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Lifestyle - Un peu plus

#metoo

Et Hollywood se déchaîna. La capitale du cinéma vient de produire son plus mauvais film. Le plus sordide, le plus glauque, le plus abject. Avec un casting qui ferait pâlir n'importe quel réalisateur, sauf qu'ici, la liste des personnages féminins est effrayante.

Il y a quelque chose de pourri au royaume du cinéma. De vraiment pourri. À l'image de cette misogynie qui a laissé élire cet homme à la tête de la plus grande puissance du monde, qui préconise d' « attraper les femmes par leur chatte ». Pardon pour la vulgarité, mais ce sont ses propos. Ils sont nombreux à penser comme lui. Les puissants, les chefs d'entreprise, les collègues, les ouvriers, les passants. Ils sont nombreux à penser qu'on peut faire ce qu'on veut d'une femme parce qu'elle est coupable, même s'il y a preuve du contraire. Oui : une femme doit être agressée, harcelée, violée. C'est sa faute. Leur faute à elles, ces Marie-Madeleine du XXIe siècle. Toutes des salopes. Même ma mère, même ma sœur.

Harvey Weinstein a harcelé, agressé, violé des dizaines d'actrices. Des dizaines de femmes. Dans le silence le plus terrifiant possible. Il a imposé une omerta pendant 30 ans dans toute la Cité des Anges. La cité du Diable. Il a entraîné avec lui des réalisateurs, des acteurs, des producteurs dans un mutisme que personne ne comprend. Et même si les langues se délient aujourd'hui (quand la vache tombe, nombreux sont ses « tueurs d'abattoir » ), le mal est fait.

Tarantino a avoué qu'il savait. Et évidemment, il n'a rien dit à propos du producteur de cinq de ses films. George Clooney regrette de n'avoir rien dit avant. Il pensait que c'était juste des rumeurs. Di Caprio s'est manifesté, Matt Damon également, à l'instar de son acolyte Ben Affleck. Sauf qu'ils ont été accusés de complicité par plusieurs célébrités. Le témoignage de Rose McGowan est accablant. Mais ils n'ont rien dit. Certains, sous prétexte qu'ils ne voulaient pas embarrasser ces femmes qui « auraient eu des rôles » grâce à leur consentement. Mais bien sûr. C'est leur faute, tout comme ces femmes qui s'habillent de manière provocante et qui ont bien cherché leur agression sexuelle.

Intimidation, manipulation, chantage. Elles parlent aujourd'hui, après la bombe qu'a lancée le New York Times, le 5 octobre dernier. Elles, ce sont Asia Argento, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Emma de Caunes, Ashley Judd, Eva Green, Cara Delevingne, Léa Seydoux, Rosanna Arquette. Au cœur de ce scandale mondial, l'actrice Alyssa Milano lance le hashtag #metoo... Et là, la consternation devient planétaire. Elle sort des murs des bureaux de Miramax, des studios hollywoodiens. Des centaines de milliers de femmes dans le monde postent à leur tour ce #metoo. Elles le font aussi au Liban. Elles, ce sont Nayla, Samira, Sarah, Latifé, Yasmina. Et tant d'autres. Elles, aucun journal n'en parlera. Elles ne sont pas mortes, et leurs paroles resteront sans écho. Elles aussi, comme quasiment nous toutes, ont subi des agressions sexuelles, physiques et verbales. Dans la rue en allant au supermarché. Au bureau face à leur employeur. Elles se sont fait tripoter les fesses. Grab them. Elles ont vu leur chemisier dégrafé. Elles ont entendu des allusions salaces, des propositions indécentes, loin d'être à un million de dollars. Se sont fait insulter, se sont vu proposer un échange tacite. Se sont fait bloquer dans le coin d'une salle de conférence. Ont vécu un abus de pouvoir. Des abus de pouvoir. Leurs histoires sont glaçantes. Nos histoires sont glaçantes. Et tout le monde le sait. Tout le monde sait que ce PDG est un salaud. Que ce patron est une ordure. Que ce collègue est un vicieux. Que le type qui travaille à l'étage au-dessus est un « reluqueur » qui déshabille de ses yeux pervers. Tout le monde sait que cet associé est un connard. Mais personne ne dit rien. Ou rarement. Rarement les femmes s'insurgent contre ces « porcs ». Rarement les femmes les balancent. Rarement, elles osent l'ouvrir. Parce qu'elles savent que dans ce pays de misogynie absolue, leurs droits élémentaires sont bafoués. Alors, les hommes ne sont plus à un droit de cuissage près.

 

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commentaires (4)

Les abus du mâle alpha, dominant, puissant, super-viril, ont existé depuis l'antiquité et les premières sociétés humaines: le rôle des femmes a toujours été la soumission et les religions monothéistes sont venues exacerber ce statut, amplifiant la misogynie ambiante et glorifiant le rôle du mâle, dont la semence serait garante de la perpétuation des dynasties et lignées royales, d'où le droit de cuissage tout à fait normal au Moyen Âge et qui persiste jusqu'à nos jours dans certaines sociétés.... Rien n'a changé de nos jours, sauf que depuis l'émancipation de la femme, celle-ci doit souvent faire usage de ses charmes pour entrer dans la cour des grands qui ne se privent pas d'en abuser, souvent avec l'assentiment de ces dernières... Sauf que, le monde a évolué, les médias sociaux devenus tellement puissants, que les langues se délient, et toutes ces femmes se réveillent d'un seul coup, certaines avec raison, et d'autres par pure vengeance... Je pense qu'on doit retrouver un certain équilibre dans tout cela: l'attraction hormonale parfois irrésistible entre hommes et femmes est inscrite dans nos gènes pour la perpétuation de l'espèce et ne changera pas de sitôt, sauf qu'il faut y mettre certaines limites morales qui seront difficiles à définir.

Saliba Nouhad

22 h 17, le 21 octobre 2017

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Commentaires (4)

  • Les abus du mâle alpha, dominant, puissant, super-viril, ont existé depuis l'antiquité et les premières sociétés humaines: le rôle des femmes a toujours été la soumission et les religions monothéistes sont venues exacerber ce statut, amplifiant la misogynie ambiante et glorifiant le rôle du mâle, dont la semence serait garante de la perpétuation des dynasties et lignées royales, d'où le droit de cuissage tout à fait normal au Moyen Âge et qui persiste jusqu'à nos jours dans certaines sociétés.... Rien n'a changé de nos jours, sauf que depuis l'émancipation de la femme, celle-ci doit souvent faire usage de ses charmes pour entrer dans la cour des grands qui ne se privent pas d'en abuser, souvent avec l'assentiment de ces dernières... Sauf que, le monde a évolué, les médias sociaux devenus tellement puissants, que les langues se délient, et toutes ces femmes se réveillent d'un seul coup, certaines avec raison, et d'autres par pure vengeance... Je pense qu'on doit retrouver un certain équilibre dans tout cela: l'attraction hormonale parfois irrésistible entre hommes et femmes est inscrite dans nos gènes pour la perpétuation de l'espèce et ne changera pas de sitôt, sauf qu'il faut y mettre certaines limites morales qui seront difficiles à définir.

    Saliba Nouhad

    22 h 17, le 21 octobre 2017

  • C'est vrai, le mot "chatte" est un peu vulgaire. Il fallait employer des mots berceurs tels "berlingot" (*) ou "Salle des fêtes" bien plus romantiques. Mais pour un Trump ou un DSK ou Berlusconi, "chatte" c'est mieux, ne le regrettez pas. (*) Bonbon aux fruits.

    Un Libanais

    17 h 29, le 21 octobre 2017

  • mais aussi faut pas oublier un fait avere ,confirme par certaines -beaucoup de ces dames elles meme au fil des annees: coucher avec celui-ci et/ou celui-la etait passage oblige . explication encore pire , qui confirme les accusations ? mais non puisque NUL n'obligeait ces dames a accepter cela. ou alors il faut du meme coup accepter les vols et autres faits criminels commis juste parce que C les pauvres misereux qui les commettent .....

    Gaby SIOUFI

    11 h 05, le 21 octobre 2017

  • AVEC CE MONSIEUR ET CES DAMES IL ETAIT QUESTION PLUTOT D,ENTENTES OU DE CONTRATS... JE TE LAISSE FAIRE ET TU ME PROPULSES EN ME DONNANT LES MEILLEURS ROLES ! DU PRENDRE ET DONNER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 31, le 21 octobre 2017

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