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Diaspora - Développement

Les Franco-Libanais à Paris réfléchissent au tourisme vers le Liban

La visite du président de la République dans la capitale française a été l'occasion de rassembler les forces des émigrés présents sur place.

Repos bien mérité pour Jean Rochet, à Tyr, après une randonnée d’un mois dans la montagne libanaise, l’été dernier.

La visite du président de la République Michel Aoun en France, fin septembre, combinée à la présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur du Liban à Paris, Rami Adwan, a donné un nouveau souffle aux relations entre les deux pays, aussi bien au niveau politique que culturel et touristique. Et dans ce cadre, l'épanouissement du rôle joué par les émigrés sur place n'en est que plus nécessaire.
Le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, faisait partie de la délégation du président. Il a saisi l'occasion de cette visite d'État pour convier plus de 170 représentants français d'agences de voyages et de tour-opérateurs afin de leur proposer la destination « Liban », qui devient de plus en plus prisée par les voyageurs. Et les Libanais n'étaient pas absents de cette initiative puisque cette rencontre s'est déroulée au lendemain de celle, organisée le 24 septembre, en petit comité avec vingt responsables d'associations franco-libanaises et de partis politiques libanais à Paris.

Au cours de cette réunion, M. Guidanian a écouté attentivement les diverses propositions. Plusieurs thèmes ont été évoqués, comme l'amélioration de l'accueil à l'aéroport de Beyrouth avec l'instauration de lignes de bus vers tout le pays, un meilleur contrôle des agences de location de voitures, ou encore la création d'un festival culturel des émigrés, pour renforcer leur impact sur le Liban. Un tel festival, projet élaboré par l'association RJLiban, accueillerait tous les ans, durant un mois, des délégations d'un pays de l'émigration.

D'autres moyens d'attirer les voyageurs déjà présents en masse dans les pays limitrophes, comme les touristes russes à Chypre, par exemple, seront étudiés. On verra comment ceux-ci peuvent être encouragés à étendre leur séjour au pays du Cèdre, tenant compte des goûts du jour que les émigrés sont à même de bien sonder à partir de leurs pays d'adoption. Ainsi, seront privilégiées la restauration de maisons d'hôtes et la construction d'hôtels-bungalows, au Mont-Liban et sur la côte libanaise, etc. Ce mouvement reste cependant entravé par la mauvaise gouvernance du pays qui fait hésiter nombre d'hommes d'affaires.

En conclusion, le ministre Guidanian a souligné que le chiffre actuel de l'affluence touristique est parmi le meilleur depuis soixante ans. Il a souhaité que les restaurants libanais en France se transforment en véritables ambassadeurs du Liban, pour donner aux adeptes de la cuisine libanaise des informations touristiques s'ajoutant à l'expérience gastronomique.

(Lire aussi : Guidanian veut séduire davantage de touristes européens)

 

Lina Cahill, une architecte passionnée de mode
RJLiban a également organisé un dîner à cette même période, pour y convier nombre d'émigrés libanais et d'amis du Liban. Parmi eux, Lina Cahill. De père libanais et de mère marocaine, elle avait été élue Miss Lebanon Emigrants en 2014. « Je suis architecte d'intérieur à la base, a-t-elle raconté. Comme projet professionnel, j'ai créé en parallèle ma propre marque de haute couture qui va fêter ses cinq ans. Je propose une gamme de pièces uniques faites complètement à la main, travaillées entre Beyrouth et Casablanca.
Avec ma clientèle établie à Paris, Londres, Beyrouth et Casablanca, je voyage énormément. Je rencontre toujours plus de Libanais, ce qui me permet de me sentir en famille là où je vais. »

Badih Saikali, jeune Libanais de France spécialiste du networking privé, a évoqué son projet interactif où le réseautage est basé sur un critère principal, la confiance.
Quant à Randa Lteif Stephan, fondatrice du Cercle des dames franco-libanaises, elle a appelé à renforcer le travail de lobbying afin de permettre à la femme libanaise de transmettre la nationalité libanaise, avec une étude spéciale réservée à aux femmes mariées à des ressortissants palestiniens et syriens.

1989-2017 : parallèle et choc entre deux images
RJ Liban étant une association fondée par des émigrés libanais en France à la fin de la guerre du Liban, plusieurs de ses membres et fondateurs, présents en septembre dernier à un de ses dîners à Paris, ne pouvaient que faire le parallèle entre ce à quoi ils assistaient et ce qu'ils avaient vécu il y a déjà 28 ans, à savoir la cérémonie à l'arc de triomphe en hommage au soldat inconnu, à laquelle ont pris part le 25 septembre dernier les présidents Emmanuel Macron et Michel Aoun, et les milliers de Libanais et de Français manifestant au même endroit le 13 octobre 1990, au plus fort de la guerre entre l'armée libanaise dirigée par le même général Aoun et l'armée syrienne.

L'association RJLiban recevait à l'époque tous les jours, ainsi que Mme Frédérique Deniau, épouse de feu l'académicien et homme politique Jean-François Deniau, des messages à partir du palais de Baabda encerclé, afin d'alerter l'opinion française et mondiale sur ce qui se passait réellement au Liban. Paris se situait alors au cœur de l'action de RJLiban, qui organisait de grandes manifestations dénonçant les occupations étrangères au Liban.

Culturellement, l'association faisait la promotion de jeunes artistes libanais. Un récital de piano mémorable avait ainsi été donné à la salle Gaveau, le 16 décembre 1989, au profit de l'association des familles des martyrs de l'armée libanaise, par la pianiste Nada Loutfi. Celle-ci vit actuellement aux États-Unis et a récemment fait une brillante prestation à l'église Saint-Joseph à Beyrouth, accompagnée de l'orchestre philharmonique du Liban.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

 

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