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Économie - Finance

Fitch : La démission de Saad Hariri augmente les risques économiques

Le bâtiment de Fitch Ratings en mai 2010 à New York. Jessica Rinaldi/Reuters

Selon un communiqué de l'agence de notation financière Fitch Ratings publié vendredi, la démission surprise du Premier ministre du Liban Saad Hariri le 4 novembre dernier « met en péril les progrès économiques graduels de l'année dernière et pourrait mettre davantage de pression sur son économie et son système financier ». Le président Michel Aoun n'a toujours pas accepté la démission du Premier ministre et a affirmé hier que « la liberté de mouvement de M. Hariri est limitée et plusieurs conditions lui ont été imposées ».
Soulignant des délais possibles dans la tenue d'élections législatives qui étaient prévues pour le printemps prochain ainsi que dans l'adoption du budget 2018, Fitch souligne qu'une crise politique prolongée « pourrait mettre à épreuve la croissance des dépôts et les remises des expatriés dans le système bancaire libanais », deux éléments cruciaux pour les finances publiques. « À environ 150 %, le ratio dette publique/PIB est l'un des plus élevés des États notés par Fitch, et les dépenses consacrées au paiement des intérêts (de la dette) a absorbé 48 % des recettes budgétaires en 2016 », écrit Fitch.

Soutien de la BDL
« La croissance des dépôts bancaires, en partie grâce aux remises des expatriés, est aujourd'hui assez robuste pour répondre aux besoins considérables en financement du gouvernement, et les réserves en devises sont élevées (la Banque centrale garde un stock de réserves élevé pour soutenir l'ancrage de la livre au dollar). Mais ces paramètres peuvent faiblir rapidement », ajoute l'agence.
D'après Fitch, « la Banque du Liban (BDL) a soutenu de manière croissante l'économie et le système financier face à une croissance faible et des périodes d'incertitudes politiques depuis 2011, via des opérations financières exceptionnelles (notamment celles lancées à partir de juin dernier, NDLR) et les plans de relance ».
En outre, la BDL a récemment décidé d'offrir des taux d'intérêt intéressants aux banques pour des dépôts en dollars sur le moyen et le long terme, pour soutenir son stock d'actifs étrangers. Fin octobre, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, avait déclaré à l'agence Reuters que les réserves de la BDL s'élèvent à 44,3 milliards de dollars, « un record ».
Lorsque Fitch a maintenu sa notation du Liban à B- avec une perspective stable en septembre dernier, l'agence a « identifié la capacité du secteur bancaire à attirer des dépôts suffisants pour continuer à financer le gouvernement comme un facteur de notation ». « Cette notation basse reflète des finances publiques très faibles, des risques politiques et sécuritaires élevés et une performance économique anémique », précise Fitch.
L'agence avait déclaré maintenir la note du Liban à B-, tout comme Standard & Poor's, à la suite de l'annonce de Moody's, fin août, d'abaisser d'un cran la note souveraine de la dette libanaise, de B2 à B3, tout en relevant sa perspective de « négative » à « stable ». C'était la première fois depuis décembre 2014 que l'agence de notation américaine dégradait la note du pays du Cèdre.
En parallèle, les eurobonds et les Credit Default Swap (CDS, prix des contrats qui permettent de se couvrir contre le risque de défaut de l'État libanais) ont été sous pression la semaine dernière. Selon plusieurs banquiers contactés par L'Orient-Le jour, aucun mouvement de panique n'a affecté le marché monétaire, tandis que la Bourse de Beyrouth a terminé la semaine en baisse de 3,10 %.

Source : Reuters

Selon un communiqué de l'agence de notation financière Fitch Ratings publié vendredi, la démission surprise du Premier ministre du Liban Saad Hariri le 4 novembre dernier « met en péril les progrès économiques graduels de l'année dernière et pourrait mettre davantage de pression sur son économie et son système financier ». Le président Michel Aoun n'a toujours pas accepté la...

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