La diplomatie économique, « une idée qui colle au temps »

Mercredi soir, l'ESA Business School recevait l'ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher. Au menu, une conférence portant sur « Les enjeux de la diplomatie économique française au XXIe siècle ». Une conférence organisée dans le cadre des rencontres du Meref-CCI France-Liban, une organisation ayant pour vocation de regrouper les entreprises françaises et libanaises qui souhaitent contribuer au renforcement des liens économiques entre la France et le Liban, en partenariat avec l'École supérieure des affaires.
L'objet de l'intervention de l'ambassadeur, en poste au Liban depuis juillet dernier, était de revenir sur les enjeux réels de la diplomatie économique de la France. « Pourquoi est-elle plus nécessaire aujourd'hui qu'hier ? » lance d'emblée le diplomate devant les représentants de l'École ainsi que de nombreuses personnalités du monde de l'entreprise.
En guise de premier élément de réponse, il reprend les propos d'Emmanuel Macron, lors de ses vœux aux acteurs du monde de l'entreprise et de l'emploi, devant le Conseil économique et social : « Si nous voulons que notre pays garde son rang et prenne toute sa place dans cette nouvelle étape de la mondialisation, alors il faut réformer notre économie. » Puis insiste que le fait que « la diplomatie économique est tout à fait évidente (...) et même si ce n'est pas une idée neuve, c'est une idée qui colle au temps ». « Il faut être en mesure de promouvoir nos entreprises, de promouvoir notre économie et de promouvoir notre image », ajoute l'ambassadeur.
Lors de la conférence des ambassadeurs, à Paris en août dernier, le président Macron avait insisté sur l'importance de la diplomatie économique. « Je veux ici confirmer ce qui avait été décidé il y a plusieurs années. La diplomatie économique est une priorité de votre réseau et je souhaite la confirmer, et c'est un souhait du ministre (des Affaires étrangères, NDLR) Jean-Yves Le Drian que j'appuie. Elle commence par un effort accru pour aider nos PME à s'installer sur les marchés des pays où vous représentez la France », avait ainsi déclaré le chef de l'État lors de son discours d'ouverture.

« Proactive » et « innovante »
Dans son exposé, Bruno Foucher insiste sur trois points essentiels qui représentent les moteurs de la diplomatie économique française. L'économie et les nécessaires réformes pour renforcer la compétitivité des entreprises exposées à la concurrence internationale ; la politique, avec la volonté de promouvoir un État fort en termes de justice, de santé et d'organisation ; et la culture, en insistant particulièrement sur la francophonie et l'influence française dans le monde. Ces trois paramètres sont, selon lui, indissociables car chacun d'eux « est un facteur de l'économie ». Ils représentent les vrais enjeux de la cohérence de la France dans le monde, souligne l'énarque, ancien ambassadeur de France au Nigeria ainsi qu'en Iran, et ancien président de l'Institut français.
Pour M. Foucher, une bonne diplomatie économique est la clé pour que la France reste à la place qu'elle occupe actuellement et soit performante dans un contexte de plus en plus mondialisé. Une politique qui ambitionne de desserrer les liens de l'appareil productif français, de renforcer la compétitivité des entreprises face à la concurrence internationale et de promouvoir l'image de la France dans le monde. La diplomatie économique, dit-il encore, est un outil central pour que la France soit « proactive » et « innovante » et puisse relever les défis des années à venir.
Lors de son intervention, M. Foucher souligne également l'engagement de la France dans l'enseignement de l'économie à travers le monde. C'est d'ailleurs en présence de l'ambassadeur qu'a été lancé, mardi dernier au Grand Sérail, un nouveau master entrepreneuriat de l'ESA, conçu en partenariat avec HEC Paris.