes tous les mêmes êtres humains, les mêmes que nos ancêtres qui ont fait les pièces du musée archéologique. À part les vêtements, et certains autres détails, nous sommes tous identiques. D'où qu'on soit et quelle que soit notre époque, nous avons les mêmes craintes, les mêmes passions et les mêmes désirs.
J'ai la chance de pouvoir montrer mes œuvres dans différents endroits, et ce que j'aime voir justement, c'est que dans différents lieux, il y a des lectures différentes, des interprétations différentes. Mais malgré cela, ces « icônes » sont assez universelles finalement, les gens peuvent se les approprier, s'identifier à chacune d'elles.

* Au Musée archéologique de l'AUB jusqu'au 8 décembre et au Cervantès dans les locaux de l'ambassade d'Espagne au Beirut Digital District (BDD), jusqu'au 6 janvier.

** Initialement présentées à Amman, les œuvres de l'artiste espagnol Xavier Mascaro devraient parcourir la Méditerranée dans les prochains mois.

 

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