Les tweets du ministre saoudien chargé des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhane, et la violente riposte du secrétaire général du Hezbollah ont fait monter les tensions au Liban. Pour rappel, le ministre Sabhane a appelé à « la formation d'une coalition internationale pour frapper le Hezbollah », et Hassan Nasrallah s'est empressé de le traiter, dans un discours, de « demeuré politique ».
Des rumeurs ont aussitôt commencé à circuler sur une possible confrontation interne au Liban ou sur la possibilité de troubles sécuritaires et autres en parallèle à une radicalisation des positions régionales entre l'Iran et ses alliés d'une part, l'Arabie saoudite et les siens de l'autre.
Bref, après une période de trêve relative, la rivalité entre Téhéran et Riyad aurait donc atteint un nouveau pic qui devrait forcément se répercuter sur la scène libanaise, où les dossiers conflictuels sont nombreux. Les partisans de cette thèse se basent sur plusieurs éléments pour la conforter. D'une part, Riyad se sent renforcé dans son hostilité envers l'Iran par la position de la nouvelle administration américaine, et en particulier celle du président américain Donald Trump qui menace de se retirer de l'accord sur le nucléaire. Ensuite, comme la situation en Syrie semble échapper aux Américains au profit de l'alliance russo-iranienne, la nécessité d'un rééquilibrage régional s'impose et il passe désormais par le Liban, en raison de la force grandissante du Hezbollah devenue inacceptable pour Israël en particulier.
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Pour les partisans de cette thèse, l'heure serait donc venue de porter un coup à la puissance du Hezbollah, d'abord économiquement et financièrement, par le biais des sanctions américaines qui visent, entre autres objectifs, à monter les Libanais contre lui, ensuite en cherchant à l'isoler politiquement et populairement en prélude à son affaiblissement, voire à son élimination.
Les tweets franchement incitateurs contre le Hezbollah du ministre saoudien s'inscriraient dans ce cadre et avec la désignation d'un nouvel ambassadeur saoudien au Liban ainsi que la convocation de certaines personnalités libanaises à Djeddah, il est clair, selon les partisans de cette thèse, qu'une véritable offensive saoudienne contre le Hezbollah a commencé.
Toutefois, une source gouvernementale reste plus mesurée. Selon elle, l'appel du ministre saoudien à la formation d'une coalition internationale contre le Hezbollah peut être interprété comme une reconnaissance implicite de la part des Saoudiens de l'impossibilité de provoquer des troubles internes au Liban de nature à affaiblir cette formation. D'où le recours à une force étrangère. De son côté, Hassan Nasrallah a bien pris soin, dans ses derniers discours, de garder le dossier libanais à l'abri de son conflit avec le royaume saoudien. Il a ainsi réitéré à plusieurs reprises ses appels au calme à l'intérieur du Liban et sa volonté d'y maintenir la stabilité tout en encourageant le fonctionnement des institutions publiques et la tenue des élections législatives à la date prévue. De plus, dans un geste significatif à l'adresse du chef de l'État et de l'équipe actuellement au pouvoir, le Hezbollah a réduit sa présence militaire au Liban, déplaçant une partie importante de ses forces vers la Syrie.
Face aux positions modérées du secrétaire général du Hezbollah sur la nécessité de maintenir le gouvernement actuel en place jusqu'à l'échéance constitutionnelle des élections législatives, et à la suite des actes concrets qu'il a accomplis, le Premier ministre, Saad Hariri, s'est aussi gardé d'adopter des positions en flèche, faisant passer la nécessité de maintenir un climat calme au Liban avant les surenchères électorales.
Certes, des voix sunnites, dont certaines sont proches du Premier ministre, ont violemment répondu au secrétaire général du Hezbollah, mais M. Hariri est resté en dehors de la polémique, dans un souci visible de donner la priorité à l'action du gouvernement qu'il préside. Ce qui montre, selon la source gouvernementale précitée, les limites du plan – s'il existe – destiné à provoquer une confrontation entre les forces politiques au Liban.
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Toujours selon la même source, le fameux filet de protection internationale sur le Liban existe toujours. La meilleure preuve en a été donnée par l'appui de l'administration américaine à la guerre menée par l'armée libanaise contre les jihadistes du groupe État islamique dans le jurd, tout en fermant les yeux sur une coopération minimale et discrète entre l'armée et le Hezbollah dans la gestion de cette bataille. Plus même, l'administration américaine a annoncé à plusieurs reprises qu'elle compte augmenter ses aides à l'armée, donnant ainsi un message clair de soutien à la stabilité libanaise.
Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, s'est ainsi rendu à Amman où le commandement jordanien lui a remis en guise d'aides à l'armée des blindés de fabrication américaine. Sachant combien les Américains sont soucieux du bon usage de leurs armes, il est clair que les autorités jordaniennes ont agi avec l'accord de Washington.
Autant d'indices qui montrent qu'en dépit des tensions politiques, internes et régionales, la stabilité du Liban reste une ligne rouge, même si les menaces terroristes ne sont pas totalement écartées pour des raisons liées à la perte de terrain spectaculaire par Daech et ses semblables en Syrie et en Irak.
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commentaires (4)
"dire la/les chose et son contraire " ,theses et contre theses, source par ci, source par la , eh bien la moumanaa semble tenir ferme a des contradictions somme toute salutaires pour elle(moumanaa). l'arabie cherche a "ameuter" le MONDE contre hezb- vu que ses partisans libanais n'arrivent a rien faire contre hezb nasrallah s'attaque a l'arabie, l'arabie s'attaque a nasrallah etc... MALGRE QU'ILS SAVENT BIEN QUE la stabilite du liban une ligne rouge la stabilite du liban garde sa couverture internationale pr elle VIERGE CONCLUSION A TIRER: lnasrallah s'amuse a en repondant aux saoudiens tt en menacant et saoudiens,libanais et americains drole n'est ce pas !
Gaby SIOUFI
11 h 54, le 13 octobre 2017