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À La Une - Egypte

Après le carnage dans une mosquée du Sinaï, Sissi promet de répondre avec "une force brutale"

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, adresse ses condoléances aux familles ainsi qu'aux autorités égyptiennes.

A l’intérieur de la mosquée Rawda, dans le Sinaï, après une attaque perpétrée le 24 novembre 2017 qui a fait au moins 184 tués. AFP / STRINGER

Au moins 235 fidèles qui assistaient à la prière hebdomadaire dans une mosquée de l'est de l'Egypte ont été tués vendredi par des hommes armés, l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire récente de ce pays.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis de répondre avec "une force brutale" à cet attentat, encore non revendiqué, qui a également fait 109 blessés. "Les forces armées et la police vengeront nos martyrs", a insisté le chef de l'Etat.

L'attaque s'est produite dans le village de Bir al-Abed, à 40km à l'ouest d'Al-Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï, une région où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

La mosquée al-Rawda est notamment fréquentée par des adeptes du soufisme, un courant mystique de l'islam que l'EI considère comme hérétique et appelle à combattre. Des conscrits faisaient également partie des fidèles, selon des sources médicales à Al-Arich.

Depuis 2013 et la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, un groupe jihadiste qui est devenu la branche égyptienne de l'EI attaque régulièrement les forces de sécurité égyptiennes dans le nord du Sinaï. De nombreux policiers et soldats, ainsi que des civils, ont été tués dans ces attaques.

Vendredi, des témoins ont déclaré que les assaillants avaient encerclé la mosquée avec des véhicules tout-terrain et qu'ils avaient ensuite posé une bombe à l'extérieur du bâtiment. Après qu'elle ait explosé, les hommes armés ont fauché les fidèles paniqués qui tentaient de fuir et mis le feu aux véhicules de ces derniers afin de bloquer les routes menant à la mosquée.

Vendredi en fin d'après-midi, les hôpitaux et les secouristes continuaient de s'activer pour porter secours aux blessés, selon des images de la télévision égyptienne.

La présidence a déclaré trois jours de deuil national.

 

 

'Crime horrible'
Le grand imam d'Al-Azhar, le cheikh Ahmed el-Tayeb, a condamné dans les "termes les plus fermes l'attaque terroriste barbare", tandis que le pape François s'est dit "profondément attristé par les pertes humaines causées par l'attaque terroriste".

Le président libanais Michel Aoun a réagi à cette attaque. "Cet attentat terroriste vient confirmer que le terrorisme ne reconnaît ni les religions, ni la spiritualité, mais ne croit qu'au crime et au meurtre", a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

 

 

De son côté, le Premier ministre Saad Hariri s'est entretenu dans la journée avec le président égyptien. Lors de cet entretien, le chef du gouvernement libanais a condamné cet attentat, appelant le monde entier à "unir ses efforts pour éradiquer le terrorisme de son terreau", dans un communiqué publié en fin d'après-midi par son bureau de presse.

A l'étranger, le président américain Donald Trump a dénoncé une "attaque terroriste horrible et lâche".
"Le monde ne peut pas tolérer le terrorisme, nous devons vaincre militairement (les terroristes) et discréditer l'idéologie extrémiste qui forme la base de leur existence", a poursuivi le président américain dans son tweet, soulignant que l'attaque par des hommes armés dans le village de Bir al-Abed avait visé des "fidèles innocents et sans défense".

 

 

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a réagi sur Twitter : 

 

 

Dans un message envoyé à son homologue égyptien, le président russe Vladimir Poutine a évoqué une attaque frappante "par sa cruauté et son cynisme", selon un communiqué du Kremlin.

L'Arabie saoudite et l'Iran, les deux grand rivaux régionaux, ont tous deux condamné l'attaque.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a assuré que son pays se tenait aux côtés du peuple égyptien dans la lutte contre "le terrorisme, un "ennemi commun".

Dans un communiqué, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a condamné un "crime horrible qui confirme que la vraie religion de l'islam est innocente par rapport à ceux qui épousent l'idéologie terroriste extrémiste".

La précédente attaque la plus meurtrière en Egypte remontait à octobre 2015, lorsqu'un attentat à la bombe revendiqué par la branche égyptienne de l'EI avait coûté la vie aux 224 occupants d'un avion russe après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï.

La précédente attaque la plus meurtrière en Egypte remontait à octobre 2015, lorsqu'un attentat à la bombe revendiqué par la branche égyptienne de l'EI avait coûté la vie aux 224 occupants d'un avion russe après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï.

 

 

Cibles civiles
La branche égyptienne de l'EI mène régulièrement des attaques contre les forces de sécurité dans la péninsule du Sinaï, qui borde Israël et la bande de Gaza palestinienne, bien que la fréquence et l'ampleur de ces attaques contre les militaires aient diminué au cours de l'année écoulée.

Les jihadistes se sont tournés vers des cibles civiles, attaquant non seulement des chrétiens et des soufis mais aussi des habitants bédouins du Sinaï accusés de collaborer avec l'armée. En février, les chrétiens d'Al-Arich ont fui en masse leur région après une série d'attaques. Depuis moins d'un an, plus de 100 chrétiens, essentiellement des Coptes, ont été tués dans des attentats contre des églises ou des attaques ciblées dans le Sinaï et à travers le pays.

L'an dernier, les jihadistes avaient par ailleurs capturé et décapité un vieux chef soufi, l'accusant de pratiquer la magie, interdite en islam. Plusieurs adeptes du soufisme ont également été kidnappés puis libérés après s'être "repentis". Un chef de tribu et d'une milice bédouine, qui combat l'EI, a déclaré à l'AFP que la mosquée était connue comme un lieu de rassemblement de soufis.

En plus de l'insurrection jihadiste de l'EI dans le Sinaï, l'Egypte est menacée par des jihadistes alignés sur El-Qaëda opérant à partir de la Libye, à la frontière ouest du pays. Un groupe s'appelant "Ansar al-Islam" (Partisans de l'Islam en arabe) avait revendiqué une embuscade dans le désert occidental qui avait tué au moins 16 policiers en octobre.

 

 

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Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis de répondre avec "une force brutale" à cet attentat, encore non revendiqué, qui a également fait 109 blessés. "Les...

commentaires (2)

C,EST DE LA BESTIALITE !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 22, le 24 novembre 2017

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Commentaires (2)

  • C,EST DE LA BESTIALITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 22, le 24 novembre 2017

  • Et pourtant ce crime inter frerots n'est commis NI CONTRE DES coptes ni contre des chiites. Ahhhhh quand l'idéologie wahabite trouve sa source en pays donneurs de leçons certes, mais aux ordres d'un manipulateur tapis dans l'ombre.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 50, le 24 novembre 2017

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