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À La Une - Syrie

La Russie cherche un relais politique au processus d'Astana

Moscou, Téhéran et Ankara présentent une "initiative de la Russie" visant à organiser un "congrès du dialogue national syrien" le 18 novembre à Sotchi.

Un nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie organisé à Astana s'est achevé mardi sur une proposition de la Russie d'organiser une rencontre politique entre représentants du régime et de l'opposition, qui a aussitôt exprimé son scepticisme. Photo AFP / Stanislav FILIPPOV

Un nouveau cycle de pourparlers de paix sur la Syrie organisé à Astana s'est achevé mardi sur une proposition de la Russie d'organiser une rencontre politique entre représentants du régime et de l'opposition, qui a aussitôt exprimé son scepticisme.

Contrairement à celui, politique, de Genève, le processus de paix d'Astana s'est concentré jusqu'à présent sur les questions militaires et techniques, avec la création de zones de désescalade, mais Moscou, soutien de Bachar el-Assad, semble désormais lui chercher un débouché politique.

A l'issue du septième round de ces pourparlers dans la capitale kazakhe, ses pays parrains, la Russie et l'Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles, n'ont annoncé aucune avancée tangible dans leur communiqué commun, notamment sur le plan humanitaire ou les échanges de prisonniers.
Il ont présenté en revanche une "initiative de la Russie" visant à organiser un "congrès du dialogue national syrien" le 18 novembre à Sotchi (sud de la Russie).

Le ministère russe des Affaires étrangères a publié sur son site internet la liste des 33 organisations politiques invitées, comprenant des forces pro-régime et tout le sceptre de l'opposition.
Le représentant de la Russie à Astana, Alexandre Lavrentiev, a appelé les parties à accepter cette invitation pour présenter leurs positions.
"Cet événement doit s'intégrer dans les efforts de la communauté internationale pour trouver des mécanismes efficaces en vue d'arriver à un accord politique", a-t-il plaidé.

Mais les représentants de l'opposition ont exprimé leur scepticisme: Yehia al-Aridi, un porte-parole du Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble des groupes-clés de l'opposition, a estimé qu'une telle réunion enverrait "un faux message" sur la Syrie.
"Nous avons dit à la Russie: +Cessez d'abord de tuer nos enfants+", a dénoncé de son côté Yasser Abdelrahim, un commandant rebelle, brandissant à la tribune d'Astana des photos d'enfants morts.

Accueillies par un allié de la Russie en Asie centrale, les négociations d'Astana sont considérées comme une tentative du Kremlin de pacifier la Syrie après l'intervention militaire russe lancée en septembre 2015.
Cette opération a changé la donne et notamment aidé le président Bachar el-Assad à reprendre le contrôle de plus de la moitié de la Syrie, sans briser son isolement sur la scène internationale.

Le processus d'Astana a en particulier abouti à la mise en place de quatre zones de désescalade en Syrie : dans les régions d'Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud.

 

(Lire aussi : Énième cycle de négociations à Astana)

 

'Initiative'
Il a ainsi contribué à l'apaisement des violences en Syrie plus que tout autre effort diplomatique mais n'a pas abordé les principaux obstacles politiques empêchant l'instauration de la paix en Syrie, notamment le sort de Bachar el-Assad.

Ces derniers font l'objet de discussions parallèles parrainées par les Nations unies à Genève, où un nouveau cycle est prévu à partir du 28 novembre.

La proposition russe de réunion politique ne fait pas "concurrence" au processus organisé par l'ONU mais consiste à "faire preuve d'initiative", a assuré mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou.
Selon lui, elle "vise à faire un pas de plus pour élargir le cercle des participants syriens au processus de résolution" du conflit dont le bilan est désormais de plus de 330.000 morts, et ainsi "rendre le plus légitimes possibles les décisions qu'ils pourront prendre".

Concernant les autres sujets au programme, les pays parrains d'Astana n'ont avancé aucun progrès concret, soulignant "le besoin" pour les parties prenantes de libérer des prisonniers et "la nécessité" d'augmenter l'aide humanitaire.

Des centaines de cas de malnutrition sévère ont été rapportés ces dernières semaines en Ghouta orientale, une zone rebelle près de Damas. L'ONU et le Croissant rouge ont affirmé lundi qu'un convoi de 49 camions transportant de la nourriture et des médicaments a pu parvenir jusqu'à ce secteur totalement assiégé depuis 2013.

Mardi, au moins six écoliers ont été tués par un tir d'obus du régime syrien à Jisrine, dans la même région.
Mercredi, Vladimir Poutine est attendu à Téhéran, où il s'entretiendra notamment du conflit syrien avec son homologue iranien Hassan Rouhani.

 

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Contrairement à celui, politique, de Genève, le processus de paix d'Astana s'est concentré jusqu'à présent sur les questions militaires...

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