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Moyen Orient et Monde - Syrie

Énième cycle de négociations à Astana

La Russie, l’Iran et la Turquie négocient à Astana et se focalisent sur les questions militaires, techniques et les questions humanitaires. Stanislav Filippov/AFP

L'heure des négociations sérieuses a-t-elle enfin commencé ? C'est ce que semble croire Moscou qui a parrainé hier une nouvelle série de négociations intersyriennes à Astana. Les discussions s'étalent sur deux jours, à huis clos, selon la diplomatie kazakhe. Ce nouveau round d'échanges est le septième de cette série parrainée par la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, et la Turquie qui soutient, elle, les rebelles, pour tenter de trouver une réponse au problème syrien.

La Russie, l'Iran et la Turquie négocient à Astana et se focalisent sur les questions militaires, techniques et les questions humanitaires. Ces discussions portent le nom de « Processus d'Astana ». Il se déroule en parallèle avec celui de Genève, qui est mené par les Nations unies, dont la dernière réunion a eu lieu le 10 juillet dernier, et qui se concentre sur les modalités politiques de résolution du conflit. Un conflit qui, depuis son commencement en 2011, a fait plus de 330 000 morts, et des millions de déplacés et réfugiés.

Pour l'heure, le processus de paix piétine. Les trois pays parrains ont conscience, comme ils l'ont déclaré en janvier 2017 à Astana, « qu'il n'y a aucune solution militaire au conflit syrien, car celui-ci ne peut être résolu qu'à travers un processus politique ». Mais leurs multiples rencontres n'ont pour l'instant abouti qu'à la mise en place de quatre zones de désescalade sur le territoire syrien, plus ou moins respectées, dans le but de permettre un cessez-le-feu dans la durée. Elles se situent dans les régions d'Idleb, de Homs, dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le Sud du pays.

Homs a été nettoyée des jihadistes à l'est de son gouvernorat par l'armée gouvernementale syrienne au début du mois d'octobre. Dans la Ghouta orientale, la situation humanitaire est délicate. L'Unicef affirme que plus d'un millier d'enfants ont souffert ces derniers mois de malnutrition dans cette zone tenue par les rebelles et assiégée par le régime mais qui a reçu hier, pour la première fois, un convoi d'aide humanitaire. Lors de la dernière rencontre entre les différents acteurs, mi-septembre, la Russie et la Turquie avaient annoncé un accord pour déployer ensemble des forces de maintien de l'ordre à Idleb. Ces opérations militaires ont provoqué un recul sévère des jihadistes présents dans cette zone. L'émissaire du Kremlin pour Astana, Alexandre Lavrentiev, a déclaré hier à ce sujet que la Russie était prête à agir en tant que « médiateur » entre les forces turques dans la zone d'Idleb et le régime, qui a qualifié d'illégale la présence militaire turque en Syrie.

 

(Pour mémoire : Trump annonce une ère de transition diplomatique vers la paix en Syrie)

 

 

Garants de la paix syrienne
D'autres États auraient dû également participer à cette nouvelle session d'Astana, dont la Chine, les Émirats arabes unis, l'Égypte et l'Irak. Mais la Turquie aurait mis son veto à la présence égyptienne, alors qu'Ankara soutient le Qatar face au blocus mené par l'axe pro-Riyad dont fait partie Le Caire.

Alors que la lutte contre l'État islamique touche à sa fin, les prochaines discussions devraient tenter de relancer le processus de paix. La guerre contre le terrorisme ayant été, jusqu'à maintenant, un frein pour certaines parties, une excuse pour d'autres, pour repousser les débats sur les sujets les plus sérieux. Les Russes jouent une partie de leur crédibilité. Ils doivent prouver qu'ils sont capables d'être les garants de la paix syrienne, notamment lors des prochaines discussions prévues à Genève le 28 novembre prochain, sous l'égide des Nations unies. Moscou a annoncé aussi hier qu'un congrès réunissant toutes les communautés de Syrie pourrait se tenir autour de la mi-novembre avec le parrainage russe à Sotchi. Un congrès annoncé par Vladimir Poutine, destiné à bâtir les fondations d'une nouvelle constitution syrienne. La tâche s'annonce toutefois délicate compte tenu du fait que les négociations achoppent encore sur le même point: le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad. Si les Américains semblaient s'être accommodés de cette situation, les dernières déclarations du secrétaire d'État Rex Tillerson, estimant que « le règne de la famille Assad arrive à sa fin », laissent à penser que l'heure des négociations sérieuses n'a pas encore commencé.

 

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L'heure des négociations sérieuses a-t-elle enfin commencé ? C'est ce que semble croire Moscou qui a parrainé hier une nouvelle série de négociations intersyriennes à Astana. Les discussions s'étalent sur deux jours, à huis clos, selon la diplomatie kazakhe. Ce nouveau round d'échanges est le septième de cette série parrainée par la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime de...

commentaires (2)

Bonjour, L'erreur a été corrigée. Merci. Bonne journée

L'Orient-Le Jour

11 h 13, le 31 octobre 2017

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Commentaires (2)

  • Bonjour, L'erreur a été corrigée. Merci. Bonne journée

    L'Orient-Le Jour

    11 h 13, le 31 octobre 2017

  • Mr Saikali. Article intéressant. Toutefois permettez-moi de vous signaler qu'une coquille s'est introduite dans votre texte: le correcteur à transcrit "huis clos" en "huit clos".

    Noujaim Adel

    09 h 43, le 31 octobre 2017

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