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À La Une - Somalie

300 morts : le nouveau bilan du carnage perpétré samedi à Mogadiscio

Le gouvernement a mis en place un "comité d'urgence", pour "aider les familles à chercher leurs proches disparus.

Samedi 14 octobre, un camion piégé dévastait un quartier du centre de Mogadiscio. Lundi 16 octobre au matin, les derniers bilans faisaient état de 300 morts. AFP / Mohamed ABDIWAHAB

Des habitants de Mogadiscio, désemparés et angoissés, ont cherché désespérément lundi des nouvelles de leurs proches portés disparus depuis l'attentat de samedi à Mogadiscio, le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie avec près de 300 morts et 300 blessés.

Selon le directeur des services ambulanciers Amin, le bilan s'est alourdi le matin à 300 morts. "Nous avons confirmation que 300 personnes sont mortes dans les explosions. Ce bilan va s'alourdir encore car certaines personnes sont toujours portées disparues", a-t-il indiqué à Reuters.

Le ministère somalien de l'Information a de son côté communiqué le premier bilan officiel de l'attaque: "276 personnes ont été tuées dans l'explosion (...) et 300 autres personnes blessées ont été admises dans les différents hôpitaux de Mogadiscio".
"Il y a encore une opération nationale de secours en cours et nous partagerons toute nouvelle information", a ajouté le ministère, laissant entendre que le bilan pourrait s'alourdir.

Le gouvernement a mis en place un "comité d'urgence" pour "aider les familles à chercher leurs proches disparus et contribuer financièrement auprès de ceux dont les propriétés ont été détruites dans l'explosion".

Dès dimanche, les habitants de la capitale avaient commencé à partager des noms et des photos sur Facebook pour tenter de retrouver des proches disparus.

Cet attentat au camion piégé est survenu en milieu d'après-midi samedi au carrefour K5, dans le district de Hodan, un quartier commerçant très animé d'une capitale toujours bouillonnante d'activité en dépit des nombreux attentats. Des bâtiments et véhicules ont été fortement endommagés sur des centaines de mètres par la très forte explosion, qui a laissé de nombreux corps brûlés ou déchiquetés. Plusieurs experts interrogés par l'AFP ont estimé que la charge était au minimum de 500 kg.

"Cela fait plus de 24 heures maintenant et nous n'avons aucune trace ou information au sujet de la sœur d'un ami. On peut supposer qu'elle est morte avec ses restes quelque part parmi les corps horriblement brûlés", a témoigné lundi un habitant de Mogadiscio, Abdulahi Nuradin.

 

(Repère : Le terrible attentat de Mogadiscio en cinq questions)

 

"Une scène terrible"
"La famille est maintenant convaincue à 99% qu'elle est morte. J'ai vu tellement de morceaux de corps humains à l'hôpital, vous ne pouvez même pas les regarder", a-t-il ajouté.

Ayan Mohamed, une infirmière à l'hôpital Medina, a expliqué avoir vu s'évanouir plusieurs personnes venues chercher des proches parmi les corps.
"Certaines personnes sont devenues folles à cause de ce qu'elles ont vu. Certains ont reconnu leurs proches grâce à leurs doigts ou de petites parties de leurs corps et ont éclaté en pleurs. Je n'avais jamais vu une scène aussi terrible depuis que je travaille", a-t-elle raconté.
"Cent onze des corps ont été enterrés par leurs proches, alors que le gouvernement local à Mogadiscio a respectueusement enterré les autres. Il y aura un deuil national et des prières pour les victimes dans les jours à venir", a ajouté le ministère de l'Information.

Le précédent attentat le plus meurtrier en Somalie avait fait 82 morts et 120 blessés en octobre 2011.
Des centaines de personnes sont descendues dimanche dans les rues de Mogadiscio pour exprimer leur colère après cette attaque qui a choqué les Somaliens, pourtant habitués aux attentats quasi quotidiens.
Au moins 723 personnes ont été tuées et 1.116 blessées dans des attaques à la bombe en Somalie en 2016, selon le centre de réflexion Sahan, basé à Nairobi, des chiffres en nette hausse par rapport à 2015.

 

(Pour mémoire : Les shebab revendiquent la prise d'une base militaire en Somalie)

 

Peut-être pas la cible visée
L'attentat n'a pas été revendiqué. Mais les autorités et les experts interrogés par l'AFP n'ont aucun doute que islamistes somaliens shebab - liés à el-Qaëda et qui lancent fréquemment des attentats-suicides dans Mogadiscio et ses environs - sont derrière cette attaque.

Les shebab ont l'habitude de revendiquer les attentats qu'ils commettent, sauf dans les cas où cela pourrait mettre à mal la bienveillance que leur témoigne une certaine partie de la population.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom).

Habituellement, les shebab visent plutôt les hôtels dans lesquels résident les responsables officiels, ce qui n'est pas le cas de l'hôtel Safari, un établissement populaire, devant lequel l'explosion s'est produite.
Selon une source sécuritaire régionale, la cible initialement visée pourrait n'avoir pas été celle-là. Une seconde explosion, d'une voiture piégée, qui n'a fait que deux blessés, a eu lieu samedi deux heures plus tard non loin de la première.
Cette source n'exclut pas un scénario, qui ne s'est pas déroulé comme prévu, dans lequel la voiture aurait eu pour rôle d'ouvrir la route au camion vers la cible principale, non déterminée.

Quelques dizaines de personnes grièvement blessées ont été évacuées lundi matin par un avion militaire turc, venu apporter de l'aide médicale, et qui devait les emmener en Turquie, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Les réactions internationales ont afflué, Paris, Londres, Washington, Ankara et l'Union africaine (UA), exprimant notamment leur "solidarité" avec la Somalie.
Les Etats-Unis, qui ont déjà une force de 400 personnes en Somalie, se sont dits prêts lundi à renforcer leur soutien au gouvernement somalien "lorsqu'il nous le demandera".
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé sur son compte Twitter que la Tour Eiffel serait éteinte lundi soir en hommage aux victimes.

 

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Des habitants de Mogadiscio, désemparés et angoissés, ont cherché désespérément lundi des nouvelles de leurs proches portés disparus depuis l'attentat de samedi à Mogadiscio, le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie avec près de 300 morts et 300 blessés.
Selon le directeur des services ambulanciers Amin, le bilan s'est alourdi le matin à 300 morts. "Nous avons...

commentaires (1)

SAUVAGERIE... BESTIALITE... IL N,Y A PAS UN MOT POUR DECRIRE L,INHUMANITE DE CET ATTENTAT ABJECT !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 04, le 16 octobre 2017

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Commentaires (1)

  • SAUVAGERIE... BESTIALITE... IL N,Y A PAS UN MOT POUR DECRIRE L,INHUMANITE DE CET ATTENTAT ABJECT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 04, le 16 octobre 2017

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