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Santé - Maladies infectieuses

L’hépatite C en voie d’éradication dans neuf pays

Le nombre de plans nationaux pour lutter contre cette inflammation du foie a quintuplé au cours des cinq dernières années.

Selon l’OMS, l’hépatite touche plus de 325 millions de personnes dans le monde. Photo Bigstock

Neuf pays pourraient éradiquer l'hépatite C d'ici à 2030, selon des données présentées au second sommet mondial sur cette maladie, dont les travaux ont été clôturés hier, à São Paulo, au Brésil. Le sommet était organisé par l'Organisation mondiale de la santé et l'Alliance mondiale contre l'hépatite (World Hepatitis Alliance).

Le Brésil, l'Égypte, la Géorgie, l'Allemagne, l'Islande, le Japon, les Pays-Bas, l'Australie et le Qatar sont les pays dont les avancées laissent entrevoir qu'ils rempliront les objectifs fixés par l'OMS en 2016.
« Pour la plupart des autres pays, il sera pratiquement impossible d'atteindre ces objectifs sans l'implantation de politiques pour améliorer l'accès au diagnostic et aux traitements », a expliqué Homie Razavi, directeur du Centre d'analyse des maladies (CDA), basé aux États-Unis.

L'hépatite, qui cause 1,3 million de décès par an dans le monde, est une inflammation du foie provoquée par un virus. Il en existe cinq types, même si la B et la C sont responsables de plus de la moitié des nouveaux cas de cancer du foie, selon l'OMS. La principale raison de la propagation du virus est due au fait que la plupart des personnes infectées ignorent qu'elles le sont, d'où l'importance de la réalisation de tests à grande échelle.

 

Menace pour la santé publique
Au niveau mondial, seuls 9 % des malades touchés par l'hépatite B savent qu'ils ont contracté l'infection, selon l'OMS. Concernant l'hépatite C, ce taux atteint à peine 20 %.

« La grande majorité des personnes infectées n'ont pas effectué de tests et seuls 1 % d'entre eux ont accès aux traitements », à cause du coût élevé des médicaments, explique Charles Gore, président de l'Alliance mondiale contre l'hépatite.

Plus de deux cents spécialistes du monde entier participent à ce sommet, dont l'objectif annoncé est « l'élimination de l'hépatite », qui touche plus de 325 millions de personnes dans le monde, « en tant que menace pour la santé publique ».

L'hépatite B se transmet surtout de la mère à l'enfant et est notamment présente dans l'Asie de l'Est et du Sud-Est ainsi qu'en Australie, où 115 millions de cas sont signalés. La deuxième grande région touchée par l'hépatite B est l'Afrique, avec 60 millions de cas. L'hépatite C, qui se contracte par le sang ou les fluides corporels, est surtout présente dans les pays orientaux (15 millions de cas), en Europe (14 millions), en Afrique (11 millions) et en Asie du Sud-Est (10 millions).

 

Médicaments trop chers
À la veille du coup d'envoi, mercredi, du sommet, l'OMS a annoncé dans un communiqué qu'un nombre croissant de patients avaient eu accès aux traitements ces deux dernières années, avec trois millions de personnes soignées contre l'hépatite C, et 2,8 millions en 2016 contre l'hépatite B.

Cela est essentiellement dû au fait que le nombre de pays ayant mis sur pied des plans nationaux visant l'éradication de l'hépatite a presque quintuplé au cours des cinq dernières années, selon Gottfried Hirnschall, directeur du programme mondial de lutte contre l'hépatite à l'OMS. « Ces résultats nous donnent l'espoir que l'élimination de l'hépatite puisse devenir une réalité », affirme-t-il.

Même son de cloche chez Charles Gore, président de l'Alliance mondiale contre l'hépatite, qui a rappelé qu'en 2016, quelque « 194 gouvernements se sont engagés à éliminer l'hépatite virale d'ici à 2030 ». « Cet objectif est sans aucun doute loin d'être atteint, mais cela ne veut pas dire que c'est un rêve impossible, assure-t-il. Il est tout à fait accessible. Il suffit d'agir dès maintenant. »

Malgré cela, des millions de personnes ne parviennent toujours pas à se soigner, à cause du coût trop élevé des médicaments, principalement dans des pays en développement.

« À quoi cela sert de fabriquer un médicament de pointe si personne ne peut l'acheter ? Même certains gouvernements ont du mal à proposer ces traitements dans le cadre de leur système de santé publique », déplore Jessica Burry, responsable de la campagne d'accès aux médicaments de Médecins sans frontières (MSF).

Pour l'OMS, « l'accès au traitement doit se démocratiser dans le monde entier pour que la cible de 80 % de personnes traitées soit atteinte en 2030 ».

 

Renforcer la prévention
L'agence onusienne insiste en outre sur l'importance de la prévention, notamment auprès des populations à risque. Elle souligne, dans le communiqué, que « grâce à l'augmentation du recours au vaccin contre l'hépatite B, le taux d'infection des enfants âgés de moins de 5 ans a chuté pour atteindre 1,3 % en 2015, alors qu'il était de 4,7 % avant l'introduction des vaccins ».

« Néanmoins, ajoute l'OMS, la prestation d'autres services de prévention reste insuffisante, comme la vaccination à la naissance contre l'hépatite B, les services de réduction des effets nocifs des troubles liés à la consommation de drogues et la lutte contre les infections dans un grand nombre de services de santé. »

Et l'OMS de conclure en mettant l'accent sur la nécessité d'introduire des innovations dans les interventions et les approches de prévention et de les déployer, et ce pour pouvoir atteindre l'objectif visant l'élimination de l'hépatite.

Neuf pays pourraient éradiquer l'hépatite C d'ici à 2030, selon des données présentées au second sommet mondial sur cette maladie, dont les travaux ont été clôturés hier, à São Paulo, au Brésil. Le sommet était organisé par l'Organisation mondiale de la santé et l'Alliance mondiale contre l'hépatite (World Hepatitis Alliance).
Le Brésil, l'Égypte, la Géorgie, l'Allemagne,...

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