Rechercher
Rechercher

Économie - Focus

Les industriels lorgnent le Liban-Nord

Pour l'Association des industriels, le nord du pays possède suffisamment d'atouts pour attirer des entreprises locales et étrangères.

Le président de l’AIL, Fadi Gemayel (à g.), et celui de la CCIAT, Toufic Dabbousi, ont signé un protocole d’accord, lundi. Photo ANI

Il est désormais de notoriété publique que le Liban-Nord, une région côtière qui jouxte la frontière syrienne, présente des avantages stratégiques pour les entreprises qui souhaitent participer à la reconstruction de la Syrie. L'Association des industriels libanais (AIL) considère de son côté que le nord du pays possède également suffisamment d'atouts pour donner, seul, un coup d'accélérateur au développement de l'économie du Liban en général, et de son industrie en particulier – qui représente environ 10 % de son PIB aujourd'hui.
« Le Liban-Nord possède des points forts qui peuvent lui permettre de devenir une destination intéressante pour les entreprises libanaises ou étrangères qui souhaitent délocaliser une partie de leur production », résume à L'Orient-Le Jour le président de l'AIL, Fadi Gemayel. Des atouts qui ont, de fait, convaincu l'association de la nécessité de renforcer sa présence dans le nord du pays, en signant lundi un protocole de coopération avec la Chambre de commerce de Tripoli et du Liban-Nord (CCIAT). À travers cet accord, l'AIL prévoit notamment d'ouvrir un bureau de représentation à Tripoli, en principe d'ici à fin 2017, dans un local fourni par la chambre. « Cette antenne a vocation à fédérer, à terme, les groupements d'industriels de la région », explique M. Gemayel.

 

Décongestionner les autres régions
Plusieurs facteurs expliquent l'intérêt grandissant des industriels pour le Liban-Nord, qui n'accueillait en 2015 que 7 % du nombre de sociétés en activité dans le pays, pour un total de près de 2 000 selon les derniers chiffres publiés sur le site internet de l'AIL – qui seront bientôt mis à jour, selon l'association. Une proportion largement inférieure à celle du Mont-Liban (65 %) pour des superficies équivalentes, tandis que la région de Beyrouth accueille à elle seule 12 % du total.

Le Liban-Nord bénéficie en premier lieu de la relative stabilité de la situation politico-sécuritaire, notamment à Tripoli, chef-lieu du Liban-Nord et deuxième plus grande ville du pays après Beyrouth, depuis environ deux ans. « De plus, la CCIAT et le secteur privé en général ont multiplié les efforts, même en temps de crise, pour convaincre les investisseurs potentiels de ne pas fuir la région », ajoute M. Gemayel.
Il y a ensuite les projets lancés pour développer la zone portuaire de Tripoli-Mina, selon M. Gemayel, qui cite par exemple la mise en service du terminal conteneur du port de la ville – le deuxième après Beyrouth. Cette infrastructure est équipée de portiques de manutention depuis cet été, tandis que des travaux d'extension des espaces de stockage sont en cours. La ville héberge, en outre, le chantier de la future zone économique spéciale (ZES), un espace conçu pour attirer les investisseurs. « Ces infrastructures offrent les conditions idéales pour encourager des industries locales à s'installer au Liban-Nord, ce qui permettra en outre de décongestionner d'autres régions du pays », juge M. Gemayel.

Il insiste également sur l'intérêt, pour le nord du pays, de miser sur le développement industriel plutôt que de se focaliser sur le transit de marchandises. « Pour un emploi créé dans l'industrie, il y a au moins deux autres emplois qui peuvent être créés dans d'autres secteurs », affirme-t-il, reprenant le credo de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Des emplois dont aurait bien besoin la population du Liban-Nord, où 53 % des 630 000 personnes en âge de travailler sont actuellement sans emploi, selon un rapport de la Banque mondiale publié fin septembre.
« Il faut mettre l'accent sur la formation technique des jeunes afin de leur permettre d'occuper des emplois qualifiés », estime de son côté le représentant de l'Onudi au Liban, Cristiano Pasini. Il rappelle que l'Onudi a inauguré en 2017 une école de menuiserie, financée par un don du gouvernement japonais, qui a déjà formé 220 élèves dont 65 % de femmes.

Mais la route est encore longue pour que le Liban-Nord puisse pleinement tirer profit de l'intérêt que lui portent de plus en plus d'entrepreneurs et d'investisseurs. « La région ne sera pas totalement prête avant qu'une paix durable ne soit signée en Syrie », estime un industriel local sous le couvert de l'anonymat. Il reste que certains ont déjà pris les devants, à l'instar de la mission diplomatique chinoise qui a multiplié les contacts avec la CCIAT ces derniers mois, tandis que la Chambre chinoise de commerce international a signé en septembre un protocole d'accord avec l'autorité de la ZES de Tripoli.

 

Pour mémoire

Les industriels libanais dénoncent le manque de soutien à l’export

Liban : baisse de 7 % des exportations industrielles au premier semestre

Les industriels libanais haussent une nouvelle fois le ton

Il est désormais de notoriété publique que le Liban-Nord, une région côtière qui jouxte la frontière syrienne, présente des avantages stratégiques pour les entreprises qui souhaitent participer à la reconstruction de la Syrie. L'Association des industriels libanais (AIL) considère de son côté que le nord du pays possède également suffisamment d'atouts pour donner, seul, un coup...

commentaires (2)

Heureusement que le libanais continue à frayer le chemin de l avenir sans effroi du journalier. Bonne chance à tout ces entrepreneurs visionnaires.

Wlek Sanferlou

16 h 26, le 04 novembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Heureusement que le libanais continue à frayer le chemin de l avenir sans effroi du journalier. Bonne chance à tout ces entrepreneurs visionnaires.

    Wlek Sanferlou

    16 h 26, le 04 novembre 2017

  • Excellente nouvelle, si tous les emplois créés vont aux Libanais seulement!

    NAUFAL SORAYA

    08 h 13, le 04 novembre 2017

Retour en haut