Salamé défend l'action de la Banque du Liban

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a de nouveau défendu l'action de l'organisme qu'il dirige depuis 1993 face aux critiques récemment exprimées, dans une longue interview publiée mardi par l'agence de presse Reuters.

Campagnes contre la gestion
"Nous avons assisté depuis plus d'un an à un renforcement des campagnes contre la stabilité monétaire", a déclaré M. Salamé. "Nous ne connaissons pas l'objectif de ces campagnes, mais les chiffres montrent qu'elles n'ont pas affecté la confiance : les dépôts augmentent, la balance des paiements s'améliore et les taux d'intérêt n'ont pas augmenté", a-t-il ajouté.

La politique monétaire de la BDL et de son gouverneur avait été critiquée lors des sessions plénières consacrées au vote du budget 2017. Mercredi dernier, le député et vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, s'était étonné de la faiblesse des bénéfices de la BDL par rapport aux revenus générés par les bons du Trésor. M. Salamé et le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avaient alors répondu que la BDL avait toujours versé ce qu'elle devait au Trésor.

Il y a plus d'un mois, la BDL avait réagi à un article de l'économiste Toufic Gaspard, dans lequel il reprochait à la Banque centrale de verser "des taux d'intérêt généreux et non nécessaires aux banques locales en échange de leurs dépôts en dollars", en vue d'assurer la stabilité de la livre. Dans sa réponse, la Banque du Liban expliquait que "les taux d'intérêt en vigueur dans tout pays doivent refléter sa notation souveraine. Par conséquent, les transactions sur les marchés financiers libanais ne peuvent s'effectuer selon les taux en vigueur dans des pays notés A".

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Discipline budgétaire
"La Banque centrale possède des réserves suffisantes en devises étrangères pour assurer la stabilité de la livre libanaise", a affirmé M. Salamé, grâce des "opérations d'ingénieries financières" lancées depuis le mois de juin dernier. "Les réserves de la BDL s'élèvent à 44,3 milliards de dollars, ce qui constitue un record", a souligné le gouverneur de la BDL. "Je peux affirmer que la livre libanaise est stable et que notre politique ne changera pas", a-t-il ajouté.

Revenant sur le vote du budget 2017 par le Parlement, le gouverneur de la Banque centrale a déclaré qu'il s'agissait d'un "bon début qui montre la volonté de mettre en place une discipline budgétaire". "Nous attendons de voir si le projet de loi de budget 2018 comprendra des mesures visant à baisser le déficit du pays", a-t-il ajouté. Le gouvernement doit lancer ce chantier dans les prochains jours.

Dans cet entretien, M. Salamé estime que le taux de croissance au Liban en 2017 sera "modeste" et s'élèvera à 2,5%. Les prix de l'immobilier ont baissé de 10% par rapport à l'année dernière, a-t-il ajouté, écartant l'hypothèse que les prix repartent à la hausse.

En fin de matinée, M. Salamé a été reçu par le président Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda. Les deux hommes ont évoqué la situation économique du pays ainsi que les entretiens de la délégation des banquiers aux Etats-Unis, notamment avec les responsables de la Banque mondiale.

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