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Liban - Médias

Le directeur de la BBC arabe prône la diversification des supports

Entre la télévision, la radio et les applications de téléphonie mobile, le directeur de la BBC arabe souligne à « L'OLJ » que la quête de la modernisation ne doit pas faire perdre l'ancien audimat, relevant que certains médias commettent des erreurs stratégiques sur ce plan.

Samir Farah dans les locaux de la BBC à Beyrouth.

« Nous avons 79 ans d'histoire dans le monde arabe. Nous sommes une entreprise médiatique prestigieuse et nous défendons des valeurs universelles comme la démocratie et la bonne gouvernance », souligne d'emblée Samir Farah, directeur de la BBC arabe. Il précise que la majorité des téléspectateurs habitent actuellement l'Égypte et l'Irak. « Nous voulons toucher un nouvel audimat dans les pays du Golfe et dans le Maghreb arabe », poursuit-il.

La chaîne a de quoi offrir aux arabophones une information impartiale, ancrée dans les traditions journalistiques de la BBC, financée par le contribuable britannique. Et cela manque malheureusement à diverses chaînes de la région.

C'est en 2008 que la chaîne de télévision BBC arabe a entamé sa diffusion. La chaîne a grandi et offre à ses téléspectateurs une panoplie de programmes, que ce soit dans les magazines, les news ou encore les documentaires.
Il ne s'agit pas uniquement d'être présent sur le plan de la radio, de la télévision ou du site web, mais aussi d'attirer un nouvel audimat à travers les applications numériques.

 

Ne pas perdre les anciens auditeurs
« Nous voulons surtout toucher des jeunes et des femmes au Moyen-Orient, dans le Maghreb arabe et dans le Golfe, précise-t-il. Il ne faut pas avoir peur de relever les défis », poursuit-il.
« Nous voulons atteindre le plus grand nombre de personnes et nous ne voulons pas perdre nos anciens auditeurs et téléspectateurs, d'où l'importance de diversifier nos supports. Dans nos programmes, nous misons sur l'information et cela ne se traduit pas uniquement dans les news. Il faut cependant être très vigilant et ne pas dans cette quête de la modernisation perdre notre ancien audimat. Parfois des erreurs stratégiques sont effectuées et certains médias risquent de perdre en se modernisant leur ancien audimat – en oubliant leurs besoins – sans pour autant attirer de nouveaux téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs. Cela est très dangereux. Dans ce cadre, il est nécessaire de bien définir la stratégie à adopter », dit-il.
« Il ne faut pas non plus demander à des journalistes qui ont fait leurs preuves à la radio et à la télévision de se mettre à travailler sur le contenu des applications numériques ou de prendre en charge le web. Chaque domaine nécessite un savoir-faire différent », précise-t-il.

Même si aujourd'hui 80 % de la planète mise sur la télévision pour s'informer, ce sont les applications accessibles à travers les tablettes et la téléphonie mobile qui ont le vent en poupe et qui constituent l'information de l'avenir.
« Nous œuvrons à toucher le plus grand nombre de personnes dans le monde arabe et nous travaillons aussi à mettre en avant les talents de la région, et cela à travers la production de magazines et de documentaires », précise Samir Farah.
Au cours de l'année écoulée, la BBC arabe a remporté de nombreux prix.
C'est un documentaire intitulé Starving Yemen (le Yémen affamé) qui a remporté le prix de l'Association of International Broadcaster (AIB).

Un autre documentaire, intitulé Goobye Aleppo (adieu Alep) qui montre les derniers jours passés à Alep de quatre jeunes lors des événements de décembre dernier, a été primé par le Rory Peck Awards et du Grierson Trust Awards.
Pour chercher de nouveaux talents dans le monde arabe, la BBC a mis en place un festival annuel qui se tient à Londres à chaque printemps et qui encourage la production de courts-métrages, de documentaires et de reportages.

La BBC arabe a également produit un documentaire numérique intitulé Shame (honte) et qui a pour thème le chantage sexuel sur les médias sociaux.

 

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