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Liban - Sciences

Les étoiles à l’honneur au pays du Cèdre

L'USEK héberge la troisième édition du « Festival de l'astronomie de Fleurance au Liban », lancé par Jean-Pierre Saghbini.

Jean-Pierre Saghbini, initiateur du projet, ouvrant le troisième festival de l’astronomie.

La troisième édition du Festival de l'astronomie de Fleurance au Liban a été lancée hier. Cette année, c'est l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) qui en héberge les différents ateliers. Le festival a été inauguré sous un soleil éblouissant, au milieu des cris d'enfants et du pas pressé des étudiants. Difficile pour les différents intervenants de se faire entendre par-dessus les exclamations des plus jeunes. À côté de l'estrade, ces derniers n'ont pas attendu la fin des discours pour se regrouper autour des différents ateliers proposés : de l'histoire de l'univers à la conquête de l'espace en passant par les étoiles, les stands sont rapidement pleins à craquer.

L'événement, qui en est à sa troisième édition, est né en 2015 sous l'impulsion de Jean-Pierre Saghbini. Ce jeune entrepreneur passionné d'astronomie avait été séduit, l'année précédente, par la 24e édition du Festival d'astronomie de Fleurance. Il avait alors tenu à l'importer au Liban. Un an plus tard, en 2016, c'est l'association UniversCiel qui voit le jour. Depuis trois ans, le festival revendique une science sans frontières, réunissant les hommes autour d'elle. Il se donne pour objectif de rendre la science accessible à tout un chacun, tout en valorisant la francophonie au Liban. Cette année, c'est sous le patronage de l'ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, ainsi que sous le slogan « Nos amies les étoiles », que le festival a été lancé.

 

« Mettre la science à la portée de tous »
La cérémonie commence par une vidéo d'introduction. Le temps de quelques minutes, les invités voient défiler sur le grand écran des astres éclatants, une végétation colorée et des myriades d'étoiles. « Dans chaque fleur comme dans chaque homme se cache une étoile », peut-on lire à l'issue de la projection. C'est donc face à un public encore émerveillé par ces images que Jean-Pierre Saghbini ouvre la cérémonie, en présence notamment de la directrice de l'Institut français du Liban, Véronique Aulagnon, représentant l'ambassadeur de France, de Bruno Monflier, président du groupe La Ferme des étoiles, et de Jérôme Perez, astrophysicien. Après quelques remerciements à ces derniers, il présente le micro à Bruno Monflier, président du Festival d'astronomie de Fleurance, un président, selon lui, « passionné et passionnant, qui a su garder les pieds sur terre tout en regardant vers les étoiles ».

Bruno Monflier insiste sur l'importance de mettre la science à la portée de tous à une époque où, gagnant du terrain, « l'obscurantisme permet que celle-ci soit battue en brèche par des opinions qui n'ont plus rien de scientifique ». Refusant un monde bipolaire, divisé entre scientifiques et non-scientifiques, il affirme que « tout citoyen doit avoir le droit à la science », car « chacun de nous doit être capable de faire des choix conscients ». Il explique également sa passion pour l'astronomie, « une science qui nous invite à lever les yeux vers le ciel, vers la terre, à prendre conscience de sa fragilité, des dégâts que nous lui causons, et, ainsi, de la protéger ». Selon lui, l'astronomie permet de comprendre notre place dans l'univers : « Dans l'espace, dit-il, nous sommes tous égaux et unis. Les astronautes ne connaissent pas les frontières ; ils sont tous perdus dans un espace infini. »

C'est ensuite au tour du directeur de l'université, le révérend père professeur Georges W. Hobeika, de prendre la parole. Confirmant le rôle de la science énoncé par Bruno Monflier, il déclare : « C'est une chance de vivre avec nos enfants l'expérience de l'espace. » De Thalès à Hegel en passant par Platon, il décrit la science comme un domaine où « l'erreur étant permise, elle nous empêche d'être arrogants ». « Sans science, dit-il, notre univers serait un gouffre. »

 

(Pour mémoire : Astronomie : les Beyrouthins ont la tête dans les étoiles)

 

« Un festival au service de la francophonie »
« Qu'il est difficile de parler après de si grands orateurs ! » s'exclame alors Véronique Aulagnon, à la suite du révérend. La directrice de l'Institut français du Liban et conseillère de coopération d'action culturelle à l'ambassade de France commence par noter l'importance de la francophonie et de la relation entre la France et le Liban, une amitié « qui est à renouveler du côté des nouvelles générations ».

Mais, plus que la langue française, la science constitue, selon elle, « une langue commune qui peut rassembler au-delà des frontières, en permettent une curiosité environnementale ». Parce que nous « n'avons pas de planète de rechange, il est important d'apprendre dès le plus jeune âge à protéger la Terre », martèle-t-elle. Enfin, évoquant l'astronaute français Thomas Pesquet, rentré en juin d'un séjour dans la Station spatiale internationale, Mme Aulagnon conclut, en désignant les enfants qui rient sous l'estrade : « Ces enfants qui courent autour de nous ne vont pas tous devenir astronautes ou astrophysiciens. Mais c'est en apprenant à rêver, en apprenant à travers nos rêves que nous serons des citoyens avertis, capables de sauver les beautés de notre Terre. »

La fin de la journée est consacrée aux ateliers pour les plus jeunes, ainsi qu'à des conférences grand public et estudiantines, et des animations nocturnes. Le festival se poursuit jusqu'au 20 octobre, journée dédiée à la visite du Saint Jude Cancer Center afin d'y organiser des animations en scaphandre et des ateliers adressés aux enfants malades qui viennent se faire traiter en cours de journée.

 

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